By helloDarwin
March 20, 2025
Tarifs douaniers : L'aide financière disponible pour les PME
La récente guerre tarifaire entre les États-Unis et le Canada met à rude épreuve de nombreuses PME du Québec tournées vers l’exportation. En réponse aux tarifs douaniers punitifs imposés par Washington, le Canada a appliqué des contre-mesures équivalentes, notamment une surtaxe de 25 % sur près de 30 milliards de dollars de produits américains. Cette escalade a créé un climat d’incertitude pour les entreprises québécoises, en particulier celles du secteur manufacturier fortement dépendantes du marché américain. Dans certaines régions, jusqu’à 20 % des entreprises manufacturières réalisent plus de 70 % de leurs ventes aux États-Unis
– autant dire que ces PME sont directement vulnérables aux nouveaux droits de douane.
Les tarifs douaniers supplémentaires ont un impact immédiat sur la rentabilité des exportateurs québécois, en renchérissant le coût de chaque conteneur expédié vers le marché américain. Face à cette menace, les gouvernements ont choisi de soutenir activement les entreprises touchées plutôt que de rester passifs. Au Canada, cela s’est traduit par des mesures de représailles commerciales, mais aussi par des programmes d’aide dédiés aux secteurs les plus exposés. Au Québec, le gouvernement a décidé de miser sur un accompagnement financier robuste des PME pour atténuer le choc des tarifs. Le premier ministre François Legault a notamment annoncé le programme Frontière afin de soutenir les entreprises exportatrices dont le chiffre d’affaires est gravement affecté par les droits de douane américains (un prêt maximal de 50 M$ par entreprise est prévu). Dans la foulée, plusieurs autres initiatives provinciales et fédérales ont été déployées pour aider les PME à préserver leur trésorerie, investir dans la productivité et diversifier leurs marchés.
Dans cet article, nous passons en revue les principales aides financières disponibles pour les PME québécoises confrontées aux répercussions de cette guerre commerciale. Des programmes spéciaux du gouvernement du Québec aux subventions fédérales comme CanExport, découvrez ces outils conçus pour soutenir nos entreprises en temps de crise tarifaire.
Contexte actuel : une guerre tarifaire qui fragilise les PME
Au début de 2025, les tensions commerciales ont brusquement escaladé. L’administration américaine a imposé des tarifs douaniers de 25 % sur les importations d’acier et d’aluminium en provenance du Canada, déclenchant une riposte immédiate d’Ottawa. Dès le 13 mars 2025, le Canada a instauré à son tour des droits de douane de 25 % sur près de 29,8 G$ de produits américains, couvrant des biens aussi variés que les métaux, les outils, les équipements industriels et les produits de consommation. Ces mesures de rétorsion sont appelées à rester en vigueur tant que les États-Unis ne lèveront pas leurs tarifs sur les exportations canadiennes d’aluminium et d’acier.
Pour les PME québécoises exportatrices, le choc a été brutal. Beaucoup dépendent fortement du marché américain, en particulier dans le secteur manufacturier. Par exemple, une enquête en Montérégie révélait qu’environ 20 % des entreprises manufacturières de la région expédient plus de 70 % de leurs exportations vers les États-Unis. Du jour au lendemain, ces ventes stratégiques risquent de devenir moins compétitives à cause des surtaxes, menaçant les marges bénéficiaires et l’emploi. Plusieurs entreprises craignent des pertes financières importantes si la situation perdure plus de quelques mois.
Face à cette crise, les gouvernements ont adopté une double stratégie : contre-mesures commerciales d’une part, et soutien financier aux entreprises d’autre part. Au niveau canadien, outre les contre-tarifs, un ensemble de mesures de soutien a été annoncé (par exemple, des assouplissements au programme de travail partagé et des facilités de prêts via la BDC et EDC). Mais c’est surtout le gouvernement du Québec qui s’est distingué par une série d’initiatives spécifiques pour amortir l’impact sur son tissu entrepreneurial. Plutôt que de simplement indemniser les secteurs touchés, Québec a choisi de stimuler l’adaptation et la résilience de ses PME.
