Les principaux programmes comprennent le nouveau Crédit d’impôt pour investissement dans les technologies propres (Canada), des initiatives de longue date comme le programme de crédit d’impôt RS&DE, des subventions à l’adoption numérique, plusieurs crédits d’impôt pour investissement dans l’économie propre (pour la fabrication de technologies propres, la capture du carbone, l’hydrogène, etc.), le Fonds de croissance du Canada, ainsi que d’autres incitatifs généraux à l’innovation. Ces mesures sont conçues pour aider les entreprises à compenser leurs coûts, réduire leurs impôts et accéder à du financement pour l’adoption technologique et l’innovation dans une économie en rapide évolution.
Crédit d’impôt pour investissement dans les technologies propres (Canada)
Le Crédit d’impôt pour investissement dans les technologies propres (CT ITC) est une mesure fédérale introduite pour stimuler les investissements dans l’équipement de technologies propres. Il accorde un crédit d’impôt remboursable égal à un pourcentage du coût en capital des biens de technologie propre admissibles acquis et mis en service du 28 mars 2023 à 2034. En essence, il permet aux entreprises de récupérer une partie de leur investissement dans des technologies vertes précisées, réduisant directement le coût d’adoption d’équipements plus propres.
Critères d’admissibilité : Ce crédit est offert à toute société canadienne imposable qui investit dans un bien de technologie propre neuf, admissible, destiné à être utilisé au Canada. (Les particuliers et les entités exonérées d’impôt ne sont pas admissibles.) L’équipement doit être neuf (ni loué ni usagé) et appartenir à des catégories prescrites de technologies propres. Les biens admissibles comprennent les systèmes de production d’énergie renouvelable (tels que l’éolien, le solaire, l’hydroélectrique et la géothermie), le stockage d’électricité à grande échelle (batteries ou autres solutions ne recourant pas aux combustibles fossiles), les pompes à chaleur et les petits réacteurs nucléaires modulaires, ainsi que certains véhicules industriels à zéro émission et l’équipement de recharge ou d’alimentation connexe. Par exemple, une entreprise achetant des panneaux solaires, un système de stockage d’énergie par batterie ou une pompe à chaleur électrique à haute efficacité pour ses installations peut être admissible à ce programme. Des directives techniques détaillées sur l’équipement admissible sont fournies par Ressources naturelles Canada (RNCan) pour aider les entreprises à déterminer leur admissibilité.
Avantages pour les entreprises : Le CT ITC offre un crédit d’impôt remboursable de 30 % sur les dépenses en capital admissibles. « Remboursable » signifie que la société peut recevoir le crédit sous forme de paiement même si elle ne doit pas d’impôt sur les sociétés, ce qui est particulièrement précieux pour les entreprises en croissance ayant un revenu imposable actuel faible. Essentiellement, presque le tiers du coût d’acquisition des technologies propres admissibles peut être couvert par le gouvernement. Cela améliore significativement le rendement des projets comme l’installation de panneaux solaires ou l’électrification d’une flotte de véhicules industriels non routiers. Il est important de noter que le taux complet de 30 % s’applique tant que certaines conditions de travail sont respectées – concrètement, payer les salaires en vigueur et utiliser de la main-d’œuvre apprentie pour l’installation du projet. Si l’entreprise ne satisfait pas à ces « exigences en matière de travail », le taux du crédit est réduit de 10 points de pourcentage (soit à 20 % dans ce cas). Cette incitation liée au travail s’aligne sur l’objectif gouvernemental de promouvoir non seulement la technologie propre, mais aussi des emplois bien rémunérés et le développement des compétences. Le CT ITC est prévu pour être disponible sur les investissements admissibles réalisés jusqu’à la fin de 2034 ; le gouvernement vise à encourager une adoption précoce ; il n’y a actuellement aucune réduction progressive avant 2035 pour ce crédit (contrairement à d’autres crédits pour technologies propres dont les taux diminuent dans les années ultérieures).
Processus de demande : La demande du CT ITC se fait dans la déclaration de revenus des sociétés. L’Agence du revenu du Canada (ARC) a intégré ce crédit dans les formulaires fiscaux (annexe des crédits d’impôt pour investissement) pour les sociétés. Lors du dépôt de la déclaration T2 pour l’année, l’entreprise calcule le crédit sur le coût de chaque actif admissible et inscrit la demande à l’annexe appropriée. Bien qu’il n’y ait pas de demande de préapprobation distincte requise pour le CT ITC, les entreprises doivent conserver la documentation prouvant que le bien acheté satisfait aux critères d’admissibilité. RNCan fournit des directives techniques et peut être consulté pour les cas complexes ; toutefois, contrairement à certains autres crédits pour l’économie propre, aucun plan de projet formel n’est exigé à l’avance pour le CT ITC. Après la demande, l’ARC peut examiner ou vérifier la demande afin de confirmer l’admissibilité de l’équipement et la période des dépenses. Les sociétés doivent conserver les factures, les spécifications des produits et les preuves des dates d’installation pour étayer leur demande. Si elle est approuvée, le crédit peut soit réduire l’impôt à payer de la société, soit être versé comme remboursement si aucun impôt n’est dû. Globalement, le processus est intégré au cycle normal de production de déclaration fiscale, ce qui le rend relativement simple pour les entreprises (avec l’aide de leurs conseillers fiscaux) pour accéder à ce Crédit d’impôt pour investissement dans les technologies propres (Canada) et économiser sur leurs investissements en technologie propre.
Programme de crédit d’impôt pour la recherche scientifique et le développement expérimental (RS&DE)
Le programme de crédit d’impôt pour la recherche scientifique et le développement expérimental (RS&DE) est la principale mesure incitative du Canada pour l’innovation. Il existe depuis des décennies pour encourager les entreprises de toutes tailles et de tous secteurs à effectuer de la R-D au Canada. Grâce à RS&DE, les entreprises peuvent recevoir d’importants crédits d’impôt pour des travaux de recherche et développement admissibles, tels que le développement de nouveaux produits, l’amélioration de procédés ou la création de logiciels et technologies avancés. Même en 2025, RS&DE demeure l’un des programmes de crédits d’impôt pour la R-D les plus généreux au monde, fournissant plus de 3 milliards $ par an aux entreprises canadiennes menant des activités de R-D.
