Crédit d'impôt CRIC
By Émile Audet
May 14, 2025

Nouveau crédit d’impôt à l’innovation (CRIC) au Québec : Guide pratique pour les entreprises

Le gouvernement du Québec a lancé un nouveau crédit d’impôt pour la recherche et l’innovation – le programme CRIC (Crédit d’impôt pour la recherche, l’innovation et la commercialisation). Ce programme CRIC vise à stimuler la recherche-développement collaborative et la commercialisation des innovations dans les entreprises québécoises, en leur offrant un soutien financier important. Concrètement, le CRIC est un crédit d’impôt innovation entièrement remboursable qui peut financer jusqu’à 30 % des premières dépenses de R&D admissibles d’une société. Cette mesure, instaurée dans le budget du Québec 2025-2026, vient remplacer et simplifier plusieurs anciens crédits d’impôt, tout en bonifiant l’appui fiscal à l’innovation. Le ton du programme se veut formel mais accessible : il s’adresse aux dirigeants d’entreprises innovantes – PME comme grandes sociétés – souhaitant comprendre et bénéficier de cette aide financière à l’innovation.
Dans cet article de blogue, nous présentons de façon technique et claire le fonctionnement du CRIC crédit d’impôt : ses modalités, ses avantages, les critères d’admissibilité pour les entreprises, les dépenses admissibles, le taux du crédit d’impôt CRIC et son calcul, les étapes pour faire une demande de crédit d’impôt CRIC, ainsi que les principales implications fiscales à connaître. Un exemple concret d’application du programme dans une entreprise fictive est également proposé pour illustrer le calcul du crédit d’impôt CRIC dans la pratique. Ce guide complet est optimisé pour vous fournir toutes les informations essentielles sur le CRIC Québec (Canada), le nouveau levier fiscal au service de l’innovation.

Qu’est-ce que le programme CRIC ?

Le Crédit d’impôt pour la recherche, l’innovation et la commercialisation (CRIC) est un nouveau dispositif fiscal introduit par le gouvernement du Québec en 2025 pour soutenir l’effort d’innovation des entreprises. Il s’agit d’un crédit d’impôt remboursable, ce qui signifie que même une entreprise n’ayant pas d’impôt à payer peut recevoir le montant du crédit sous forme de remboursement. Le CRIC constitue la pierre angulaire d’un nouveau régime d’aide fiscale visant à simplifier et optimiser le soutien à la recherche et au développement (R&D) au Québec.
Ce programme a été conçu pour remplacer un ensemble de mesures fiscales antérieures devenues complexes ou peu utilisées. Le CRIC remplace à lui seul huit mesures fiscales existantes : il fusionne notamment les quatre anciens crédits d’impôt à la R&D, le crédit d’impôt pour le design industriel, le crédit d’impôt pour les services d’adaptation technologique, ainsi que les deux congés fiscaux relatifs à l’embauche de chercheurs ou d’experts étrangers. En unifiant ces différentes aides en un seul crédit d’impôt innovation, le gouvernement simplifie grandement les démarches pour les entreprises. Le programme CRIC offre ainsi un cadre fiscal plus efficace et mieux adapté aux besoins réels des entreprises innovantes, avec un processus unique pour soutenir tant la recherche que les étapes qui mènent à la commercialisation des innovations.
En résumé, le CRIC est un crédit d’impôt à l’innovation collaborative et à la commercialisation, conçu pour encourager les entreprises du Québec à investir dans des projets novateurs et à collaborer avec des partenaires de recherche. Il permet de financer une partie des salaires, des équipements et des services liés à des activités de R-D et de précommercialisation (par exemple des projets de prototypage, d’essais ou de mise en marché initiale). Le tout se traduit par un soutien fiscal pouvant atteindre des centaines de milliers de dollars par entreprise, entièrement remboursable, afin de réduire le risque financier des projets innovants.