« On ne va pas se laisser intimider par ces tarifs », a affirmé le premier ministre Legault, insistant sur la nécessité pour les entreprises de garder la tête froide et de s’ajuster. Concrètement, Québec a misé sur de nouveaux programmes d’aide financière, accessibles rapidement, pour soutenir la trésorerie, l’investissement et le virage stratégique des sociétés exposées aux tarifs douaniers. Voyons en détail ces différents outils.
Programme Frontière : soutien d’urgence aux besoins de liquidités
Le programme Frontière est la mesure-phare instaurée par Investissement Québec pour aider les PME à court de liquidités à cause des tarifs. Destiné aux entreprises exportatrices du secteur manufacturier ou des secteurs primaires (agriculture, ressources naturelles) sévèrement touchées par les surtaxes américaines, Frontière offre un soutien financier massif sous forme de prêt. Chaque entreprise admissible peut obtenir un financement pouvant aller jusqu’à 50 millions de dollars. L’objectif est de fournir un appoint de trésorerie temporaire (sur une période pouvant aller jusqu’à 12 mois) afin que la PME puisse continuer d’opérer et d’honorer ses obligations malgré la hausse de ses coûts d’exportation. En stabilisant la situation financière à court terme, ce programme donne le temps nécessaire à l’entreprise pour ajuster son modèle d’affaires ou sa chaîne d’approvisionnement face aux nouvelles barrières tarifaires.
Concrètement, Frontière agit comme un prêt relais exceptionnel, accordé à des conditions avantageuses et dans des délais rapides. Par exemple, une PME manufacturière de pièces métalliques qui voit ses exportations aux États-Unis frappées d’un tarif de 25 % pourra solliciter Frontière afin de combler son manque à gagner immédiat en fonds de roulement. Ce soutien gouvernemental pourrait couvrir les coûts des intrants plus élevés, le temps qu’elle diversifie sa clientèle ou trouve des fournisseurs alternatifs moins coûteux. Frontière se veut ainsi un véritable ballon d’oxygène financier pour passer le cap de la crise tarifaire.
Selon les informations gouvernementales, les prêts Frontière seront octroyés via Investissement Québec avec une grande flexibilité. Le montant maximal de 50 M$ indique la volonté de pouvoir aider également de grandes PME ou ETI (entreprises de taille intermédiaire) dont l’exposition au marché américain est très importante. Notons qu’il s’agit de prêts et non de subventions : ces sommes sont remboursables, mais les modalités exactes (taux d’intérêt préférentiels, échéanciers) n’ont pas été détaillées publiquement. Quoi qu’il en soit, c’est une mesure sans précédent par son ampleur, témoignant de la gravité de la situation pour certaines entreprises québécoises.
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Chantier Productivité (Programme ESSOR) : financer les investissements stratégiques
Pour répondre au défi structurel de la compétitivité, le gouvernement du Québec a également lancé Chantier Productivité, un volet spécial intégré au programme ESSOR d’Investissement Québec. Chantier Productivité vise à soutenir les entreprises qui souhaitent investir dans l’amélioration de leurs processus, équipements ou technologies afin d’augmenter leur productivité. Plutôt que de subir les tarifs, il s’agit ici d’aider les PME à gagner en efficacité et à réduire leurs coûts unitaires, ce qui les rendra plus résilientes face aux pressions externes.
Le programme propose des aides financières flexibles et avantageuses pour les projets d’investissement admissibles. En pratique, cela se traduit par des prêts à remboursement différé et sans intérêt pour une partie de l’investissement, et même par des contributions non remboursables (subventions) pour les projets les plus structurants. Par exemple, Québec a annoncé qu’il pourra accorder une contribution non remboursable aux entreprises présentant un projet de plus de 10 M$ se démarquant sur le plan de la productivité. Le reste du financement prendrait la forme d’un prêt sans intérêts, allégeant considérablement le coût du capital pour l’entreprise.
Chantier Productivité cible tous types de projets permettant des gains de productivité significatifs. Il peut s’agir d’acheter de nouvelles machines plus performantes, d’automatiser une ligne de production, d’adopter des solutions numériques (logiciels ERP, robotisation, etc.) ou encore de réorganiser l’usine pour éliminer les inefficacités. Par exemple, une entreprise textile de Montréal qui investirait dans des métiers à tisser automatisés pour doubler sa production horaire pourrait voir une partie de son investissement financé par ce programme. En améliorant sa productivité, elle compense en partie la hausse de ses coûts d’exportation due aux tarifs, et gagne en compétitivité à long terme.