Critères d’admissibilité : Un large éventail d’entreprises peut être admissible à RS&DE, notamment les sociétés (tant les sociétés privées sous contrôle canadien (SPCC) que d’autres), les particuliers/propriétaires uniques, les fiducies et les sociétés de personnes, pourvu qu’elles réalisent des travaux de R-D admissibles au Canada. Les travaux de R-D doivent viser à atteindre une avancée technologique ou à résoudre une incertitude scientifique ou technologique – par exemple, créer un nouveau procédé d’ingénierie, expérimenter de nouveaux matériaux ou développer un algorithme logiciel novateur pourrait être admissible. Les améliorations courantes ou la recherche de marché seule ne qualifieraient pas ; le travail doit comporter une investigation systématique dans un domaine scientifique ou technologique. Aucune restriction par industrie : les demandes RS&DE proviennent de la fabrication, des logiciels, de la biotechnologie, des technologies propres, de l’agriculture, etc., tant que les travaux répondent aux définitions du programme. Typiquement, les projets admissibles doivent documenter les hypothèses, les expériences et les conclusions pour démontrer le processus de développement expérimental. Les dépenses admissibles pouvant être déclarées comprennent les salaires des chercheurs et développeurs, les salaires du personnel de soutien, le coût des matériaux consommés dans la R-D, certains coûts de sous-traitance ou de recherche tierce, et certains frais généraux. (Les équipements en capital n’étaient pas admissibles pendant de nombreuses années, mais à compter de la fin de 2024, le gouvernement a proposé de rétablir l’admissibilité des dépenses en capital pour les demandes RS&DE, ce qui signifie que les machines ou équipements acquis à des fins de R-D pourraient de nouveau donner droit à des crédits pour les dépenses après décembre 2024.) Aucune limite de taille n’est imposée – même les sociétés multinationales peuvent demander – mais le taux de crédit varie selon le type d’entreprise, comme indiqué ci-dessous.
Avantages pour les entreprises : RS&DE procure deux avantages fiscaux principaux : la possibilité de déduire les dépenses de R-D du revenu et, surtout, d’obtenir des crédits d’impôt pour investissement (CII) sur ces dépenses de R-D canada.ca. Pour les petites et moyennes sociétés privées, le programme est extrêmement bénéfique. Une SPCC peut recevoir un crédit d’impôt de 35 % sur les dépenses de R-D admissibles, jusqu’à une limite (traditionnellement environ 3 millions $ de dépenses par année). Ces crédits pour les SPCC sont remboursables, ce qui signifie que la société peut obtenir un remboursement en espèces de l’ARC pour le montant du crédit dépassant l’impôt à payer. Cela est particulièrement précieux pour les jeunes entreprises ou sociétés technologiques qui pourraient investir massivement en R-D avant de réaliser des bénéfices – RS&DE peut fournir une infusion de trésorerie à réinvestir dans le développement. Les grandes sociétés et les sociétés contrôlées par l’étranger ou publiques peuvent réclamer un crédit d’impôt de 15 % sur les coûts de R-D admissibles. Le crédit de 15 % est non remboursable (il ne peut que réduire l’impôt dû ou être reporté), mais offre tout de même une réduction significative des dépenses de R-D pour les entreprises rentables. Il n’y a pas de plafond fixe sur le total des dépenses pour le taux de 15 %. Les changements de politiques récents étendent la générosité de RS&DE : par exemple, le gouvernement a annoncé l’augmentation de la limite annuelle de dépenses à 4 millions $ ou plus et l’accès au taux majoré de 35 % pour des entreprises légèrement plus grandes, ainsi que la réintroduction des dépenses en capital admissibles. Ces améliorations visent à stimuler l’innovation et moderniseront le programme en 2025 et au-delà. En résumé, RS&DE peut réduire substantiellement le coût net de la R-D – une entreprise pourrait effectivement récupérer le tiers de ses coûts de salaires et de matériaux de R-D grâce aux crédits d’impôt, ou encore plus lorsque des crédits provinciaux de R-D (offerts dans certaines provinces) s’ajoutent.
Processus de demande : Pour profiter de RS&DE, une entreprise doit déposer une demande avec sa déclaration de revenus. La demande comporte deux éléments clés : un rapport technique et une annexe financière. D’abord, la société doit préparer un exposé technique (au moyen du formulaire T661) décrivant les projets de R-D entrepris durant l’exercice, expliquant les objectifs, les défis et les avancées scientifiques ou technologiques visées. Il s’agit généralement d’un rapport concis (format structuré) pour chaque projet, axé sur les incertitudes technologiques et le travail expérimental effectué. Ensuite, la société remplit les annexes financières détaillant les dépenses admissibles (salaires, coûts des matériaux, honoraires des sous-traitants, etc.) et calcule le crédit. La demande RS&DE doit être soumise dans les 18 mois suivant la fin de l’exercice où la R-D a eu lieu (manquer ce délai entraîne la perte du crédit). À la réception de la déclaration de revenus et des annexes RS&DE, l’ARC examinera la demande. Souvent, la division RS&DE de l’ARC peut effectuer un examen ou une vérification – cela peut impliquer qu’un conseiller scientifique de l’ARC examine les rapports techniques et rencontre éventuellement les ingénieurs ou scientifiques de l’entreprise pour s’assurer que les travaux répondent aux critères d’admissibilité. Elle peut aussi vérifier que les dépenses déclarées se rattachent aux travaux de R-D. Pour faciliter ce processus, l’ARC offre des services de soutien avant la demande et publie des directives détaillées d’admissibilité. Après examen, l’ARC évalue la demande et, si elle est approuvée, émet le crédit d’impôt. Les crédits remboursables sont versés, habituellement quelques mois après l’évaluation (les délais de traitement peuvent varier). Il est judicieux pour les entreprises de conserver une documentation rigoureuse (résultats d’expériences, dossiers de projet, feuilles de temps du personnel de R-D, etc.) en cas de questions. De nombreuses entreprises font appel à des consultants ou comptables spécialisés pour préparer les demandes RS&DE en raison de la complexité du programme. Malgré la paperasserie, le crédit d’impôt RS&DE demeure une pierre angulaire des incitatifs à l’innovation au Canada – avec une demande soigneuse, les entreprises peuvent augmenter substantiellement leur retour sur investissement dans leurs efforts de recherche et développement grâce à ce programme.
Crédits d’ITC pour l’économie propre : critères d’admissibilité généraux
Ces dernières années, le Canada a introduit une série de crédits d’impôt pour investissement (ITC) dans l’économie propre afin de stimuler les investissements privés dans les technologies propres et de réduire les émissions de carbone. Ceux-ci comprennent le CT ITC, le crédit d’ITC pour la fabrication de technologies propres, le crédit d’ITC pour l’hydrogène propre, et le crédit d’ITC pour la capture, l’utilisation et le stockage du carbone (CCUS), entre autres. Bien que chacun de ces programmes ait une portée spécifique (décrite dans ses sections individuelles), ils partagent des règles et caractéristiques communes. Il est important que les entreprises comprennent les critères généraux applicables à tous les ITC pour l’économie propre avant d’examiner les détails de chaque crédit.
Exigences communes d’admissibilité : En général, les ITC pour l’économie propre sont réservés aux sociétés canadiennes imposables (c.-à-d. assujetties à l’impôt sur les sociétés au Canada). Cela signifie que les particuliers, fiducies, organismes sans but lucratif ou entités publiques exonérées d’impôt ne peuvent généralement pas demander directement ces crédits (l’exception notable est le futur crédit d’ITC pour l’électricité propre, qui permettra à certaines entités exonérées, comme les communautés autochtones ou les fonds de pension, d’en bénéficier, mais cela dépasse notre cadre). La société doit effectuer des investissements admissibles dans des biens ou projets admissibles présentant un objectif clair de technologie propre ou de réduction des émissions. Le bien doit être neuf (non usagé) et acheté (non loué) par le contribuable, pour être utilisé au Canada. Cela assure que les crédits stimulent de nouveaux investissements en capital dans les installations canadiennes. Souvent, les crédits précisent une période durant laquelle les dépenses doivent être effectuées – généralement ces programmes commencent en 2022 ou 2023 et se poursuivent jusqu’en 2034 ou 2035, certains diminuant vers la fin à mesure que l’économie propre mûrit. Par exemple, la plupart des ITC propres ne seront pas disponibles pour les biens acquis après 2034 (le CCUS s’étendant légèrement plus longtemps jusqu’en 2040 à taux réduit, et certains taux décroissants commençant en 2032 ou 2033 pour d’autres).
