1. Introduction à l’ARC et à son rôle dans le soutien aux entreprises
L’Agence du revenu du Canada (ARC) est surtout connue pour l’administration des lois fiscales et la perception des recettes, mais elle joue également un rôle essentiel dans le soutien aux entreprises grâce à divers programmes de subventions, crédits et incitatifs. En plus de faire respecter la conformité fiscale, l’ARC offre un soutien financier aux entreprises canadiennes au moyen d’incitatifs fiscaux fonctionnant comme des subventions ou du financement. Ces programmes visent à encourager des activités économiques telles que l’innovation, le développement régional et la création d’emplois. En proposant des programmes de financement ciblés, l’ARC aide les entreprises à réduire leur fardeau fiscal ou à recevoir des crédits remboursables, injectant ainsi de l’argent directement dans les entreprises pour favoriser leur croissance.
L’utilisation d’incitatifs fiscaux par le gouvernement fédéral constitue une pierre angulaire du soutien aux entreprises au Canada. Par exemple, le programme de la recherche scientifique et du développement expérimental (RS&DE) à lui seul fournit plus de 3 milliards de dollars par an à plus de 20 000 entreprises canadiennes engagées dans la recherche et le développement. De même, des incitatifs pour la production cinématographique, la technologie propre, les investissements régionaux et d’autres domaines sont administrés en partenariat avec l’ARC pour stimuler divers secteurs de l’économie. Comprendre ces crédits d’impôt et opportunités de financement de l’ARC est crucial pour les entreprises qui souhaitent maximiser leur efficacité financière et réinvestir les économies dans leur développement.
Dans les sections suivantes, nous explorerons la gamme des initiatives de financement offertes par l’ARC, les critères d’admissibilité pour chacune d’elles et les étapes concrètes pour accéder à ces aides. Que votre entreprise soit engagée dans la R-D de pointe, la production d’un film canadien ou l’investissement dans de nouveaux équipements, il existe peut-être une subvention ou un crédit d’impôt de l’ARC pouvant contribuer à réduire vos coûts. Ce guide complet vise à doter les entreprises canadiennes des connaissances nécessaires pour profiter pleinement des subventions, crédits et autres programmes de financement administrés par l’ARC en 2025 et au-delà.
2. Aperçu des subventions et des programmes de financement de l’ARC
L’ARC administre une variété de programmes semblables à des subventions et de crédits d’impôt qui offrent un soutien financier aux entreprises canadiennes dans divers secteurs. Contrairement aux subventions en argent direct (souvent offertes par d’autres ministères), les programmes de l’ARC prennent généralement la forme d’incitatifs fiscaux – crédits, remboursements ou déductions – qui réduisent l’impôt à payer ou donnent droit à un remboursement. Ces incitatifs représentent un financement indirect : en abaissant le fardeau fiscal ou en offrant un remboursement, ils libèrent du capital que les entreprises peuvent réinvestir.
Les subventions et programmes de financement de l’ARC couvrent un large éventail d’activités et de secteurs. Voici les principales catégories :
Incitatifs fiscaux à la recherche scientifique et au développement expérimental (RS&DE) : Un programme qui encourage la R-D et l’innovation en offrant des crédits d’impôt importants pour les activités de recherche admissibles (détails à la section 4). Il s’agit du plus grand programme fédéral de soutien à l’innovation.
Crédits d’impôt pour le cinéma et les médias : Incitatifs pour soutenir la production de contenu canadien et attirer des productions cinématographiques au Canada. Cela comprend le crédit d’impôt pour la production cinématographique ou magnétoscopique canadienne pour les productions nationales, et le crédit d’impôt pour services de production pour les productions étrangères ou de services (voir plus loin).
Crédits d’impôt régionaux et sectoriels : Par exemple, des crédits d’investissement pour certaines régions (comme le Canada atlantique) et des crédits pour des objectifs spécifiques tels que l’énergie propre, la fabrication, l’exploration minière ou l’embauche d’apprentis.
Autres crédits d’impôt aux entreprises : D’autres incitatifs administrés par l’ARC, tels que le remboursement carbone pour les petites entreprises (pour compenser les coûts liés à la tarification du carbone) et les crédits destinés à soutenir des industries comme le journalisme ou l’agriculture.