En somme, Chantier Productivité encourage les PME à transformer la crise en opportunité : c’est le moment d’innover et de moderniser ses équipements. Le gouvernement vient atténuer le risque financier de ces projets, avec la conviction qu’une entreprise plus productive saura mieux absorber les chocs économiques futurs (que ce soit des tarifs ou d’autres perturbations).
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Initiative Grand V (Duo Grand V) : accélérer le virage vers l’innovation et l’industrie 4.0
Annoncée à l’automne 2024, l’initiative Grand V d’Investissement Québec – également appelée Duo Grand V – s’inscrit pleinement dans la riposte économique à la guerre tarifaire. Elle a pour ambition d’accélérer le « grand virage » des entreprises vers l’innovation et la productivité durable. En d’autres termes, Grand V offre un ensemble combiné de financement et d’accompagnement technologique pour multiplier les gains de productivité et de compétitivité des PME, tout en les aidant à adopter des pratiques plus durables.
Le duo Grand V se compose de deux volets indissociables : un prêt à terme flexible d’une part, et un service d’accompagnement personnalisé d’autre part. Sur le plan financier, les prêts offerts débutent à 250 000 $ minimum, avec la possibilité d’un moratoire de remboursement du capital allant jusqu’à 48 mois (4 ans). Cette longue période sans remboursement du principal permet à l’entreprise de réaliser son projet d’investissement sans pression financière immédiate, ce qui est particulièrement utile en période d’instabilité. En parallèle, chaque entreprise bénéficiaire a accès à l’expertise d’Investissement Québec : jusqu’à 100 heures d’accompagnement technologique sur mesure sont offertes par des spécialistes en innovation pour appuyer la mise en œuvre du projet. C’est là toute la force du concept Duo : un financement + un coaching, pour assurer que le projet d’investissement atteigne réellement ses objectifs de performance.
Le programme Grand V vise ce type d’entreprise industrielle qui souhaite adopter de nouvelles technologies ou des procédés innovants pour accroître sa productivité. Que ce soit l’acquisition d’une chaîne de montage robotisée, l’implantation d’un logiciel d’intelligence artificielle dans la production, ou un projet de R&D collaborative pour développer un produit inédit, Grand V peut intervenir. L’initiative s’adresse à toutes les entreprises québécoises, de la start-up à la grande entreprise, en passant bien sûr par les PME. Elle soutient des projets variés : achat ou développement de technologies innovantes, réalisation d’activités de recherche appliquée pour améliorer significativement un produit ou un procédé, etc. Par exemple, une PME de Québec fabriquant des pièces d’aéronautique pourrait emprunter via Grand V pour automatiser son contrôle qualité par vision numérique, tout en profitant de l’accompagnement d’experts pour intégrer cette technologie de manière optimale.
Avec une enveloppe cible de 4,5 G$ sur trois ans (2024-2027), l’initiative Grand V affiche des moyens ambitieux. Elle prolonge et élargit les efforts entrepris par Investissement Québec ces dernières années (on se souvient des programmes Productivité Innovation en 2020 et Compétivert en 2021). En pleine tourmente des tarifs, le message de Grand V est clair : investir dans l’innovation n’est plus une option, c’est une nécessité pour demeurer concurrentiel à l’échelle internationale. Les entreprises qui saisiront cette opportunité pourront renforcer durablement leur position, sur le marché américain comme ailleurs.
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Panorama : diversification des marchés d’exportation hors USA
La concentration des exportations québécoises vers les États-Unis est un point faible mis en lumière par la guerre tarifaire. Pour inciter les PME à explorer d’autres débouchés, Investissement Québec a lancé Panorama, un programme spécifiquement dédié aux entreprises exportatrices qui souhaitent diversifier leurs marchés à l’international (hors É.-U.). L’idée est de réduire la dépendance au marché américain en encourageant les PME à se tourner vers le Canada (autres provinces), l’Europe, l’Asie ou d’autres régions du monde.