Une autre règle courante est que ces crédits sont mutuellement exclusifs pour la même dépense – une entreprise ne peut pas « cumuler » plusieurs ITC fédéraux sur exactement le même coût. Si une dépense pourrait théoriquement être admissible à plusieurs crédits, la société doit choisir celui qui convient le mieux ; on ne peut pas faire une double réclamation. (Toutefois, si vous avez des dépenses distinctes au sein d’un projet plus vaste, vous pourriez demander différents crédits pour différentes composantes – par exemple, un projet d’hydrogène pourrait demander l’ITC pour hydrogène propre sur l’équipement d’électrolyse et l’ITC CCUS sur une composante de capture de carbone, tant que chaque dépense n’obtient qu’un seul crédit.) Tous les ITC pour l’économie propre sont conçus pour être des crédits remboursables, ce qui signifie qu’ils se traduisent par un paiement du gouvernement si l’entreprise n’a pas suffisamment d’impôt à payer pour absorber le crédit. Cette remboursabilité est cruciale pour les projets de technologies propres à forte intensité de capital qui peuvent ne pas être rentables pendant de nombreuses années ; les crédits peuvent fournir un flux de trésorerie intérimaire.
Exigences en matière de travail : Une condition notable attachée à la plupart des ITC pour l’économie propre est l’exigence de travail. Pour recevoir le taux de crédit complet annoncé (p. ex. 30 % ou 40 %), les entreprises doivent respecter certaines normes de travail dans le projet. Concrètement, le gouvernement exige que les travailleurs participant à la construction, l’installation ou la maintenance du projet soient payés aux salaires en vigueur et qu’une certaine proportion des heures soit effectuée par des apprentis enregistrés. Cela vise à promouvoir de bons emplois et la formation de la main-d’œuvre dans l’économie propre. Si une entreprise ne satisfait pas aux exigences de travail, le taux de l’ITC est généralement réduit de 10 points de pourcentage. Par exemple, un crédit normalement de 30 % devient 20 % si les conditions de travail ne sont pas respectées. Le seul crédit de l’économie propre qui ne comporte pas cette exigence de travail est le crédit d’ITC pour la fabrication de technologies propres, qui n’a explicitement aucune stipulation de travail (reconnaissant qu’il s’applique à la fabrication d’équipement où la main-d’œuvre de construction sur site est moins pertinente). Les entreprises demandant ces crédits devront attester qu’elles répondent aux critères de travail ou accepter le taux réduit ; des directives ont été publiées par le gouvernement pour aider les entreprises à se conformer.
Critères environnementaux et techniques : Par nature, chaque ITC de l’économie propre définit les biens ou projets admissibles en termes techniques – par exemple, ce qui est considéré comme « équipement de technologie propre » ou un « projet d’hydrogène qualifié ». Généralement, RNCan participe à la certification ou aux directives techniques. RNCan peut exiger, pour certains crédits, qu’une entreprise soumette un plan de projet ou demande une certification confirmant que son projet répond à la définition (c’est le cas pour l’ITC sur l’hydrogène propre et l’ITC CCUS, qui nécessitent des approbations de plan de projet, comme décrit plus loin). En général, les investissements plus modestes, tels que l’achat d’équipement standard (p. ex. panneaux solaires ou pompe à chaleur), n’ont pas besoin de préapprobation, tandis que les projets complexes de grande envergure (comme une nouvelle installation de capture de carbone ou une grande usine de production d’hydrogène) passent par un processus d’examen et d’approbation avec RNCan. Une fois qu’il est confirmé que le projet ou l’équipement est admissible, l’entreprise peut demander le crédit dans sa déclaration de revenus.
Avantage et calendrier : Les ITC pour l’économie propre offrent des taux substantiels (généralement de 15 % à 40 % des coûts admissibles) pour encourager un déploiement rapide des technologies propres. Ces crédits sont actuellement limités dans le temps – le plan climatique du gouvernement met l’accent sur des incitations front-loaded, s’atténuant plus tard. Par exemple, les taux complets s’appliquent dans les années 2020, puis beaucoup de crédits commencent à se réduire au milieu des années 2030. L’ITC pour la fabrication de technologies propres diminue après 2031 (passant à 20 % en 2032, 10 % en 2033 et 5 % en 2034). L’ITC pour l’hydrogène propre tombe à un taux inférieur pour les projets réalisés en 2034 (la moitié du taux précédent). L’ITC CCUS verra ses taux réduits de moitié après 2030 et disparaitra en 2040. Cette structure incite les entreprises à investir plus tôt afin de profiter du maximum d’avantages. Tous ces dispositifs constituent collectivement un cadre d’incitations pour l’économie propre que le gouvernement espère utiliser pour faire progresser les objectifs climatiques du Canada tout en créant des occasions pour les entreprises. Les entreprises envisageant d’importants investissements dans les technologies propres devraient examiner attentivement les crédits applicables et s’assurer qu’elles respectent les règles d’admissibilité pour profiter pleinement de ces généreux incitatifs.
Crédit d’impôt pour investissement dans la fabrication de technologies propres
Le Crédit d’impôt pour investissement dans la fabrication de technologies propres du Canada est un autre ITC remboursable introduit dans le cadre de l’effort pour l’économie propre. Ce crédit est distinct du CT ITC général en ce qu’il cible la chaîne d’approvisionnement en amont des technologies propres – il incite essentiellement les entreprises à construire ou à agrandir des installations de fabrication d’équipement et de matériaux nécessaires pour l’économie propre. En soutenant la fabrication domestique de batteries, véhicules électriques (VE), panneaux solaires et minéraux critiques, ce crédit vise à développer la base industrielle de technologies propres au Canada.
Critères d’admissibilité : Le crédit pour la fabrication de technologies propres est offert aux sociétés canadiennes imposables effectuant des investissements admissibles entre le 1ᵉʳ janvier 2024 et 2034 dans certaines activités de fabrication ou de transformation au Canada. Pour être admissible, l’investissement doit porter sur un bien amortissable admissible (principalement des machines et équipements) utilisés dans des activités précises définies par le programme. Il y a deux grandes catégories d’activités admissibles :
Extraction ou transformation de minéraux critiques : L’équipement utilisé pour extraire, transformer ou recycler des minéraux critiques désignés est admissible. La liste de minéraux critiques comprend le lithium, le cobalt, le nickel, le cuivre, les terres rares et le graphite – tous essentiels aux batteries, aux véhicules électriques et autres technologies propres. Par exemple, si une société minière investit dans de nouveaux équipements de concassage ou de raffinage pour produire du nickel ou du lithium de qualité batterie, ces coûts en capital pourraient être admissibles. L’objectif est d’encourager le développement des projets de minéraux critiques au Canada, garantissant l’approvisionnement en matières premières nécessaires à la fabrication de technologies propres.
