Les crédits d'impôts pour organismes sans but lucratif au Canada en 2025
Explorez les crédits d'impôt pour les organismes sans but lucratif au Canada. Renseignez-vous sur les critères d'admissibilité et les exigences en matière de dépôt.
Les organismes sans but lucratif (OSBL) et les organismes de bienfaisance enregistrés au Canada jouissent d’avantages fiscaux considérables, notamment l’exonération d’impôt sur le revenu et l’accès à divers crédits et remboursements d’impôt. Comprendre ces avantages – qu’il s’agisse du crédit d’impôt pour don de bienfaisance que le Canada accorde aux donateurs, ou des exemptions fiscales que le Canada offre aux OSBL – est crucial pour la conformité et la planification financière.
Ce guide présente un aperçu formel des règles fiscales, de l’admissibilité aux crédits, des exigences de production, des échéances et fournit des réponses aux questions courantes. Il est destiné aux administrateurs canadiens d’OSBL qui souhaitent clarifier les règles fiscales de l’ARC pour les organismes sans but lucratif, connaître les dates limites de production et maximiser les incitatifs fiscaux disponibles, tout en demeurant conformes.
Comprendre le statut d’exonération fiscale et l’admissibilité des organismes sans but lucratif
Au Canada, la plupart des organismes sans but lucratif fonctionnent à des fins non lucratives et bénéficient donc du statut d’exonération fiscale. Cela signifie qu’ils ne paient généralement pas d’impôt sur leur revenu tant qu’ils respectent certaines conditions. Les principaux critères d’admissibilité aux exemptions fiscales accordées par le Canada aux OSBL sont les suivants :
Objet principal non lucratif : l’organisme doit être organisé et exploité exclusivement à des fins autres que la recherche du profit (p. ex., bien-être social, amélioration civique, plaisir, loisirs ou autre objet non commercial). Tout profit doit être accessoire et réinvesti dans les objectifs de l’organisme, et ne doit jamais être distribué aux membres.
Aucun avantage personnel : aucune partie du revenu de l’organisme ne peut bénéficier personnellement à un propriétaire, membre ou actionnaire. (Exception : les associations sportives amateurs peuvent tout de même être OSBL tout en faisant la promotion du sport.)
Ne pas être un organisme de bienfaisance (pour le statut d’OSBL) : si l’organisme est un organisme de bienfaisance enregistré, il est assujetti à un ensemble différent de règles (expliqué dans la section suivante). Un organisme de bienfaisance ne peut pas être simultanément considéré comme OSBL aux fins de l’impôt ; inversement, un « véritable » OSBL en vertu de la Loi de l’impôt sur le revenu n’est pas un organisme de bienfaisance enregistré.
Lorsqu’il satisfait à ces conditions, un OSBL est exonéré d’impôt sur la totalité ou la quasi-totalité de son revenu en vertu de l’alinéa 149(1)l) de la Loi de l’impôt sur le revenu. Cette exemption couvre le revenu lié aux objectifs non lucratifs de l’organisme. Toutefois, certains types de revenu (par exemple, le revenu de biens ou les gains en capital) pourraient être imposables dans de rares cas s’ils ne se rattachent pas à l’objet principal de l’organisme. En pratique, la plupart des OSBL évitent tout revenu imposable en veillant à ce que leurs activités demeurent alignées sur leurs objectifs non lucratifs.
Distinction entre « exonération » et « crédits d’impôt »
Être exonéré d’impôt en tant qu’organisme est différent du fait d’avoir droit à des crédits d’impôt. Les OSBL eux-mêmes ne demandent généralement pas de crédits d’impôt sur le revenu (puisqu’ils n’ont pas d’impôt à compenser). Les crédits interviennent plutôt :
Pour les donateurs qui versent des contributions à votre organisme de bienfaisance (p. ex., crédits pour dons de bienfaisance).
Sous forme de crédits ou de remboursements indirects au profit de l’organisme (p. ex., remboursements de taxes de vente ou autres programmes d’incitatifs).
Seuls les organismes de bienfaisance enregistrés (et certains donataires reconnus) peuvent délivrer des reçus officiels ouvrant droit à un crédit d’impôt pour le donateur. Certains organismes de services publics (organismes de bienfaisance ou OSBL admissibles) peuvent réclamer des remboursements de TPS/TVH. La plupart des OSBL ne peuvent pas demander de crédits comme le RS&DE, faute de revenu imposable (des exceptions existent dans des cas spécialisés). Comprendre ces distinctions aidera votre organisme à déterminer quels avantages s’appliquent à lui et à ses supporteurs.