En réclamant ces programmes de financement de l’ARC, les entreprises peuvent réduire leur revenu imposable ou leurs impôts à payer, ce qui leur permet de conserver plus de liquidités. Certains crédits sont remboursables, ce qui signifie que si le montant du crédit dépasse l’impôt dû, la différence est versée à l’entreprise sous forme de remboursement – équivalent à un financement direct. D’autres crédits ne sont pas remboursables, mais peuvent réduire l’impôt à zéro et permettent souvent de reporter les montants inutilisés aux années précédentes ou futures.
Il est important de noter que chaque programme a ses propres règles et son propre processus de demande, qui implique habituellement des formulaires ou des déclarations spécifiques à produire auprès de l’ARC. Dans la section suivante, nous examinerons les critères d’admissibilité généraux des programmes de l’ARC, avant de passer aux détails des programmes majeurs disponibles.
3. Comprendre les critères d’admissibilité aux programmes de l’ARC
Chaque programme de subvention ou de crédit d’impôt de l’ARC possède des critères d’admissibilité spécifiques, mais certains éléments sont communs à la majorité des programmes. Comprendre ces critères est essentiel avant de présenter une demande ou de réclamer un crédit fiscal :
Statut d’entreprise canadienne et de contribuable
En général, votre entreprise doit exercer ses activités au Canada et produire des déclarations de revenus canadiennes pour avoir accès aux crédits administrés par l’ARC. Les sociétés par actions comme les entreprises non constituées (ainsi que, dans certains cas, les particuliers ou fiducies) peuvent être admissibles si elles mènent des activités qualifiantes. Par exemple, les sociétés, particuliers, fiducies et sociétés de personnes qui effectuent de la R-D admissible au Canada peuvent réclamer les incitatifs fiscaux à la RS&DE, et une société de production doit être une société imposable canadienne pour bénéficier du crédit d’impôt pour production cinématographique canadienne.
Activités ou dépenses admissibles
Chaque programme cible un type d’activité ou de dépense précis. L’admissibilité dépend souvent de ce que fait l’entreprise :
Pour la recherche scientifique et le développement expérimental, les travaux doivent viser à atteindre une avancée technologique et suivre une démarche systématique d’expérimentation. Seules certaines dépenses liées à la R-D (salaires, matériaux, contrats, etc.) sont admissibles.
Pour le crédit d’impôt pour la production cinématographique canadienne (CPTC), la production doit respecter les règles de contenu canadien (ex. : faire appel à du personnel créatif canadien et être certifiée par le Bureau de certification des produits audiovisuels canadiens – BCPAC). La société requérante doit être une société canadienne (ou une coproductrice en vertu d’un traité), et le projet doit satisfaire aux critères de contenu et de dépenses définis dans le Règlement de l’impôt sur le revenu.
Les crédits régionaux, comme le crédit d’impôt à l’investissement dans le Canada atlantique, exigent des investissements dans des propriétés ou activités précises (ex. : agriculture, fabrication, énergie renouvelable) dans des régions désignées.
Conformité et délais
Les entreprises doivent être à jour dans leurs obligations fiscales et respecter les délais de dépôt des demandes. Par exemple, une demande de RS&DE doit être soumise dans les 18 mois suivant la fin de l’exercice où les dépenses de R-D ont été engagées (généralement en même temps que la déclaration de revenus). Les crédits d’impôt pour le cinéma exigent une certification préalable du BCPAC et sont habituellement demandés avec la déclaration d ’impôt de l’année de production, selon les délais précisés dans les lignes directrices du programme.
Documentation et preuves
L’admissibilité dépend souvent non seulement de ce que vous avez fait, mais aussi de votre capacité à le prouver. L’ARC exige une documentation rigoureuse. Les projets de R-D nécessitent des descriptions détaillées des projets et des journaux d’expériences, tandis que les crédits pour le cinéma exigent des rapports détaillés de coûts et des documents de certification. Être prêt à démontrer que vos activités répondent aux critères est une partie essentielle de l’« admissibilité » en pratique.
Distinctions selon la taille ou le type d’entreprise
Sociétés privées sous contrôle canadien (SPCC) : Certains crédits offrent des taux ou des remboursements bonifiés aux SPCC (sociétés privées canadiennes détenues par des Canadiens). Par exemple, comme nous le verrons, le programme RS&DE accorde un taux de crédit plus élevé et remboursable à ces sociétés.