Fabrication d’équipement de technologie propre : Les machines et équipements utilisés pour fabriquer ou transformer certains produits de technologie propre sont également admissibles. Cela couvre les équipements pour fabriquer des systèmes d’énergie renouvelable et de stockage (p. ex. la fabrication de panneaux solaires, de composantes d’éoliennes, de batteries à grande échelle), l’équipement pour fabriquer des systèmes d’énergie nucléaire ou de production d’hydrogène (comme les électrolyseurs), la production de pompes à chaleur air-air et géothermiques, et la fabrication de véhicules zéro émission (VZE) et de leurs composantes comme les batteries ou piles à combustible. Il s’étend même à l’équipement pour la fabrication de l’infrastructure de recharge ou d’avitaillement des VZE (p. ex. les machines produisant des bornes de recharge VE ou l’équipement d’une station de ravitaillement en hydrogène). Essentiellement, si une entreprise installe une usine pour construire du matériel permettant l’énergie propre ou le transport zéro émission, l’équipement en capital de cette usine est probablement admissible. La totalité ou la quasi-totalité de l’utilisation de l’équipement doit se faire dans ces activités admissibles de fabrication ou de transformation au Canada.
Notons qu’il n’y a aucune exigence de travail liée à cet ITC particulier (comme mentionné précédemment, l’exigence salariale/apprenti ne s’applique pas ici). De plus, ce crédit peut potentiellement fonctionner de concert avec des incitatifs provinciaux à la fabrication, mais il ne peut pas chevaucher un autre ITC fédéral pour les mêmes coûts.
Avantages pour les entreprises : Le crédit pour la fabrication de technologies propres octroie un crédit d’impôt remboursable de 30 % sur le coût de l’équipement admissible. Il s’agit d’un incitatif substantiel – près du tiers du coût de la machinerie d’une usine peut être remboursé par le gouvernement. Par exemple, si une usine de batteries pour VE investit 10 millions $ dans une nouvelle chaîne de montage, elle pourrait récupérer 3 millions $ sous forme de crédit d’impôt remboursable, améliorant considérablement l’économie du projet. Ce crédit s’applique au taux de 30 % pour les dépenses de 2024 à 2031. À compter de 2032, l’avantage diminue : les investissements en 2032 obtiennent un crédit de 20 %, en 2033 un crédit de 10 % et en 2034 un crédit de 5 %. Après 2034, le programme devrait prendre fin. Ce calendrier d’élimination progressive est conçu pour inciter les entreprises à avancer rapidement leurs projets de fabrication afin de profiter des taux plus élevés dans les années 2020. Comme le crédit est remboursable, même les entreprises qui ne sont pas encore rentables (courant dans les nouvelles entreprises de fabrication ou projets miniers) peuvent recevoir le crédit en argent, fournissant du capital pour mener à bien le projet. En couvrant une part importante des coûts en capital, l’ITC pour la fabrication de technologies propres abaisse la barrière pour les entreprises qui veulent établir une production au Canada de batteries, VE, composantes solaires et éoliennes, et autres technologies propres. Indirectement, cela profite à l’économie en créant des emplois dans la fabrication et en renforçant les chaînes d’approvisionnement nationales en technologies propres. Pour les entreprises, cela signifie que les investissements initiaux ont un délai de récupération plus court. De plus, le crédit de 30 % peut potentiellement être combiné à d’autres soutiens (par exemple, le Fonds d’innovation stratégique ou des subventions provinciales) tant que ce n’est pas pour la même dépense exacte, augmentant ainsi le financement global du projet à partir de multiples sources.
Processus de demande : Pour utiliser cet ITC, une entreprise planifie généralement son projet et s’assure que les actifs en capital achetés répondent aux définitions d’admissibilité. Il n’existe pas de portail de demande distinct ; la société réclame plutôt le crédit dans sa déclaration de revenus de l’année où le bien admissible devient disponible pour utilisation (similaire aux autres crédits d’investissement). Toutefois, étant donné la nature technique de ce qui est admissible (particulièrement pour les minéraux critiques), les sociétés consulteront souvent les directives publiées de l’ARC ou demanderont une décision anticipée si l’admissibilité est incertaine. RNCan peut fournir des listes de directives techniques d’activités et d’équipements admissibles à la fabrication de technologies propres. Dans certains cas, la législation provisoire de 2024 prévoyait qu’un ingénieur ou géoscientifique indépendant puisse certifier qu’un équipement de mine est principalement utilisé dans un processus de minéraux critiques admissible, ce qui faciliterait une demande. Une fois l’équipement mis en place, la société réclame 30 % de son coût comme ITC dans la déclaration de revenus. L’ARC peut demander des documents lors de l’évaluation – cela pourrait inclure les factures de l’équipement, la preuve de la mise en service, et la démonstration de la fonction de l’équipement (p. ex. qu’il fait partie d’une ligne de fabrication de batteries ou d’une usine de traitement de minéraux). Comme pour d’autres crédits, les délais de dépôt fiscaux normaux s’appliquent, et tout montant d’ITC inutilisé peut être remboursé ou reporté selon les règles fiscales. Étant donné la valeur élevée de ce crédit, les entreprises devraient suivre attentivement leurs dépenses en capital et peut-être coordonner avec des conseillers fiscaux pour maximiser leurs réclamations année après année (par exemple, chronométrer les achats avant la diminution des taux de crédit). Globalement, le processus s’aligne sur la déclaration standard de crédits d’impôt, avec un accent sur la preuve de l’admissibilité technique. Le gouvernement fait activement la promotion de ce crédit, de sorte que des informations et un soutien sont disponibles pour aider les fabricants à naviguer dans le processus de demande. En 2025, l’ITC pour la fabrication de technologies propres est un outil puissant pour les entreprises qui construisent la chaîne d’approvisionnement en technologies propres du Canada, rendant financièrement plus facile la mise en place de la production des composantes nécessaires à une économie à faible carbone.
Crédit d’impôt pour la capture, l’utilisation et le stockage du carbone (CCUS)
(Crédit d’impôt pour la capture du carbone du Canada)
L’un des incitatifs phares liés au climat est le crédit d’impôt pour la capture, l’utilisation et le stockage du carbone (CCUS) du Canada, souvent appelé crédit d’impôt pour la capture du carbone. Ce programme soutient les entreprises qui investissent dans l’équipement pour capter les émissions de dioxyde de carbone, utiliser le CO₂ dans des procédés industriels, ou stocker le CO₂ de manière permanente sous terre. La technologie CCUS est jugée essentielle pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des industries lourdes et du secteur énergétique, et le crédit d’impôt du Canada est structuré pour encourager l’adoption rapide de ces systèmes souvent coûteux.