Les avantages du crédit d’impôt CRIC pour l’innovation

Le CRIC apporte plusieurs avantages clés par rapport aux anciens dispositifs d’aide fiscale à la R&D :
  • Un soutien financier bonifié sur les premiers investissements : Le taux du crédit d’impôt CRIC est majoré à 30 % sur le premier million de dollars de dépenses admissibles excédant le seuil de base, puis de 20 % au-delà de ce montant. Contrairement à l’ancien régime où le taux dépendait de la taille de l’entreprise (PME vs grande entreprise), le CRIC offre ce taux bonifié à toutes les entreprises, peu importe leur taille, sur la première tranche de dépenses d’innovation. Cela encourage fortement les sociétés à investir jusqu’à 1 M$ en R&D et innovation pour bénéficier du taux maximal, ce qui est particulièrement avantageux pour les PME innovantes qui peuvent ainsi obtenir un financement substantiel dès leurs premiers projets.
  • Une portée élargie des activités admissibles : Le CRIC ne se limite pas aux dépenses de recherche scientifique et développement expérimental classiques. Il couvre davantage d’activités d’innovation, y compris la précommercialisation. Concrètement, en plus du développement technologique et scientifique, le programme appuie les étapes subséquentes comme le prototypage, les tests de faisabilité, le design industriel, l’élaboration d’emballages, les essais réglementaires pour certifications, ainsi que les études de marché préparatoires à la mise en marché de nouveaux produits. Cet élargissement permet aux entreprises d’obtenir un crédit d’impôt non seulement pour l’invention d’une technologie, mais aussi pour son optimisation et son introduction sur le marché – phases cruciales souvent coûteuses mais indispensables pour innover avec succès.
  • Une incitation à la collaboration et aux emplois hautement qualifiés : Le CRIC encourage la recherche collaborative en rendant admissibles les contrats de sous-traitance avec des partenaires locaux (universités, centres de recherche, consortiums, ou autres entreprises québécoises). En effet, 50 % du montant d’un contrat de R-D confié à un sous-traitant québécois est admissible au crédit. Cela incite les entreprises à faire appel à l’expertise de chercheurs externes ou à nouer des partenariats public-privé, tout en maintenant une équité avec les travaux réalisés à l’interne (puisque les frais généraux et coûts de matériel du sous-traitant, non admissibles, sont approximativement exclus par la règle du 50 %). En outre, en finançant les salaires en R&D à un taux élevé, le CRIC encourage la création et le maintien d’emplois hautement qualifiés en innovation au Québec. C’est un avantage à la fois pour la compétitivité des entreprises et pour l’économie québécoise du savoir.
  • Une simplification administrative et prévisibilité : Regrouper huit programmes en un seul réduit considérablement la complexité administrative. Les entreprises n’ont plus à jongler entre multiples crédits aux critères disparates – le CRIC offre une plateforme unique pour réclamer l’ensemble des dépenses d’innovation admissibles. Le calcul est plus simple, avec un seul formulaire intégré à la déclaration fiscale provinciale. De plus, étant pleinement remboursable, le CRIC améliore la trésorerie des entreprises innovantes, y compris celles qui ne génèrent pas encore de profits imposables. Le gouvernement du Québec a d’ailleurs alloué des ressources importantes pour ce programme, signe de sa stabilité : on parle d’un investissement public d’environ 2,4 milliards $ sur 5 ans pour financer le CRIC, ce qui représente un soutien additionnel de 271 M$ par rapport aux anciens crédits d’impôt. Les entreprises peuvent donc planifier leurs projets en sachant que ce financement R&D CRIC sera au rendez-vous dans les années à venir.
En somme, les avantages du crédit d’impôt CRIC se traduisent par un financement plus généreux, couvrant un éventail plus large d’activités d’innovation, avec moins de paperasse et une meilleure accessibilité pour toutes les entreprises innovantes. C’est un véritable levier de croissance pour accélérer la recherche et la commercialisation des innovations « made in Québec ».