Sociétés publiques ou étrangères : Elles peuvent tout de même demander de nombreux crédits (comme le taux de base de RS&DE ou le PSTC pour les productions cinématographiques), mais sans les avantages bonifiés réservés aux entreprises détenues par des Canadiens.
Autres aides gouvernementales
Il est important de noter que le fait de recevoir d’autres financements gouvernementaux peut influencer votre admissibilité ou réduire le montant que vous pouvez réclamer. Par exemple, si vous avez obtenu une subvention gouvernementale ou une aide salariale pour un projet, ce montant devra souvent être soustrait du montant demandé pour un crédit d’impôt de l’ARC pour ce même projet. Cela évite le « double financement » pour les mêmes dépenses.
Avant de présenter une demande, examinez attentivement les exigences spécifiques de chaque programme sur le site Web de l’ARC ou consultez un professionnel. Dans la prochaine section, nous plongerons dans les principaux programmes de financement de l’ARC et expliquerons leur fonctionnement et à qui ils s’adressent.
4. Principaux programmes de financement de l’ARC pour les entreprises canadiennes
L’ARC administre plusieurs grands programmes de financement et incitatifs fiscaux que les entreprises devraient connaître. Voici les plus importants crédits et subventions de l’ARC, leur objectif et leur fonctionnement.
Crédit d’impôt pour la recherche scientifique et le développement expérimental (RS&DE)
Le programme d’incitatifs fiscaux pour la recherche scientifique et le développement expérimental (RS&DE) est un incitatif phare destiné à encourager l’innovation et le progrès technologique au Canada. Il s’agit du plus grand programme fédéral de soutien à la R-D industrielle, venant en aide à des milliers d’entreprises chaque année. Si votre entreprise mène des activités admissibles de recherche et développement – qu’il s’agisse de créer de nouveaux produits, procédés ou d’améliorer ceux existants – elle pourrait bénéficier du crédit d’impôt RS&DE.
Fonctionnement du crédit RS&DE :
Les entreprises qui effectuent des travaux de R-D admissibles peuvent bénéficier de deux avantages principaux :
Déduction des dépenses de R-D : Les dépenses admissibles (salaires, matériaux, contrats, etc.) peuvent être déduites du revenu imposable. Cette déduction peut être utilisée l’année même ou reportée à des années ultérieures, ce qui donne de la souplesse en matière de planification fiscale.
Crédit d’impôt à l’investissement (CII) : En plus de la déduction, les entreprises obtiennent un crédit d’impôt sur leurs dépenses admissibles. Le taux de base est de 15 % pour toutes les entreprises. Cependant, certaines sociétés privées sous contrôle canadien (SPCC) admissibles peuvent recevoir un taux majoré de 35 % sur une portion de leurs dépenses de R-D (généralement jusqu’à 3 millions de dollars par année, avec un plafonnement graduel selon la croissance de l’entreprise). Ce montant est remboursable, ce qui signifie que même si l’entreprise ne paie pas d’impôt, elle peut recevoir un remboursement en argent. Les dépenses au-delà de cette limite (ou celles des grandes entreprises et sociétés étrangères) obtiennent le crédit non remboursable de 15 %, utilisable pour réduire l’impôt à payer ou être reporté jusqu’à 20 ans.
(Note : des propositions récentes visent à augmenter la limite de dépenses à 4,5 millions $ pour bonifier l’aide aux PME.)
Admissibilité au RS&DE :
Les travaux doivent viser une avancée technologique ou résoudre une incertitude scientifique et reposer sur une démarche systématique (expérimentation ou analyse). La simple collecte de données ou les améliorations esthétiques ne sont pas admissibles. Les travaux doivent être réalisés au Canada, bien que certains travaux effectués à l’étranger puissent être admissibles dans des cas très limités, sous réserve de certaines conditions.
Comment réclamer le RS&DE :
Les entreprises doivent généralement produire leur demande dans leur déclaration de revenus (formulaires T661 et Annexe 31 du T2 pour les sociétés). La demande doit inclure une description technique des projets et le calcul des dépenses admissibles. La date limite est 12 mois après la date d’échéance de la déclaration de revenus – soit 18 mois après la fin de l’exercice pour les sociétés. Une fois ce délai dépassé, le crédit est perdu. L’ARC peut examiner ou auditer la demande, donc la documentation est essentielle (journaux de projets, résultats d’expériences, états financiers). Bien réalisée, une demande RS&DE peut permettre de récupérer 35 % (SPCC) ou 15 % des coûts de R-D au fédéral, en plus des crédits provinciaux dans plusieurs provinces.