Panorama propose un financement flexible adapté aux besoins des exportateurs, combiné à un accompagnement stratégique assuré par les experts en exportation d’Investissement Québec. Plus concrètement, il s’agit d’un appui au fonds de roulement pour réaliser des projets visant à augmenter ou diversifier les ventes à l’extérieur des États-Unis. Par exemple, le programme pourra financer une partie des coûts liés à l’adaptation d’un produit pour le marché européen, au déploiement d’une force de vente en Asie, ou encore à la participation à des foires commerciales et missions économiques dans de nouveaux pays.
Le financement Panorama peut prendre la forme d’un prêt ou d’une garantie de prêt facilitée par Investissement Québec, modulé selon la taille du projet. D’après certaines sources, l’enveloppe pourrait varier de 250 000 $ jusqu’à plus de 1 000 000 $ par projet, en fonction de l’ampleur de l’initiative d’exportation. Mais au-delà des chiffres, c’est l’expertise-conseil qui fait la différence : les entreprises admises dans Panorama bénéficient de l’accompagnement d’une soixantaine d’experts en exportation d’IQ, capables de les guider sur les marchés cibles (renseignements pays, mise en relation avec des partenaires locaux, intelligence de marché, etc.).
On peut imaginer une PME agroalimentaire de Québec, jusque-là focalisée sur le Nord-Est américain, utiliser Panorama pour pénétrer le marché ontarien et européen. Le programme pourrait l’aider à financer l’augmentation de sa production certifiée aux normes européennes, tout en lui fournissant des contacts et études de marché en Allemagne et en France. Ainsi, même si les portes américaines se ferment partiellement, d’autres peuvent s’ouvrir grâce à un accompagnement sur mesure. Panorama offre aux PME la bouffée d’air nécessaire pour se réorienter commercialement et atténuer l’impact de la guerre tarifaire sur leur chiffre d’affaires.
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Programme Productivité manufacturière (Prompt) : innovation technologique sur mesure
En plus des initiatives gérées directement par Investissement Québec, le gouvernement s’appuie sur des organismes partenaires pour stimuler l’innovation dans le secteur manufacturier. C’est le cas du programme Productivité manufacturière, opéré par Prompt (un consortium de recherche et d’innovation), qui vise à soutenir des projets technologiques sur mesure pour accroître la productivité des manufacturiers québécois. Ce programme, anciennement connu sous l’acronyme SIPEM, s’adresse tant aux entreprises manufacturières qu’aux entreprises de services essentielles à la production manufacturière.
Le programme Productivité manufacturière finance principalement une démarche d’identification et de préparation de projets d’innovation. Concrètement, il permet à une entreprise de faire réaliser un cahier des charges technologique par des experts indépendants, afin de cerner les meilleures opportunités de projets R&D ou d’adoption technologique pour améliorer sa productivité. Ces experts, pré-qualifiés par Prompt, vont analyser les processus de l’entreprise, identifier les goulots d’étranglement ou les segments où une technologie pourrait apporter un gain significatif, et prioriser les projets potentiels. À l’issue de l’étude, l’entreprise dispose d’une feuille de route claire pour innover efficacement (par exemple : automatiser telle opération, introduire tel logiciel, etc.).
Le soutien financier de ce programme couvre une partie des coûts de cette étape d’étude. En effet, Productivité manufacturière rembourse 50 % des honoraires de consultation, jusqu’à une contribution maximale de 5 000 $ de la part de Prompt. Autrement dit, si le mandat de l’expert coûte 10 000 $, l’entreprise n’en paiera réellement que la moitié. Ce coup de pouce incitatif vise à lever le frein du coût initial de conception de projet, notamment pour les PME qui n’ont pas toujours les moyens d’embaucher des conseillers spécialisés.
Une fois le cahier des charges établi, l’entreprise peut passer à la réalisation concrète du projet technologique – et là encore, des volets subséquents de financement existent (via Prompt ou d’autres programmes d’innovation) pour soutenir l’implantation des solutions recommandées. Par exemple, une PME de fabrication de meubles en région pourrait, grâce à ce programme, identifier qu’en introduisant un logiciel de planification de production et une cellule de découpe numérique, elle gagnerait 30 % de temps sur chaque commande. Prompt financerait l’étude de ce scénario par un expert, et l’entreprise pourrait ensuite solliciter des fonds (Essor, Grand V, crédits d’impôt RS&DE, etc.) pour réaliser l’investissement identifié.