Différence entre un OSBL et un organisme de bienfaisance enregistré au Canada
Les termes « non-lucratif » et « bienfaisance » sont souvent utilisés de façon interchangeable, mais aux fins fiscales canadiennes, il s’agit de catégories distinctes. Les administrateurs doivent saisir ces différences, car les règles de l’ARC diffèrent en conséquence.
Statut légal et enregistrement
Un organisme de bienfaisance enregistré doit présenter une demande à l’Agence du revenu du Canada (ARC) et être approuvé en tant qu’organisme de bienfaisance en vertu de la Loi de l’impôt sur le revenu. Il doit avoir des fins exclusivement charitables (par exemple, soulagement de la pauvreté, avancement de l’éducation ou de la religion, ou autres fins bénéfiques à la collectivité) et consacrer ses ressources à ces activités. Une fois approuvé, il reçoit un numéro d’enregistrement d’organisme de bienfaisance.
Un organisme sans but lucratif (OSBL) n’a pas besoin d’être enregistré auprès de l’ARC pour être exonéré. Il peut simplement fonctionner en tant qu’OSBL (club social, ligue sportive, organisme communautaire, etc.) tant qu’il satisfait à l’alinéa 149(1)l) (aucun but lucratif, aucun avantage personnel). Les OSBL ne reçoivent pas de numéro d’enregistrement d’organisme de bienfaisance.
Capacité d’émettre des reçus de dons
Les organismes de bienfaisance peuvent délivrer des reçus officiels pour dons, permettant aux donateurs de réclamer le crédit d’impôt pour don de bienfaisance.
Les OSBL qui ne sont pas des organismes de bienfaisance ne peuvent pas délivrer ces reçus ; les dons qu’ils reçoivent ne donnent donc pas droit à un crédit d’impôt pour le donateur.
Statut d’exonération fiscale
Les organismes de bienfaisance sont entièrement exonérés en vertu de l’alinéa 149(1)f).
Les OSBL sont généralement exonérés en vertu de l’alinéa 149(1)l), pourvu qu’ils respectent les exigences non lucratives. Dans de rares cas, un OSBL peut devoir de l’impôt sur un revenu de placement qui n’est pas lié à son objet principal.
Objet et activités
Un organisme de bienfaisance doit fonctionner exclusivement à des fins charitables et est assujetti à un quota de versement (montant minimum à investir chaque année dans ses programmes ou à verser à d’autres organismes de bienfaisance).
Un OSBL peut poursuivre un large éventail de fins non lucratives (clubs sociaux, groupes récréatifs, etc.) et n’a pas de quota de versement ; il n’est pas tenu de dépenser un pourcentage déterminé de ses revenus chaque année.
Surveillance réglementaire
Les organismes de bienfaisance sont étroitement surveillés par la Direction des organismes de bienfaisance de l’ARC. Ils doivent produire le formulaire T3010 chaque année, avec des renseignements financiers et d’activités détaillés.
Les OSBL ont des obligations de production plus légères (certains doivent produire le formulaire T1044) et ne sont pas surveillés par la Direction des organismes de bienfaisance. Toutefois, ils peuvent perdre leur statut exonéré s’ils dévient de leur objet non lucratif.
Traitement TPS/TVH
Les organismes de bienfaisance bénéficient d’exemptions étendues : la plupart de leurs fournitures sont exonérées de TPS/TVH, si bien qu’ils n’ont souvent pas à la percevoir.
Les OSBL disposent de moins d’exemptions automatiques ; de nombreux biens ou services qu’ils vendent peuvent être taxables, sauf exemption spécifique. Les deux catégories, ainsi que certains OSBL admissibles, peuvent réclamer un remboursement de TPS/TVH (voir plus loin).
En résumé : les organismes de bienfaisance offrent des avantages supplémentaires (comme l’émission de reçus de dons) mais sont soumis à plus d’obligations (déclaration T3010, quota de versement). Les OSBL sont plus simples à gérer, mais ne peuvent pas accorder de crédits d’impôt à leurs donateurs. Le choix dépend de la mission : un club financé par des cotisations peut rester OSBL, tandis qu’une organisation qui compte sur les dons publics recherchera souvent le statut de bienfaisance.