Crédit d’impôt pour la production cinématographique ou magnétoscopique canadienne (CPTC)
Le CPTC est un incitatif fiscal fédéral qui soutient l’industrie canadienne du cinéma et de la télévision. Il vise à encourager la production de contenu canadien en offrant un crédit d’impôt remboursable aux sociétés de production admissibles. Il est administré conjointement par l’ARC et Patrimoine canadien (via le Bureau de certification des produits audiovisuels canadiens – BCPAC).
Ce que le CPTC offre :
Le crédit est entièrement remboursable. Il correspond à 25 % des dépenses de main-d’œuvre canadienne admissibles. Cela inclut les salaires des acteurs, réalisateurs, techniciens canadiens, etc., selon une formule plafonnant généralement les dépenses de main-d’œuvre à 60 % du coût total de la production, ce qui limite le crédit à environ 15 % du coût total de la production. Ce crédit réduit directement les coûts de production et constitue un outil de financement clé pour de nombreuses productions canadiennes.
Admissibilité au CPTC :
Le demandeur doit être une société canadienne imposable, détenue par des Canadiens et principalement engagée dans la production cinématographique ou télévisuelle.
La production doit respecter les règles de contenu canadien prévues par le Règlement de l’impôt sur le revenu (par exemple, genre admissible, nombre de postes-clés occupés par des Canadiens, etc.). Le BCPAC évalue ces critères et délivre un certificat si le projet est admissible.
Des conditions s’appliquent aussi aux dates de tournage et aux dépenses minimales, selon le format.
Avant de réclamer le crédit dans la déclaration d’impôt, la société doit obtenir une certification du BCPAC (certificat de type A pour l’intermédiaire, type B pour la production complétée). La demande se fait ensuite avec l’Annexe 552 du T2. Une production ne peut pas bénéficier à la fois du CPTC et du PSTC (présenté ci-dessous).
Le CPTC a joué un rôle majeur dans la croissance du secteur de la production indépendante au Canada. Il agit comme une subvention publique pour la création de contenu, réduisant les coûts de production et permettant aux talents canadiens de rayonner à l’écran.
Autres incitatifs fiscaux fédéraux
Au-delà du programme RS&DE et du CPTC, d’autres incitatifs fiscaux fédéraux sont disponibles pour les entreprises canadiennes. Ces programmes, également administrés par l’ARC (souvent sous forme de crédits d’impôt à inclure dans la déclaration de revenus), soutiennent des activités spécifiques ou des objectifs stratégiques. Voici les principaux :
Crédit d’impôt pour services de production cinématographique ou magnétoscopique (PSTC)
Ce crédit est l’équivalent du CPTC pour les productions qui ne sont pas nécessairement du contenu canadien. Le PSTC vise à attirer les productions étrangères au Canada (ainsi que les productions de service locales) en offrant un crédit d’impôt remboursable de 16 % sur les dépenses de main-d’œuvre canadienne admissible pour une production accréditée.
Contrairement au CPTC, le PSTC n’exige pas de contenu canadien – il peut être réclamé par des sociétés étrangères ou canadiennes qui tournent au Canada, tant qu’elles ont un établissement permanent au pays et que la production est accréditée par le BCPAC. Ce crédit a contribué à faire du Canada une destination prisée pour les productions hollywoodiennes en réduisant leurs coûts de main-d’œuvre.
(Remarque : comme pour le CPTC, une certification du BCPAC est nécessaire et les deux crédits sont mutuellement exclusifs pour une même production.)
Crédit d’impôt à l’investissement dans le Canada atlantique (CIICA)
Le CIICA vise à stimuler l’activité économique dans le Canada atlantique et d’autres régions désignées. Il offre un crédit (généralement 10 % des investissements admissibles en immobilisations) dans certains secteurs comme la fabrication, l’agriculture, la pêche, la transformation et certains projets énergétiques.
Par exemple, une entreprise en Nouvelle-Écosse qui achète de l’équipement de production ou construit une nouvelle installation peut obtenir un crédit de 10 % sur ces dépenses, réduisant ainsi son impôt fédéral. Ce crédit est réclamé dans la déclaration d’impôt, à l’annexe des crédits à l’investissement.