Critères d’admissibilité : L’ITC CCUS est offert aux sociétés imposables qui investissent dans des projets CCUS admissibles au Canada. Un « projet CCUS admissible » signifie généralement un projet qui capte le CO₂ d’une installation industrielle ou de l’atmosphère, et qui utilise ce CO₂ dans un procédé productif ou le stocke de façon sécuritaire (par exemple en l’injectant dans des formations géologiques) pour l’empêcher d’atteindre l’atmosphère. Le crédit s’applique spécifiquement à l’équipement admissible acheté et installé dans le cadre de tels projets. Cela inclut l’équipement de capture du CO₂ (p. ex. unités d’absorption chimique capturant le CO₂ des gaz de combustion, unités de capture directe dans l’air), l’équipement de transport du CO₂ (comme les pipelines ou installations de compression dédiées au CO₂), et l’équipement de stockage ou d’utilisation du CO₂ (tels que les puits d’injection pour la séquestration ou l’équipement utilisant le CO₂ pour fabriquer des produits comme le béton). Des règles détaillées précisent ce qui est admissible – par exemple, l’équipement « à double usage » (comme une unité de cogénération fournissant de l’énergie/chaleur au processus de capture et potentiellement au reste de l’installation) peut être admissible s’il est principalement utilisé pour le CCUS. Seules les dépenses engagées après le 1ᵉʳ janvier 2022 sont admissibles, puisque le crédit a débuté à cette date, et l’équipement doit être opérationnel avant 2041 (en raison de la réduction progressive). De façon unique, les projets doivent être homologués par RNCan : pour demander le crédit, une entreprise doit soumettre un plan de projet à Ressources naturelles Canada pour validation. Ce plan comprendrait les détails techniques et une étude conceptuelle (FEED) décrivant comment le projet captera et stockera le CO₂, les quantités prévues, etc. RNCan évaluera si le projet répond aux normes (y compris que le CO₂ stocké demeurera stocké). Si RNCan approuve (en délivrant une attestation de « projet CCUS admissible »), le projet devient admissible au crédit d’impôt. Sans cette certification, l’ARC n’autorisera pas la demande. De plus, il existe des considérations liées à l’emplacement : actuellement, le stockage permanent efficace du CO₂ n’est faisable que dans certaines régions (comme l’Alberta et la Saskatchewan) en raison de la géologie, et la conception du crédit prévoyait effectivement la majorité des projets de stockage dans l’Ouest canadien.
Avantages pour les entreprises : L’ITC CCUS est assez généreux, le taux dépendant du type d’équipement :
Pour l’équipement qui capte le CO₂ directement de l’air ambiant (capture directe dans l’air), le crédit est de 60 % du coût. Ce taux élevé reconnaît que la capture directe est une technologie émergente coûteuse aux bénéfices climatiques potentiellement énormes.
Pour les autres équipements de capture (capturant le CO₂ de sources industrielles comme les centrales électriques, raffineries, cimenteries, etc.), le crédit est de 50 % du coût.
Pour l’équipement de transport, de stockage et d’utilisation du CO₂ (p. ex. pipelines vers un site de stockage, puits d’injection, équipements de surveillance, ou équipements pour utiliser le CO₂ dans la fabrication de nouveaux produits), le crédit est de 37,5 % du coût.
Ces taux s’appliquent aux dépenses de 2022 à 2030. Après 2030, les taux du crédit diminueront de moitié de 2031 à 2040. Autrement dit, à partir de 2031, les taux deviendront 30 %, 25 % et ~18,75 % respectivement, et après 2040 aucun crédit ne sera disponible. Ce calendrier dégressif vise à pousser les entreprises à mettre en œuvre le CCUS dans les années 2020, lorsque la réduction rapide des émissions est cruciale. Le crédit est remboursable, de sorte que les entreprises peuvent recevoir l’argent même si elles ne sont pas rentables (probable pour certains grands projets à long horizon). L’impact financier est significatif : prenons un projet CCS de 1 milliard $ dans une usine de traitement du gaz – si 600 M$ concernent l’équipement de capture, 300 M$ les pipelines et puits d’injection, l’entreprise pourrait obtenir environ 300 M$ (50 % de 600 M$) + 112,5 M$ (37,5 % de 300 M$) = 412,5 M$ en crédits d’impôt du gouvernement, réduisant considérablement le coût effectif du projet. Cependant, cela comporte des conditions : si le projet sous-performe en termes de CO₂ réellement capté, des dispositions de récupération s’appliquent. Les entreprises doivent déclarer chaque année la quantité de CO₂ captée et stockée par rapport à celle prévue dans le plan de projet. Si, au fil du temps, le projet stocke nettement moins de CO₂ que prévu, une partie du crédit peut être récupérée (rajoutée à l’impôt à payer de la société) afin d’assurer la responsabilisation. Il existe également des exigences de « partage des connaissances » pour les projets plus importants – les entreprises doivent partager des données et leçons avec RNCan afin que le gouvernement (et d’autres parties prenantes canadiennes) puisse tirer des enseignements de chaque projet. Malgré ces conditions, l’ITC CCUS est un incitatif clé qui rend financièrement viables de nombreux projets de capture de carbone qui autrement ne le seraient pas.
Processus de demande : Mettre en œuvre une demande d’ITC CCUS est plus complexe que la plupart des autres crédits en raison de l’aspect approbation du projet.
Étape 1 : L’entreprise planifiant un projet CCUS devrait communiquer tôt avec RNCan. RNCan fournit un questionnaire de présélection que les sociétés peuvent remplir pour obtenir une rétroaction sur l’admissibilité potentielle du projet. Puis l’entreprise doit préparer et soumettre un plan de projet détaillé à RNCan. Ce plan inclut les spécifications techniques, l’étude FEED, les estimations des volumes de CO₂ captés, les arrangements de stockage (y compris l’identification d’un site de stockage et la vérification de sa capacité et ses approbations), et les échéanciers du projet.
Étape 2 : RNCan examine la soumission en consultation avec Environnement et Changement climatique Canada au besoin, et si tous les critères sont satisfaits, RNCan émet un certificat de projet CCUS admissible.
Étape 3 : À mesure que le projet engage des coûts et acquiert l’équipement majeur, l’entreprise demandera l’ITC dans ses déclarations de revenus pour ces années. La demande fera référence à l’identification du projet approuvé par RNCan. L’ARC, lors de l’examen de la déclaration, cherchera la confirmation de RNCan et vérifiera aussi que les coûts déclarés se rattachent au projet. Les délais fiscaux normaux (maximum 18 mois après la fin de l’exercice pour demander) s’appliquent.
Étape 4 : Après la mise en service du projet, l’entreprise a des obligations continues. Chaque année, elle doit soumettre un état annuel au gouvernement déclarant le CO₂ capté, utilisé ou stocké par le projet. Si la performance dévie grandement des projections, l’ARC peut réévaluer les crédits antérieurs. Cela fonctionne essentiellement comme une garantie de performance. Pour réclamer le crédit lui-même, la mécanique se fait via la déclaration de revenus des sociétés, comme pour les autres ITC – en inscrivant les dépenses admissibles et en appliquant le taux approprié (60 %, 50 % ou 37,5 %). Vu la complexité, les entreprises travaillent habituellement de près avec des conseillers fiscaux, ingénieurs et parfois des conseillers juridiques pour assurer la conformité. Il est également courant que les projets CCUS impliquent des partenariats ou plusieurs investisseurs ; les règles fiscales permettent aux partenaires qui sont des sociétés imposables de réclamer les crédits au prorata de leur part des dépenses, il est donc important de structurer l’entité du projet adéquatement. En résumé, le processus du crédit d’impôt CCUS implique un mélange d’approbation technique du projet (par RNCan) et de déclaration fiscale (auprès de l’ARC). Bien qu’il exige davantage de travail préparatoire, la valeur du crédit est considérable. Pour toute société du pétrole et gaz, de la production d’électricité ou de la fabrication industrielle confrontée à la tarification du carbone ou souhaitant réduire ses émissions, ce crédit d’impôt est en 2025 un outil clé pour rendre financièrement réalisables des investissements CCUS transformateurs.