Entreprises admissibles : qui peut bénéficier du CRIC ?

Le programme CRIC Québec s’adresse à la grande majorité des sociétés faisant de la R&D au Québec, mais il convient de bien comprendre les critères d’admissibilité du crédit d’impôt à l’innovation. Voici les conditions principales pour qu’une entreprise puisse être considérée comme entreprise admissible au CRIC :
  • Être une société exploitant une entreprise au Québec. Seules les sociétés (personnes morales) ayant un établissement au Québec et y exerçant des activités commerciales peuvent réclamer le CRIC. Les particuliers (individus), les fiducies ou certaines sociétés publiques ne sont pas admissibles. En pratique, la plupart des entreprises incorporées – qu’elles soient PME ou grandes entreprises – peuvent prétendre au CRIC si elles ont une présence fiscale au Québec.
  • Réaliser des travaux de R&D ou de précommercialisation au Québec. L’entreprise doit soit réaliser directement des activités de recherche et développement (R&D) au Québec, soit faire réaliser ces travaux par des sous-traitants locaux. Les travaux admissibles incluent également les activités de précommercialisation menées au Québec (phases qui suivent la R&D et préparent la commercialisation d’un produit ou procédé innovant). Il est important de noter que les projets de R&D doivent correspondre à la définition reconnue par le gouvernement fédéral du Canada pour la RS&DE (recherche scientifique et développement expérimental). Cette harmonisation signifie que les dépenses considérées comme R&D aux yeux de Revenu Canada (pour le crédit fédéral) seront aussi reconnues comme telles pour le CRIC, ce qui facilite l’uniformité du dossier technique. Quant aux activités de précommercialisation, pour être admissibles, elles doivent découler directement de travaux de R&D admissibles réalisés préalablement au Québec. En d’autres termes, le CRIC finance les premières étapes d’innovation après la R&D, mais uniquement si elles sont liées à un projet novateur concret issu de la recherche.
  • Dépasser le seuil d’exclusion minimal. Le programme a établi un seuil d’exclusion afin de concentrer l’aide sur les efforts d’innovation significatifs. Concrètement, une entreprise doit engager un montant plancher de dépenses admissibles annuelles avant de commencer à accumuler du crédit d’impôt. Ce seuil correspond au plus élevé de : 50 000 $ ou d’un montant calculé en fonction du nombre d’employés affectés aux activités de R&D/precommercialisation. En pratique, pour de nombreuses PME, le seuil minimal sera 50 000 $ de dépenses admissibles par année (s’il y a peu de personnel de R&D), tandis que pour les entreprises avec plusieurs chercheurs, le seuil sera légèrement plus élevé (environ 18 571 $ par employé à temps plein en R&D, ce qui correspond au montant personnel de base multiplié par le nombre de chercheurs, proportionnel au temps consacré à la R&D. Ce seuil d’exclusion doit être atteint chaque année pour que le calcul du crédit s’applique aux dépenses qui le dépassent. Ainsi, une très petite entreprise qui n’investirait que, par exemple, 30 000 $ en R&D dans l’année ne pourrait pas bénéficier du CRIC, ce qui incite les entreprises à intensifier un minimum leurs efforts d’innovation pour se qualifier.
En plus de ces critères, il existe d’autres conditions techniques habituelles, comme l’obligation de ne pas avoir de lien de dépendance avec les sous-traitants pour certaines dépenses, ou le partage du plafond du taux bonifié entre sociétés associées (si votre entreprise fait partie d’un groupe de sociétés, l’avantage du 30 % sur le premier 1 M$ de dépenses devra être réparti entre les sociétés associées selon des règles fiscales précises). De même, les dépenses financées par d’autres programmes gouvernementaux ne peuvent pas être doublement réclamées : toute aide gouvernementale reçue pour un projet (subvention, contribution non remboursable, etc.) viendra réduire d’autant les dépenses admissibles au CRIC pour éviter le double financement.
En résumé, l’entreprise admissible au CRIC est une société québécoise qui investit de façon substantielle dans des projets de R&D et d’innovation au Québec. Que vous soyez une jeune startup technologique, une PME innovante manufacturière ou une grande entreprise du secteur des sciences de la vie, si vous innovez au Québec et respectez les conditions ci-dessus, vous pouvez probablement bénéficier de ce crédit d’impôt pour la recherche et l’innovation.