Crédit d’impôt pour la création d’emplois d’apprentis (CICEA)
Pour encourager l’embauche et la formation d’apprentis dans les métiers spécialisés, le gouvernement fédéral offre un crédit d’impôt non remboursable de 10 % sur les salaires versés aux apprentis durant leurs deux premières années d’apprentissage. Le crédit maximal est de 2 000 $ par apprenti par année.
Exemple : si vous embauchez un apprenti électricien et lui versez 20 000 $ de salaire dans l’année, vous pouvez obtenir un crédit de 2 000 $. Cela aide les employeurs à compenser le coût de la formation de la relève dans les métiers.
Crédits d’impôt pour l’économie propre
Dans le cadre de la transition du Canada vers une économie à faibles émissions de carbone, plusieurs nouveaux crédits d’investissement dans la technologie propre ont été introduits. Ils incluent des crédits pour :
la production d’énergie propre
la capture et le stockage du carbone
la fabrication de technologies zéro émission
la production d’hydrogène
Plusieurs de ces crédits sont remboursables, afin d’inciter les entreprises à investir. Par exemple, les budgets fédéraux de 2023 et 2024 ont introduit :
un crédit pour équipement en technologie propre (jusqu’à 30 % pour certains équipements admissibles)
un crédit pour la capture et le stockage du carbone (CCUS) (jusqu’à 50 % des coûts admissibles d’un projet)
Les entreprises qui investissent dans des projets d’énergie renouvelable, achètent des véhicules industriels électriques ou installent des équipements de capture du carbone devraient examiner ces nouveaux crédits fédéraux.
Remboursement carbone pour les petites entreprises
Annoncé en 2024, il s’agit d’un crédit remboursable qui redistribue une portion des revenus tirés de la taxe fédérale sur le carbone aux petites entreprises, particulièrement dans les provinces où la tarification fédérale du carbone s’applique.
Les entreprises admissibles – généralement des SPCC respectant certains seuils de revenu et de taille – reçoivent ce crédit automatiquement, sans avoir à faire de demande. L’objectif est de maintenir l’incitation à réduire les émissions, tout en atténuant les coûts pour les petites entreprises.
Crédits d’impôt sectoriels
Le gouvernement fédéral offre aussi des crédits d’impôt ciblés pour certains secteurs, par exemple :
Crédit pour la main-d’œuvre journalistique canadienne : crédit remboursable de 25 % (temporairement 35 % de 2020 à 2026) sur les salaires des employés de salles de presse admissibles, pour soutenir les médias.
Incitatifs à l’exploration minière : crédit d’exploration minière pour les investisseurs et mécanismes d’actions accréditives.
Crédits provinciaux pour les médias numériques interactifs (non fédéraux, mais utiles pour les entreprises dans le jeu vidéo ou le développement logiciel).
Chaque crédit a ses propres règles, et certains nécessitent une certification par un autre ministère que l’ARC (ex. : BCPAC pour le cinéma, Ressources naturelles Canada pour l’énergie ou les mines).
Astuce : Plusieurs entreprises peuvent profiter de plus d’un programme à la fois. Par exemple, une société peut demander le crédit RS&DE pour sa R-D, le crédit pour apprentis pour former ses techniciens, et un crédit régional pour agrandir une usine dans le Canada atlantique.
Dans la prochaine section, nous verrons comment accéder au soutien financier de l’ARC, c’est-à-dire comment demander ou réclamer ces crédits et ce que le processus implique.
5. Comment accéder au soutien financier de l’ARC
Accéder aux subventions et programmes de financement offerts par l’ARC implique généralement d’identifier les programmes auxquels votre entreprise est admissible et de suivre le processus de demande ou de production prescrit. Voici un guide étape par étape pour vous aider :
1. Recherchez les programmes disponibles
Commencez par recenser les crédits d’impôt ou incitatifs de l’ARC auxquels vos activités pourraient correspondre. Consultez le site Web de l’ARC (la section « Conseils fiscaux » ou la page « Crédits d’impôt fédéraux pour les sociétés »), ou utilisez l’outil du gouvernement du Canada appelé Trouvez les programmes d’aide aux entreprises.
Examinez à la fois les programmes généraux (comme la RS&DE ou le programme de financement des petites entreprises du Canada) et les programmes sectoriels (comme les crédits pour le cinéma ou la technologie propre).