En somme, le programme Productivité manufacturière outille les PME pour qu’elles aient en main un plan d’action technologique solide, élaboré avec des experts, et prêt à être exécuté. En période de guerre tarifaire, améliorer sa productivité interne est un moyen de compenser la hausse des coûts externes – ce programme aide à trouver comment le faire de la façon la plus efficace possible.
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Programme DÉPART : redynamiser les régions vulnérables
Toutes les régions du Québec ne sont pas égales face aux chocs économiques. Certaines MRC (municipalités régionales de comté) déjà économiquement fragiles risquent de souffrir doublement de la guerre tarifaire. C’est pourquoi le gouvernement a relancé le programme DÉPART (Développement Économique pour la Relance des Territoires) pour soutenir particulièrement les entreprises situées dans les zones les plus touchées ou dévitalisées. Ce programme, initialement créé pour aider les régions en difficulté, a été rouvert avec une enveloppe de 20 M$ spécialement dans le contexte des tarifs douaniers.
L’objectif principal de DÉPART est d’assouplir l’accès au financement pour les entreprises des MRC ciblées. Concrètement, les PME implantées dans les MRC du dernier quintile de l’indice de vitalité économique – c’est-à-dire les 20 % de territoires les plus faibles économiquement – ainsi que celles de la région de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, pourront bénéficier d’une aide facilitant leurs démarches de financement. Il peut s’agir, par exemple, de bonifications de garanties de prêt, de prêts à taux réduit via les fonds locaux d’investissement (FLI), ou d’autres formes de collaboration avec les institutions financières locales pour diminuer le risque perçu des projets entrepreneuriaux dans ces régions.
En situation de crise tarifaire, ce soutien est crucial. Prenons le cas d’une scierie sur la Côte-Nord ou d’une usine de transformation alimentaire en Gaspésie, qui subit les contrecoups des tarifs américains (par exemple, sur le bois d’œuvre ou sur certains produits agroalimentaires). Si cette entreprise souhaite investir pour se diversifier ou simplement obtenir des liquidités pour passer au travers de la tempête, le programme DÉPART augmentera ses chances d’obtenir un financement bancaire ou gouvernemental. Le programme agit comme un levier de revitalisation : éviter que des PME stratégiques ne ferment faute de soutien financier et, au contraire, encourager de nouveaux projets malgré le contexte difficile.
Ce faisant, DÉPART vise non seulement à sauver des entreprises, mais aussi à préserver l’emploi local et la vitalité de territoires souvent mono-industriels. Le gouvernement reconnaît qu’une guerre tarifaire peut avoir des effets collatéraux plus sévères dans les communautés déjà fragiles, et adapte donc son aide en conséquence. C’est une mesure de péréquation économique en quelque sorte, pour que l’aide financière atteigne bien les PME qui en ont le plus besoin, où qu’elles se trouvent sur le territoire québécois.
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MTL+Ecommerce : accélérateur numérique pour les PME de Montréal et du Québec
Parmi les solutions pour accroître la résilience des PME face aux perturbations commerciales, la transformation numérique occupe une place de choix. Vendre en ligne, optimiser son marketing numérique ou adopter l’intelligence artificielle peut aider une entreprise à trouver de nouveaux clients et à améliorer sa performance malgré les obstacles. C’est dans cette optique qu’a été créé MTL+ECOMMERCE – L’accélérateur numérique, un programme soutenu par la Ville de Montréal et des partenaires pour accompagner les PME dans leur virage technologique et e-commerce.
MTL+Ecommerce offre une aide financière sous forme de subvention partielle des coûts liés à un projet numérique. Concrètement, le programme rembourse jusqu’à 50 % des dépenses admissibles, avec un montant maximal de 3 375 $ remboursé par projet après application d’une petite retenue administrative. En pratique, cela correspond généralement à un projet d’une valeur d’environ 7 500 $ (où l’entreprise paye la moitié et obtient 3 375 $ de remboursement une fois le projet complété). Cette subvention peut couvrir toutes sortes de projets de commerce électronique ou de marketing digital : création ou amélioration d’une boutique en ligne, implantation d’un système de gestion des commandes, campagne de marketing sur les réseaux sociaux, intégration d’outils d’analytique ou d’optimisation du taux de conversion, etc.