Dépenses admissibles : que peut-on déclarer au CRIC ?

Le CRIC prend en compte un éventail de dépenses admissibles assez large, couvrant tant les ressources humaines que les investissements matériels liés à vos projets innovants. Voici les principales catégories de coûts qui peuvent donner droit au crédit d’impôt innovation CRIC :
  • Salaires du personnel de R&D : Les salaires versés aux employés qui travaillent sur des projets de R&D admissibles (y compris les projets de précommercialisation liés) sont admissibles en totalité. Cela inclut les chercheurs, ingénieurs, techniciens ou toute autre ressource humaine affectée à la conception, aux expérimentations, aux tests ou aux activités connexes d’innovation. Les salaires des employés situés au Québec et impliqués directement dans la R&D constituent souvent la dépense principale ouvrant droit au crédit. Cette mesure incite fortement à embaucher ou conserver des talents locaux pour mener vos innovations.
  • Frais de sous-traitance en R&D : Si vous sous-traitez une partie de vos activités de recherche ou d’innovation à des partenaires externes au Québec, une portion de ces coûts est admissible. Le programme encourage la collaboration locale : les contrats de sous-traitance en R&D ou précommercialisation confiés à des entreprises québécoises, des centres de recherche publics, des universités ou des consortiums de recherche sont pris en compte à hauteur de 50 % de leur montant. Autrement dit, si vous payez un contrat de recherche de 100 000 $ à une université, 50 000 $ seront considérés comme dépense admissible au CRIC. Cette inclusion partielle reflète le fait que les contrats externes comportent des frais généraux et profits non admissibles, mais elle assure que l’entreprise commanditaire bénéficie quand même du crédit pour environ la moitié de ce qu’elle investit en collaboration externe. Notez que la sous-traitance doit être effectuée au Québec pour être éligible : faire réaliser un mandat à l’étranger ne donnera pas droit au crédit.
  • Coûts des biens d’équipement (capital) : Le CRIC innove en permettant aussi de réclamer une partie des dépenses en immobilisations liées à l’innovation. Les dépenses en capital pour l’achat de biens neufs utilisés dans les activités admissibles sont éligibles. Par exemple, l’achat d’équipement de laboratoire, de machines prototypiques, de logiciels spécialisés ou de matériel informatique servant exclusivement à la R&D ou aux tests/prototypes pourrait être inclus. Une condition importante s’applique : ces biens doivent être neufs (pas d’occasion) et utilisés exclusivement au Québec dans le cadre des activités admissibles pendant au moins 730 jours consécutifs (soit deux ans). Cela vise à s’assurer que l’équipement financé sert réellement le projet innovant au Québec et n’est pas revendu ou affecté à d’autres usages à court terme. Si l’équipement est partagé avec d’autres utilisations non admissibles, ou s’il est déplacé hors Québec rapidement, il pourrait être exclu ou faire l’objet d’une récupération de crédit.
  • Frais liés aux projets de précommercialisation : Bien que les dépenses de précommercialisation ne constituent pas une catégorie de coûts séparée, il est utile de préciser les types de dépenses admissibles associées à ces activités. En pratique, les coûts de précommercialisation se traduisent généralement soit en salaires (d’employés qui réalisent des prototypes, du design, des tests de conformité, des études de marché, etc.), soit en contrats (sous-traitance d’une étude de marché, frais de certification auprès d’un laboratoire externe, etc.), soit en achats d’équipement (par exemple, outillage pour fabriquer un prototype ou réaliser une série de tests). Par chance, toutes ces formes de dépenses correspondent aux catégories déjà mentionnées (salaires, sous-traitance locale, et équipements). Le CRIC couvre donc des dépenses allant du développement initial jusqu’aux premières étapes de mise en marché. Parmi les exemples concrets d’activités dont les dépenses peuvent être réclamées, citons : le prototypage et les essais de nouveaux produits, la conception de produits en phase de préproduction, les tests en laboratoire pour obtenir des certifications réglementaires, le design industriel et l’emballage avant lancement, ou encore les études de marché exploratoires pour définir la stratégie de commercialisation. Il est cependant impératif que ces activités soient en lien direct avec un projet de R&D réalisé au Québec, comme mentionné précédemment.
  • Dépenses connexes admissibles : Dans le cadre d’un projet innovant, il peut y avoir d’autres frais indirects ou spécifiques. Par exemple, les frais de matériaux consommés dans des expériences ne sont pas listés comme tels dans le programme CRIC (contrairement au programme fédéral qui inclut certains matériaux SR&DE). De même, les frais généraux ne sont pas directement admissibles. Toutefois, en pratique, une partie de ces coûts est souvent englobée dans les salaires et contrats. Si vous avez par exemple un consultant indépendant à qui vous confiez une tâche R&D, son honoraire pourrait être traité comme sous-traitance (50 % admissible). Les frais de déplacement pour un projet R&D ne sont pas explicitement couverts par le CRIC à moins qu’ils ne fassent partie d’un contrat admissible. Il est donc recommandé de bien catégoriser vos dépenses dans l’une des catégories principales (salaires, contrats, équipements) pour maximiser le montant admissible. Rappelons aussi que toute subvention ou contribution obtenue pour couvrir ces dépenses devra être soustraite de vos dépenses admissibles au CRIC – seul le coût net investi par l’entreprise ouvre droit au crédit.
En synthèse, les dépenses admissibles CRIC englobent les principaux coûts d’un projet d’innovation : le capital humain (salaires), le capital matériel (équipements) et la collaboration (services de R&D sous-traités localement). Cette couverture large permet aux entreprises de financer de façon intégrée tous les volets d’un projet innovant grâce au crédit d’impôt. Assurez-vous de bien documenter et de justifier chacune de ces dépenses (voir plus loin la section sur la documentation requise), afin de les présenter adéquatement dans votre demande de crédit d’impôt CRIC.