2. Confirmez les critères d’admissibilité
Une fois un programme identifié, lisez attentivement les critères détaillés. Vérifiez que votre entreprise satisfait les conditions, comme le type d’entité (SPCC ou non), la nature de l’activité (R-D, production, investissement, etc.) et les délais requis.
L’ARC propose des guides et des listes de vérification pour plusieurs programmes (ex. : guide RS&DE sur les activités admissibles, ou lignes directrices du BCPAC pour les crédits de film). Si vous avez un doute, contactez l’agence responsable ou consultez un professionnel.
3. Préparez la documentation requise
Les demandes réussies dépendent en grande partie de la qualité de la documentation. Préparez tous les documents nécessaires avant de faire la demande :
RS&DE : descriptions techniques des projets, tableaux financiers des dépenses admissibles, formulaire T661, et éventuellement l’Annexe 31 du T2.
Crédits de film (CPTC/PSTC) : rapports de coûts de production, contrats, dossiers de paie, demande de certification au BCPAC (nécessaire pour réclamer le crédit).
Crédits d’investissement (CIICA, économie propre, etc.) : factures et preuves d’achat d’équipement admissible, preuve d’utilisation dans la région ou l’activité visée.
Crédit pour apprentis : preuve d’inscription au programme d’apprentissage et bulletins de paie.
4. Soumettez la demande ou les formulaires fiscaux
Le mécanisme d’accès dépend du programme :
a) Par la déclaration de revenus
La plupart des crédits sont réclamés lors de la production de la déclaration d’impôt. Par exemple :
RS&DE et crédits à l’investissement : déclarés dans la déclaration de revenus des sociétés (formulaire T2) à l’aide des annexes appropriées (T2SCH31, T2SCH552, Annexe 5, Annexe 13, etc.).
Respectez les délais : généralement identiques à ceux de la déclaration de revenus, ou dans une période fixée après la fin de l’année fiscale. Par exemple, la RS&DE doit être réclamée dans les 18 mois suivant la fin de l’exercice.
b) Portails et formulaires en ligne
Certains programmes, surtout ceux qui exigent une approbation préalable (ex. : CPTC, PSTC), doivent être demandés en ligne.
Les crédits de film se réclament via le portail en ligne du BCPAC pour obtenir la certification. Une fois celle-ci reçue, le crédit peut être réclamé dans la déclaration fiscale.
Le remboursement carbone pour les petites entreprises, lancé en 2024, est automatiquement appliqué si votre entreprise est admissible – aucune demande distincte n’est nécessaire.
5. Corrigez une déclaration passée si nécessaire
Si vous avez omis de réclamer un crédit dans une déclaration précédente, vous pouvez souvent produire une déclaration modifiée (dans un délai prévu).
Par exemple, si vous découvrez que vous étiez admissible à la RS&DE ou à un crédit d’investissement pour l’année précédente, vous pouvez produire une demande de redressement T2 (ou T1 pour les particuliers/travailleurs autonomes), à condition de respecter les délais d’amendement et les règles du programme.
6. Suivi et réception des bénéfices
Une fois la demande déposée, l’ARC traitera votre dossier. Les crédits remboursables donnent lieu à un paiement direct (dépôt ou chèque), tandis que les crédits non remboursables réduisent simplement votre impôt à payer.
Il est possible que l’ARC examine ou audite votre demande (notamment pour la RS&DE ou les crédits importants). Elle pourrait demander des documents justificatifs ou des explications. Si votre documentation est complète (voir étape 3), cela ne posera généralement pas de problème.
Utilisez votre Espace Mon dossier d’entreprise en ligne pour suivre le statut de votre déclaration, remboursement ou ajustement.
Astuces complémentaires :
L’ARC offre des webinaires, guides et programmes d’accompagnement (comme l’initiative de sensibilisation à la RS&DE) pour aider les entreprises à comprendre les crédits.
Les bureaux régionaux de l’ARC disposent de spécialistes que vous pouvez contacter.
Il peut être utile de consulter des fiscalistes spécialisés en incitatifs gouvernementaux, surtout pour des programmes complexes comme la RS&DE.
En suivant rigoureusement ces étapes, les entreprises peuvent accéder efficacement aux programmes de soutien financier de l’ARC et renforcer leur position financière.