Fonds de croissance du Canada (initiative de financement des technologies propres)
Le Fonds de croissance du Canada (FCG) est un programme fédéral adoptant une approche différente pour stimuler l’investissement dans les technologies propres. Plutôt qu’un crédit d’impôt ou une subvention, le FCG est un fonds d’investissement – un bassin de capital soutenu par le gouvernement – créé pour attirer l’investissement privé dans des projets importants de technologies propres et de réduction des émissions. Lancé fin 2022, le FCG a pour mandat de déployer 15 milliards $ de manière à libérer des sommes bien plus importantes de capitaux privés pour l’économie propre canadienne. Ce fonds, géré à distance par des gestionnaires d’investissement professionnels (via une société d’État et en partenariat avec l’expertise de la gestion d’investissements des régimes de retraite du secteur public), utilise des instruments financiers novateurs pour réduire le risque des investisseurs dans les entreprises de technologies propres canadiennes.
Admissibilité et orientation : Le FCG n’a pas des « demandeurs » comme tel ; il recherche plutôt des occasions d’investissement qui s’alignent sur son mandat. Le fonds se concentre sur trois volets : (1) projets de réduction des émissions (p. ex. grands projets de capture de carbone, d’énergie propre, de stockage d’énergie, etc.), (2) entreprises de technologies propres en phase de croissance (p. ex. une entreprise de fabrication de cleantech ou une start-up climate-tech nécessitant du capital de croissance), et (3) chaînes d’approvisionnement à faible carbone (y compris minéraux critiques, chaînes d’approvisionnement des batteries, chaînes d’approvisionnement des VE). Pour être considéré, un projet ou une entreprise devrait généralement contribuer aux objectifs climatiques du Canada (comme une réduction significative des émissions ou la mise en place d’une nouvelle capacité d’énergie propre), ou renforcer la présence canadienne dans des secteurs stratégiques comme l’hydrogène, les minéraux critiques, la production de batteries, etc. L’entreprise ou le projet doit avoir un lien canadien fort – par exemple, l’entreprise est basée au Canada, le projet est situé au Canada, et il devrait idéalement impliquer de la propriété intellectuelle ou du talent canadien. Bien qu’il n’y ait pas de grille stricte de critères publiés comme pour les crédits d’impôt, les entreprises admissibles doivent avoir une présence canadienne et, idéalement, détenir la PI de base de leur innovation, garantissant que les retombées profitent au Canada. Les projets doivent être à l’échelle commerciale ou proche de la commercialisation (le fonds n’est pas destiné aux R-D très précoces ou purement à la recherche ; il vise le déploiement et la montée en échelle). De plus, comme le FCG fonctionne sous forme d’investissements, l’occasion doit être d’une envergure justifiant l’implication du fonds – probablement plusieurs dizaines de millions de dollars ou plus. En pratique, le FCG a investi dans des entreprises comme des producteurs d’hydrogène propre, des firmes de capture du carbone, des projets de chaîne d’approvisionnement des batteries, et des infrastructures d’énergie propre via des prises de participation, des prêts, et des contrats de différence.
Avantages pour les entreprises : Contrairement à un crédit d’impôt où l’entreprise obtient une déduction ou un remboursement après avoir dépensé, le FCG fournit du capital initial ou un partage de risque aux entreprises/projets sélectionnés. Les avantages prennent la forme :
Investissements en actions : le FCG peut prendre une participation minoritaire dans une entreprise de cleantech, lui fournissant du capital de croissance. Pour l’entreprise, cela amène un investisseur stratégique, patient, appuyé par le gouvernement, possiblement à des conditions plus favorables que le capital-risque purement privé.
Prêts concessionnels ou garanties de prêts : le FCG peut offrir des prêts à des taux d’intérêt inférieurs au marché ou avec des conditions subordonnées, ou garantir certains prêts. Cela peut combler un déficit de financement pour des projets que les banques jugent trop risqués. Pour l’entreprise, cela signifie un accès à du financement par dette qu’elle n’obtiendrait peut-être pas, ou à des taux plus avantageux.
Contrats pour différence (CFD) : un outil novateur utilisé par le FCG est le contrat carbone pour différence. Il s’agit d’un accord où le FCG promet de payer au promoteur la différence si, par exemple, le prix futur du carbone ou des crédits de carburant propre est inférieur à un seuil, assurant un revenu minimal au projet. Inversement, si le prix de marché est plus élevé, l’entreprise pourrait payer au fonds. Cette assurance risque des revenus dépendant des politiques peut faire la différence pour que des investisseurs privés s’engagent.
Co-investissements catalytiques : le FCG structure souvent des ententes qui devancent d’autres investisseurs. Par exemple, il peut engager 50 M$ aux côtés de capital-risque privé ou d’investisseurs institutionnels qui engagent davantage, mettant ainsi à profit son capital. La présence du FCG peut rassurer d’autres investisseurs sur la viabilité du projet (signe du soutien gouvernemental et diligence raisonnable).
En résumé, l’avantage de l’implication du FCG est qu’une entreprise peut obtenir un financement à grande échelle à des conditions plus favorables ou flexibles que la finance purement privée, accélérant les échéanciers des projets et permettant aux entreprises de se lancer plus tôt dans des projets ambitieux (comme construire une nouvelle usine ou commercialiser une technologie propre de pointe). En 2025, le FCG a commencé à déployer du capital – des exemples incluent des investissements dans une entreprise de capture de carbone (Svante), dans une entreprise fabriquant des chargeurs bidirectionnels pour VE, et un partenariat pour financer un grand projet de capture de carbone en Alberta. Chaque entente est sur mesure, mais collectivement elles illustrent comment le FCG stimule la croissance de la cleantech en partageant le risque et en attirant d’autres capitaux. Il convient aussi de noter que les investissements du FCG se veulent rotatifs (le fonds entend récupérer les rendements et réinvestir), donc il ne s’agit pas d’une subvention ; le fonds s’attend à un rendement, quoique tolérant un risque élevé ou un rendement moindre pour atteindre des objectifs de politique publique.
Processus de demande/investissement : Les entreprises ne peuvent pas simplement remplir un formulaire pour « obtenir » l’argent du FCG comme on le ferait pour une subvention. C’est plutôt similaire à un processus de proposition d’investissement. Voici le déroulement général :
Engagement : Une entreprise ou un promoteur de projet estimant s’aligner sur le mandat du FCG approche le fonds (ou inversement, le fonds recherche aussi activement des occasions). Le fonds est géré par Canada Growth Fund Investment Management (une filiale du PSP Investments), qui dispose de professionnels de l’investissement pour évaluer les propositions. Une entreprise peut contacter le FCG via son site Web ou par des réseaux gouvernementaux/financiers pour manifester son intérêt.