Le programme s’adresse en priorité aux PME de Montréal et du Grand Montréal, mais il est également ouvert aux entreprises d’autres régions du Québec cherchant à développer leurs capacités numériques (dans la limite des fonds disponibles). L’accompagnement n’est pas qu’argent : MTL+Ecommerce propose aussi du coaching, des ateliers et un réseau de consultants spécialisés pour guider les entreprises dans leurs projets. Par exemple, une petite manufacture de vêtements de Montréal qui souhaite se lancer dans la vente en ligne pourrait obtenir via MTL+Ecommerce le remboursement de la moitié des frais de conception de son site transactionnel et de ses premières campagnes publicitaires sur Internet. De même, une start-up en services B2B pourrait faire financer l’intégration d’un outil d’automatisation marketing ou d’IA pour mieux cibler sa clientèle.
En pleine guerre tarifaire, pourquoi ce programme importe-t-il ? Parce que le commerce électronique et la présence numérique peuvent aider une PME à réduire sa dépendance à un marché géographique donné. Une entreprise visible en ligne va toucher des clients au-delà des frontières traditionnelles – y compris au Canada même, compensant une éventuelle perte de clients américains par des clients dans l’Ouest canadien ou outre-mer. De plus, améliorer sa productivité via des outils numériques (par exemple, un bon CRM ou un site web optimisé) renforce l’efficacité globale. MTL+Ecommerce contribue ainsi à moderniser nos PME et à les rendre plus agiles face aux aléas du commerce international.
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Programmes CanExport PME et CanExport Innovation : conquérir de nouveaux marchés à l’international
En complément des mesures provinciales, le gouvernement fédéral offre également des programmes d’aide financière pour encourager la diversification des marchés et l’innovation internationale. Les plus connus sont sans doute les programmes CanExport, gérés par le Service des délégués commerciaux du Canada en partenariat avec d’autres organismes. Deux volets intéressent particulièrement les PME dans le contexte actuel : CanExport PME et CanExport Innovation.
CanExport PME est une subvention qui soutient les petites et moyennes entreprises canadiennes dans leurs démarches d’expansion vers de nouveaux marchés étrangers. Il couvre jusqu’à 50 % des dépenses admissibles liées à un projet de développement commercial international, pour un financement maximal de 50 000 $ par projet (le projet devant avoir un budget total entre 20 000 $ et 100 000 $). En pratique, cela signifie que si vous voulez prospecter un pays X, le programme peut rembourser la moitié de vos frais de voyage, d’inscription à des salons, d’études de marché, de traduction de matériel promotionnel, de conseil juridique pour des ententes de distribution, etc., jusqu’à concurrence de 50 k$ par an. CanExport PME a déjà aidé des centaines de PME canadiennes à participer à des foires commerciales, à envoyer des émissaires rencontrer des clients potentiels à l’étranger ou à adapter leurs produits aux exigences réglementaires de nouveaux marchés. Par exemple, une entreprise de logiciels de Laval qui souhaite percer en Amérique latine pourrait obtenir un financement CanExport PME pour couvrir une partie des frais de mission commerciale au Mexique et l’embauche d’un consultant local pour étudier le marché. L’avantage de ce programme est qu’il permet de partager le risque financier de l’exportation : la PME n’assume que la moitié des coûts initialement, ce qui l’encourage à oser explorer plus loin que son marché naturel des États-Unis.