6. Avantages d’utiliser les crédits d’impôt pour entreprises de l’ARC
Tirer parti des crédits d’impôt et programmes de financement de l’ARC peut offrir d’importants avantages aux entreprises canadiennes. Ces incitatifs sont bien plus que de simples allègements fiscaux – ce sont des outils stratégiques qui peuvent améliorer la santé financière et la compétitivité de votre entreprise. Voici les principaux avantages à utiliser ces programmes :
Amélioration de la trésorerie et économies financières
Le principal avantage est l’argent économisé ou récupéré. Les crédits d’impôt réduisent l’impôt à payer, ce qui vous permet de conserver une plus grande part de vos revenus. Les crédits remboursables peuvent même se traduire par des remboursements en argent.
Par exemple, une petite entreprise engagée en R-D pourrait obtenir un remboursement de 35 % de ses dépenses admissibles grâce au programme RS&DE. Ce flux de trésorerie peut être réinvesti dans l’entreprise – pour embaucher du personnel, acheter de l’équipement ou étendre ses opérations. Ces crédits fonctionnent donc comme un remboursement partiel des investissements stratégiques (innovation, formation, etc.), réduisant leur coût net.
Encouragement à la croissance et à l’innovation
Les incitatifs gouvernementaux sont conçus pour encourager des activités que les entreprises hésitent parfois à entreprendre en raison des coûts.
En compensant une partie des dépenses, les programmes de l’ARC rendent des projets ambitieux plus accessibles. Par exemple :
Une jeune entreprise biotechnologique peut s’engager dans un projet de recherche risqué, sachant qu’une partie de ses dépenses sera couverte par un crédit RS&DE.
Un producteur de films peut lancer une production sachant qu’une partie des coûts salariaux sera couverte par le CPTC.
Ces programmes favorisent l’innovation, la créativité et l’expansion, ce qui mène à la création de nouveaux produits, services et emplois.
Avantage concurrentiel
Les entreprises qui utilisent efficacement les crédits disponibles peuvent prendre une longueur d’avance sur leurs concurrents. Réduire les coûts d’exploitation permet de :
fixer des prix plus compétitifs
augmenter les marges bénéficiaires
croître plus rapidement
Exemple : une entreprise manufacturière dans le Canada atlantique qui profite du CIICA pour acheter de l’équipement paiera en réalité moins cher que son concurrent d’une autre région. Cela peut se traduire par une meilleure productivité à moindre coût.
Attirer les investisseurs
Le fait de démontrer que votre entreprise utilise des programmes fédéraux de financement peut vous rendre plus attrayant auprès des investisseurs et prêteurs. Cela prouve que :
vous gérez efficacement vos finances,
vous maximisez les ressources disponibles,
et vos projets sont partiellement « soutenus » par le gouvernement.
Certains investisseurs ciblent même les entreprises actives dans des programmes comme la RS&DE, sachant qu’une partie du développement est indirectement subventionnée.
Dans le cinéma, la certitude de récupérer une portion du budget via le CPTC peut inciter des partenaires financiers à investir dans le projet.
Recrutement et développement de talents
De nombreux crédits sont liés à l’embauche ou à la formation (ex. : crédit pour apprentis, crédit pour le journalisme) ou à des activités à forte valeur ajoutée (R-D, médias numériques). En les utilisant, vous pouvez :
embaucher plus de personnel
former vos équipes à moindre coût
développer les compétences internes de votre entreprise
Cela favorise le développement des capacités à long terme et renforce votre potentiel d’innovation.
Cumul des avantages avec d’autres programmes
Les crédits d’impôt fédéraux peuvent souvent être combinés avec des incitatifs provinciaux ou municipaux pour un effet multiplicateur.
Exemples :
Une entreprise peut combiner le crédit fédéral RS&DE avec un crédit R-D provincial (comme au Québec ou en Ontario).
Une production cinématographique peut bénéficier du CPTC fédéral et d’un crédit provincial en Colombie-Britannique, Ontario, etc.
En connaissant tous les programmes disponibles, vous pouvez bâtir une stratégie de financement optimale.
Résumé
Utiliser les subventions et crédits de l’ARC permet à une entreprise de :
- dégager du capital
- entreprendre des projets porteurs
- partager une partie des coûts avec l’État
C’est une façon d’en faire plus que ce que vos ressources initiales permettraient, ce qui peut favoriser la croissance et le succès à long terme.