Crédits et remboursements d’impôt pour les OSBL et les organismes de bienfaisance
1. Crédits d’impôt pour dons de bienfaisance (pour les donateurs)
Crédit fédéral de 15 % sur les premiers 200 $ de dons totaux annuels.
Crédit fédéral de 29 % sur la portion des dons supérieure à 200 $.
Depuis 2016, un taux fédéral de 33 % s’applique, sur la portion au-delà de 200 $, aux donateurs dont le revenu se situe dans la tranche d’imposition la plus élevée.
Chaque province ou territoire accorde un crédit provincial supplémentaire ; les taux varient (environ 4 % à 24 % sur les premiers 200 $ et 11 % à 21 % au-delà).
Les crédits sont non remboursables : ils réduisent l’impôt à payer, mais ne génèrent pas de remboursement dépassant les montants d’impôt payés.
Les dons inutilisés peuvent être reportés pendant cinq ans, ce qui donne de la flexibilité pour la planification fiscale.
2. Remboursement de TPS/TVH pour les organismes de services publics (OSB)
Organismes de bienfaisance : peuvent demander un remboursement de 50 % de la TPS payée sur les achats admissibles. Dans les provinces ayant une TVH, ils peuvent récupérer une grande partie de la composante provinciale (p. ex., en Ontario, 82 % de la portion provinciale de 8 %).
**OSBL admissibles (« organismes sans but lucratif qualifiés ») **: un OSBL qui reçoit au moins 40 % de ses recettes totales de fonds publics (subventions fédérales, provinciales ou municipales) obtient le même remboursement que les organismes de bienfaisance (50 % de la TPS et pourcentage de la portion provinciale de la TVH).
Autres OSBL : s’ils ne sont pas admissibles et ne sont pas inscrits à la TPS/TVH, ils supportent la taxe. S’ils sont inscrits (parce qu’ils réalisent des fournitures taxables dépassant le seuil de petit fournisseur), ils peuvent réclamer des crédits de taxe sur les intrants (CTI) sur les dépenses liées à leurs activités taxables.
3. Crédits de recherche scientifique et développement expérimental (RS&DE)
Les OSBL et organismes de bienfaisance ne peuvent généralement pas demander ces crédits, car ils ne paient pas d’impôt.
Une catégorie très restreinte d’« organismes sans but lucratif de RS&DE » peut théoriquement en bénéficier, mais la plupart des entités sans but lucratif collaborent plutôt avec une entreprise imposable ou créent une filiale taxable pour revendiquer le crédit.
4. Autres avantages possibles
Exemptions ou remboursements de taxe foncière offerts dans certaines provinces ou municipalités pour les organismes à vocation caritative ou municipale.
Allégements de charges sociales : par exemple, les organismes de bienfaisance sont exemptés de cotisations d’assurance-emploi pour les employés qui sont aussi étudiants à temps plein, sous conditions.
Crédits pour contributions politiques : distincts, applicables aux contributions à des partis ou candidats fédéraux, mais non pertinents pour la plupart des organismes de bienfaisance (qui doivent rester non partisans).
Exigences de production pour les organismes sans but lucratif (formulaire T1044 et déclarations de revenus)
Déclaration de revenus des sociétés (T2) pour les OSBL
Si votre OSBL est constitué en société (fédérale ou provinciale), il doit produire chaque année une déclaration T2 même si aucun impôt n’est payable.
Cette obligation s’applique à toutes les sociétés résidentes, sauf exceptions (organismes de bienfaisance, sociétés d’État, etc.).
Vous indiquerez dans la T2 que l’organisme est exonéré (référence à l’alinéa 149(1)l)), joindrez les états financiers et, souvent, l’Annexe 141 (sommaire des états financiers).
Délai : six mois après la fin de l’exercice (p. ex., exercice se terminant le 31 décembre → T2 à produire avant le 30 juin). Aucune pénalité de retard si aucun impôt n’est dû, mais il reste préférable de produire à temps.
Déclaration d’information des OSBL (formulaire T1044)
Vous devez produire le formulaire T1044 si l’un des critères suivants s’applique :
L’organisme a reçu (ou avait droit de recevoir) plus de 10 000 $ de revenu de placements ou de redevances durant l’exercice (intérêts, dividendes, loyers, redevances).
L’organisme détenait des actifs totalisant plus de 200 000 $ (valeur comptable) à la fin du dernier exercice.
L’organisme devait déjà produire un T1044 pour un exercice précédent (obligation permanente).