Diligence raisonnable : L’entreprise devra présenter un solide argumentaire : plans d’affaires, modèles financiers, détails technologiques, et la manière dont son projet répond aux objectifs stratégiques du fonds (réduction d’émissions, emplois créés, PI conservée au Canada, etc.). L’équipe du fonds mène une diligence aussi rigoureuse qu’un investisseur de capital-risque ou de capital-investissement. Elle évaluera l’impact potentiel sur les émissions, la scalabilité de la technologie, l’additionnalité (c’est-à-dire, comment l’argent du fonds attirerait d’autres investissements ou permettrait la réalisation du projet).
Structuration : Si le FCG est intéressé, il propose une structure d’investissement. Cela peut être des actions, de la dette ou un contrat comme décrit. Les conditions sont négociées avec l’entreprise. Comme il s’agit d’argent public, les investissements comportent souvent des engagements voulant que l’entreprise continue d’atteindre les objectifs de retombées canadiennes (comme conserver la PI au Canada, cr éer certains emplois, respecter des jalons, etc.).
Approbation : Les investissements nécessitent généralement l’approbation du conseil du FCG ou du comité d’investissement de PSP. Puisqu’il est géré à distance, une approbation politique n’est pas requise pour chaque opération, mais il fonctionne dans les lignes directrices fixées par le gouvernement.
Financement : Une fois approuvé, les fonds sont versés à l’entreprise ou au projet selon l’entente (peut être en somme globale, par jalons ou tranches). L’entreprise utilise alors le capital pour exécuter le projet.
Il n’existe ni « date limite » publique ni période d’appel fixe – c’est un processus continu de déploiement du capital du fonds. Pour les entreprises et les professionnels de la finance, la principale conclusion est que le FCG est un partenaire potentiel pour des projets d’innovation propre à grande échelle qui ne seraient peut-être pas entièrement financés par les marchés privés seuls. C’est essentiellement un nouvel outil puissant dans l’écosystème d’innovation canadien : au lieu d’un crédit d’impôt que vous demandez ou d’une subvention que vous remportez, c’est un investissement que vous négociez, visant à déclencher l’investissement privé pour des projets cleantech à fort impact. Les entreprises dans les secteurs de l’énergie propre, de la fabrication de technologies propres ou des projets de décarbonation devraient se demander si leurs projets pourraient correspondre aux critères du FCG et, le cas échéant, engager le fonds pour leur stratégie de financement. Le soutien du FCG peut valider l’importance d’un projet et aider à mobiliser un financement bien plus important, faisant avancer les objectifs du Canada pour une économie propre tout en favorisant la croissance des entreprises – un gagnant-gagnant pour la politique publique et l’entreprise privée.
Autres incitatifs et programmes canadiens d’innovation fiscale
Au-delà des programmes majeurs détaillés ci-dessus, le Canada offre des incitatifs fiscaux et programmes de soutien généraux à l’innovation que les entreprises de toutes les provinces peuvent utiliser. Ceux-ci complètent les crédits d’impôt spécifiques dont nous avons parlé et créent ensemble un écosystème vaste encourageant l’innovation, la productivité et le progrès technologique :
Incitatifs à l’investissement accéléré : Le système fiscal fédéral permet des amortissements accélérés pour certains investissements en capital. Par exemple, il existe des règles de déduction pour amortissement (DPA) accélérée pour l’équipement de fabrication et de transformation, et pour l’équipement d’énergie propre. Les entreprises investissant dans de nouvelles machines ou équipements peuvent souvent amortir ces actifs à un taux plus élevé la première année (jusqu’à 100 % dans certains cas pour les biens admissibles) afin d’inciter à moderniser et adopter la technologie la plus récente. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un crédit d’impôt, cela procure une réduction d’impôt immédiate, améliorant le flux de trésorerie. Notamment, les véhicules zéro émission (VZE) utilisés dans les entreprises peuvent être amortis immédiatement à 100 % jusqu’à certaines limites de coût, et l’équipement de production d’énergie propre (comme les équipements solaires, éoliens, hydroélectriques) bénéficiait également d’une déduction de 100 % sous les classes 43.1/43.2 de la DPA ces dernières années. Ces mesures signifient que les entreprises obtiennent une déduction fiscale pour le coût total l’année de l’achat plutôt que sur des décennies, équivalant effectivement à un prêt sans intérêt du gouvernement grâce au report d’impôt.
Crédits d’impôt et subventions provinciaux : En plus des incitatifs fédéraux, de nombreuses provinces offrent leurs propres programmes (bien que ceux-ci varient largement et dépassent la portée fédérale de cet article). Par exemple, des provinces comme l’Ontario et le Québec offrent des crédits d’impôt de R-D en plus de RS&DE (le Québec peut rembourser une partie des salaires, l’Ontario offre une super déduction de R-D, etc.), ainsi que des crédits à la production de médias numériques (pour développer des produits interactifs ou des jeux vidéo). L’Alberta et la Colombie-Britannique ont des subventions à l’innovation (comme Alberta Innovates et BC Innovate) qui soutiennent le développement technologique. Bien qu’ils ne soient pas uniformes, les entreprises devraient vérifier leurs programmes provinciaux, car ils peuvent souvent être combinés aux programmes fédéraux pour un soutien accru. Les programmes fédéraux sont généralement applicables partout, mais les programmes provinciaux peuvent ajouter un financement additionnel dans certains endroits.
Programme d’aide à la recherche industrielle (PARI) du CNRC : Bien qu’il ne soit pas un crédit d’impôt, le PARI du Conseil national de recherches est un programme fédéral majeur offrant des subventions directes et des services consultatifs aux petites et moyennes entreprises menant des activités de R-D et d’innovation technologique. Le PARI peut financer une partie des salaires pour des projets de R-D (souvent 80 % des salaires admissibles pour les petites firmes). Les entreprises développant un nouveau prototype technologique ou produit peuvent demander un financement non remboursable au PARI. Ceci peut s’utiliser conjointement avec RS&DE – par exemple, le PARI peut couvrir une partie du coût du projet initialement, et les crédits RS&DE peuvent être réclamés sur le reste. Le PARI fournit également mentorat et réseautage, complétant les incitatifs fiscaux par un soutien pratique.
Fonds d’innovation stratégique (FIS) : Pour les projets stratégiques de grande envergure, le FIS offre un financement discrétionnaire (prêts remboursables ou subventions) aux entreprises dans les domaines comme l’automobile, l’aérospatial, les technologies propres et les sciences de la vie. Le FIS vise les investissements « de grande envergure » générant des avantages économiques (souvent de plus de 10 millions $). Il est compétitif et négocié individuellement. Bien qu’à nouveau il ne s’agisse pas d’un crédit d’impôt, c’est un outil fédéral important pour financer des projets d’innovation et industriels (par exemple, des usines de batteries ou des installations de production de vaccins ont reçu un soutien du FIS). Les entreprises planifiant des projets transformateurs peuvent considérer le FIS en plus des crédits d’impôt.