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CanExport Innovation, de son côté, cible le soutien aux partenariats internationaux de recherche et développement (R-D). Si votre PME possède une technologie innovante et souhaite collaborer avec un partenaire étranger (université, centre de recherche ou entreprise) pour la co-développer ou l’adapter, ce programme peut vous aider. CanExport Innovation offre jusqu’à 75 000 $ par projet, couvrant 75 % des dépenses admissibles liées à la recherche de partenaires et à la conclusion d’accords de collaboration en R-D. Concrètement, cela finance par exemple les déplacements (ou réunions virtuelles) pour rencontrer des partenaires potentiels, les services de traduction de documents techniques, les frais juridiques pour négocier une entente de partenariat, les coûts d’expédition d’échantillons technologiques pour des tests de faisabilité, etc.. Tout ce qui mène à la signature d’un accord de coopération R-D avec un acteur étranger peut être en partie pris en charge. En revanche, le programme ne finance pas la R-D elle-même une fois le partenariat scellé : c’est vraiment pour la phase amont de mise en relation et de négociation.
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Par exemple, imaginons une biotech de Sherbrooke ayant mis au point un prototype de capteur médical et qui souhaiterait collaborer avec un hôpital en Europe pour le valider cliniquement et co-développer la version finale. CanExport Innovation pourrait rembourser les trois quarts des frais de voyage de l’équipe au congrès médical international où elle va rencontrer ce potentiel partenaire, ainsi que les honoraires d’avocats pour rédiger l’entente de partenariat. Ce coup de pouce est souvent décisif pour que de petites entreprises canadiennes osent aller chercher des partenaires technologiques à l’étranger, ce qui in fine peut ouvrir de nouveaux marchés et renforcer l’innovation au pays.
En somme, les programmes CanExport PME et CanExport Innovation viennent compléter les dispositifs québécois en offrant une aide financière directe aux initiatives d’exportation et de coopération technologique internationales. Dans le contexte d’une guerre tarifaire avec les États-Unis, diversifier ses marchés et innover avec des partenaires mondiaux est une stratégie payante. Le fédéral l’a bien compris en bonifiant ces programmes (les budgets ont été augmentés ces dernières années, de même que les montants maximums par projet). Les PME québécoises auraient tort de ne pas en profiter : ce sont des subventions non remboursables, relativement simples à obtenir si le projet est bien ficelé et aligné sur les objectifs (diversification géographique pour CanExport PME, ou partenariat R-D étranger pour Innovation).
Conclusion : tirer parti des aides pour gagner en résilience
La guerre tarifaire en cours impose des défis majeurs aux PME du Québec, mais elle a aussi entraîné une mobilisation sans précédent des pouvoirs publics pour soutenir nos entreprises. Qu’il s’agisse de compenser une perte de liquidités à court terme, d’encourager un investissement stratégique, d’aider à explorer de nouveaux marchés ou de stimuler l’adoption de technologies de pointe, tous les paliers de gouvernement proposent désormais des outils financiers adaptés. Ces programmes – Frontière, Chantier Productivité, Grand V, Panorama, Productivité manufacturière, DÉPART, MTL+Ecommerce, CanExport, et d’autres – forment un véritable filet de sécurité et de relance pour le milieu des affaires québécois.
Il est crucial pour les entrepreneurs et dirigeants de PME de bien connaître ces mesures et d’en profiter pleinement. Les conditions d’admissibilité varient d’un programme à l’autre, tout comme les modalités (prêt ou subvention, montants, délais). N’hésitez pas à contacter les organismes responsables (Investissement Québec, ministères, associations locales de développement économique) pour obtenir de l’aide dans vos démarches. Plusieurs programmes peuvent d’ailleurs être combinés – par exemple, une même entreprise pourrait obtenir un prêt Frontière pour sa trésorerie immédiate, tout en lançant un projet Panorama pour se développer en Europe et un projet Chantier Productivité pour automatiser sa production.
Enfin, rappelons qu’au-delà de l’aspect financier, ces initiatives apportent souvent de l’accompagnement technique ou stratégique. Profiter de l’expertise d’un conseiller en exportation ou en innovation peut s’avérer aussi précieux que l’aide monétaire elle-même sur le long terme. En ces temps incertains, chaque PME a intérêt à se renforcer, se transformer et se diversifier. Les aides financières mises en place au Québec sont là pour vous y aider – saisissez-les ! Ensemble, grâce à l’innovation, à la productivité et à l’audace de conquérir de nouveaux marchés, les entreprises québécoises peuvent non seulement surmonter l’épreuve des tarifs douaniers, mais en sortir plus compétitives et résilientes qu’auparavant.
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