Le T1044 fournit : renseignements d’identification, état des actifs et passifs, état des revenus et dépenses (cotisations, dons, subventions, charges), et une série de questions pour confirmer que l’organisme satisfait toujours aux exigences de l’alinéa 149(1)l).
Délai : six mois après la fin de l’exercice (même échéance que la T2 pour une société).
Pénalité de retard : 25 $ par jour, minimum 100 $, maximum 2 500 $.
Le formulaire se télécharge sur le site de l’ARC et se poste (Centre fiscal de Jonquière) ou se soumet via Mon dossier d’entreprise (services en ligne limités). Conservez une copie.
Exigences de production pour les organismes de bienfaisance enregistrés (formulaire T3010)
Les organismes de bienfaisance doivent produire le formulaire T3010 – Déclaration de renseignements des organismes de bienfaisance enregistrés chaque année, dans les six mois suivant la fin de leur exercice. Aucune prolongation n’est accordée.
Le T3010 exige :
Détails de base (nom, numéro d’organisme de bienfaisance, adresse, site Web).
États financiers : état des résultats (dons, financement gouvernemental, produits de collecte de fonds, dépenses de programmes, frais administratifs, etc.) et bilan (actifs/passifs).
Divulgation de la rémunération : nombre d’employés dans diverses tranches salariales.
Description des programmes, nouvelles activités, données (bénéficiaires, heures de bénévolat).
Calcul du quota de versement (dépenses caritatives minimales).
Informations sur la collecte de fonds, les reçus de dons, les transferts à d’autres organismes.
Annexes particulières (activités à l’étranger, fondations qui octroient des dons, etc.), le cas échéant.
Conséquences du retard : avis de rappel, puis Avis d’intention de révoquer si la déclaration est en retard de plus de six mois ; révocation environ dix mois après la fin de l’exercice si le T3010 demeure manquant. Une pénalité de 500 $ peut également être appliquée.
Le T3010 peut être envoyé par la poste ou soumis en ligne via le portail de l’ARC (Mon dossier d’entreprise ou service en ligne T3010). Les renseignements sont ensuite publiés sur le site des organismes de bienfaisance de l’ARC.
Échéances de production pour les OSBL et organismes de bienfaisance
Déclaration T3010 (organismes de bienfaisance) : au plus tard six mois après la fin de l’exercice (p. ex., exercice clos le 31 décembre → dépôt avant le 30 juin).
Déclaration d’information T1044 (OSBL visés) : six mois après la fin de l’exercice.
Déclaration T2 (OSBL incorporés) : six mois après la fin de l’exercice.
Déclarations de TPS/TVH : selon la fréquence assignée (mensuelle, trimestrielle ou annuelle). Les non-inscrits qui demandent un remboursement (OSB) doivent déposer le formulaire GST66, habituellement chaque année (délai de deux ans maximum après la période visée).
Documents de paie : T4 et sommaire avant la fin de février, versements réguliers de retenues à la source durant l’année.
Règles de l’ARC et bonnes pratiques pour les organismes sans but lucratif
Respecter l’objet non lucratif : demeurer aligné sur la mission et éviter les activités commerciales axées sur le profit non liées.
Aucun avantage personnel : interdire l’enrichissement des administrateurs ou membres ; rémunérer le personnel de façon raisonnable.
Tenir des livres et registres adéquats durant au moins six ans ; conserver factures, reçus, relevés bancaires, copies des reçus de dons, procès-verbaux, contrats.
Activités politiques : les organismes de bienfaisance peuvent mener des activités de dialogue sur les politiques publiques non partisanes, mais jamais d’activités partisanes ; les OSBL doivent veiller à ce que leurs activités de plaidoyer cadrent avec leur mission.
Quota de versement (organismes de bienfaisance) : dépenser annuellement au moins 3,5 % des actifs visés dans des activités caritatives ou dons admissibles.
Émission correcte des reçus : suivre à la lettre les exigences (date, montant, nom du donateur, numéro d’enregistrement, signature).
Conformité TPS/TVH : s’inscrire si nécessaire, percevoir et remettre la taxe, réclamer les CTI ou remboursements admissibles.
Conformité provinciale : respecter les lois provinciales sur l’incorporation, le dépôt de rapports, les licences de collecte de fonds.
Surveillance du conseil : le conseil d’administration doit approuver les états financiers et les déclarations, et surveiller l’utilisation des ressources.
Recours à des professionnels : consulter un comptable ou avocat spécialisé pour tout enjeu complexe (restructuration, projet d’entreprise sociale, dons inhabituels).