Programmes du Plan pour l’innovation et les compétences : Le Plan fédéral pour l’innovation et les compétences a engendré divers programmes comme les supergrappes (désormais appelées grappes d’innovation mondiales) – ce sont des consortiums dirigés par l’industrie qui financent des projets d’innovation collaboratifs dans des domaines tels que l’IA, la technologie numérique, les industries des protéines, la fabrication, etc. Les entreprises peuvent participer à des projets de grappe pour recevoir du financement et des partenariats. Il existe aussi des programmes d’adoption technologique au-delà du PCAN (p. ex. des subventions de formation aux compétences numériques) et des programmes de développement des marchés d’exportation pour aider les firmes technologiques à se mondialiser.
Incitatifs liés à la propriété intellectuelle : Bien que le Canada n’ait pas encore de « régime IP box » fédéral (un taux d’imposition plus faible sur les revenus tirés de la PI, comme dans certains pays), le gouvernement encourage la génération et la rétention de PI par d’autres moyens. Par exemple, le FCG et le FIS incluent souvent des conditions pour garder la PI au Canada. De plus, l’ARC permet des crédits RS&DE pour les dépenses de brevetage si elles font partie du processus de R-D. Le Québec a introduit son propre régime de boîte à brevets (la « boîte à innovation » offrant un taux d’imposition réduit sur le revenu tiré des brevets développés au Québec), et d’autres provinces pourraient envisager des mesures similaires. À l’échelle fédérale, les entreprises peuvent déduire entièrement les coûts juridiques de PI et il n’y a pas d’impôt sur les concessions de PI, créant un environnement favorable malgré l’absence d’un taux d’imposition spécial.
En somme, le paysage des incitatifs fiscaux à l’innovation au Canada en 2025 est multiforme. Les programmes comme RS&DE, les ITC de technologies propres et les subventions à l’adoption numérique offrent un soutien ciblé dans des domaines précis, tandis que des mesures plus générales comme l’amortissement accéléré et les programmes de financement direct comblent les lacunes. Les entreprises feraient bien de procéder à une évaluation globale de l’ensemble des incitatifs disponibles lorsqu’elles planifient un investissement ou un projet d’innovation. Souvent, une combinaison peut être utilisée – par exemple, une firme de fabrication de technologies propres pourrait obtenir une subvention PARI pour la R-D précoce, puis réclamer des crédits RS&DE, construire une usine avec l’aide de l’ITC pour la fabrication de technologies propres, et obtenir une garantie de prêt du FCG pour passer à l’échelle. La stratégie du gouvernement fédéral est de faire du Canada un endroit attrayant pour développer et déployer des technologies de pointe en abaissant les barrières financières. Les propriétaires d’entreprise et les professionnels de la finance devraient rester informés de ces programmes (puisqu’ils évoluent à chaque budget) afin de s’assurer de capitaliser sur toutes les occasions de réduire les coûts et les risques. En s’appuyant sur ces incitatifs, les entreprises peuvent accélérer l’innovation et la croissance tout en contribuant aux objectifs économiques et environnementaux du Canada.
Conclusion
En 2025, les crédits d’impôt et programmes d’incitation technologique du Canada forment un vaste système de soutien pour les entreprises prêtes à investir dans l’innovation, la productivité et la croissance propre. Des crédits d’impôt généreux pour la R-D comme RS&DE, aux subventions directes pour l’adoption numérique, en passant par les nouveaux crédits d’investissement substantiels pour l’énergie propre et la fabrication, le gouvernement fédéral partage les risques et les coûts de la transition vers une économie technologique et à faible carbone. Ces incitatifs sont disponibles dans toutes les provinces et peuvent bénéficier à un large éventail d’entreprises – qu’il s’agisse d’une petite start-up développant un nouveau logiciel, d’un fabricant de taille moyenne modernisant ses équipements, ou d’une grande société énergétique s’attaquant aux émissions de carbone. Le secret pour maximiser les avantages est de comprendre les règles d’admissibilité et les processus de demande propres à chaque programme. En structurant les projets pour être admissibles et en déposant diligemment les demandes, les entreprises peuvent débloquer une valeur considérable.
Le CT ITC (Canada) et les ITC connexes de l’économie propre, par exemple, peuvent couvrir une grande partie des investissements en capital dans l’équipement vert, sous réserve du respect des conditions d’admissibilité de l’ITC pour l’économie propre. Le programme RS&DE peut convertir les dépenses de recherche en remboursements en espèces, alimentant davantage l’innovation. Les subventions à l’adoption numérique ont aidé les PME à se mettre en ligne et à devenir plus compétitives. Pendant ce temps, le financement novateur du FCG catalyse de plus grands projets de technologies propres qui auraient pu rester en suspens autrement. Pris ensemble, ces crédits d’impôt et fonds améliorent non seulement les résultats individuels des entreprises, mais font aussi progresser les objectifs du Canada pour une économie plus verte et plus innovante.
Pour les propriétaires d’entreprise et les professionnels de la finance, rester à jour sur ces programmes est crucial. Chaque budget fédéral peut apporter des modifications – par exemple, les taux de crédit peuvent être bonifiés ou de nouveaux programmes introduits (comme on l’a vu récemment avec les incitatifs pour technologies propres). Il est conseillé de consulter des professionnels de la fiscalité ou des conseillers de programmes gouvernementaux lors de la planification d’investissements majeurs, afin de s’assurer de remplir les conditions requises pour les incitatifs. De même, maintenez une bonne documentation – qu’il s’agisse du suivi du temps du personnel de R-D ou des spécifications techniques de l’équipement propre – car les demandes fructueuses dépendent souvent de la preuve de détails. En exploitant de façon proactive les crédits d’impôt pour entreprises qu’offre 2025, les sociétés peuvent réduire significativement leur charge fiscale ou recevoir un soutien financier direct. Cela améliore non seulement le résultat net, mais encourage aussi la réinjection dans la croissance. Dans un marché mondial concurrentiel, ces incitatifs donnent aux entreprises canadiennes un avantage, aidant à dé-risquer des projets audacieux et à rendre possibles des technologies qui auraient été hors de portée.
En résumé, l’éventail de crédits d’impôt et d’incitatifs technologiques au Canada en 2025 représente une opportunité sans précédent pour les entreprises d’innover avec un partenariat gouvernemental. Que l’objectif soit de développer la prochaine percée en IA, d’adopter la robotique avancée de fabrication, de réduire les émissions de carbone grâce à de nouvelles technologies propres ou de numériser les opérations, il existe probablement un programme pour rendre l’investissement plus abordable. En tirant parti de ces programmes, les entreprises investissent non seulement en elles-mêmes, mais contribuent aussi à une économie canadienne plus forte, plus propre et plus technologiquement avancée. Le message du Canada aux entreprises est clair : si vous êtes prêts à investir dans l’avenir, le gouvernement est prêt à vous soutenir – alors profitez pleinement de ces incitatifs pour propulser votre entreprise vers l’avant.