Taux du crédit d’impôt et calcul de l’aide CRIC

Le montant du CRIC auquel votre entreprise a droit se calcule en appliquant les taux de crédit aux dépenses admissibles, en tenant compte du seuil d’exclusion et de la répartition éventuelle entre sociétés associées. Voici comment fonctionne ce calcul du crédit d’impôt CRIC en pratique :
  • Seuil d’exclusion initial : Comme indiqué plus haut, il faut d’abord déterminer le seuil d’exclusion applicable à votre entreprise pour l’année fiscale considérée. Supposons que votre seuil soit le minimum de 50 000 $ (cas d’une PME avec peu d’employés en R&D). Dans ce cas, les premières 50 000 $ de dépenses admissibles ne donneront pas droit à un crédit d’impôt – on les considère comme une portion non subventionnée par l’État. Si votre entreprise a un plus grand nombre de chercheurs, calculez le seuil total en additionnant le montant de base par employé admissible (environ 18 571 $ par équivalent temps plein affecté à la R&D), et comparez-le à 50 000 $ ; le plus élevé des deux constitue votre seuil. Par exemple, si vous avez 5 employés à temps plein en R&D, le seuil par employés serait ~92 855 $; comme c’est supérieur à 50 000 $, c’est ce chiffre qui serait retenu. Seule la partie des dépenses qui excède ce seuil ouvrira droit au crédit.
  • Taux du crédit d’impôt CRIC : Une fois le seuil d’exclusion dépassé, deux paliers de taux s’appliquent peu importe la taille de l’entreprise. Le taux bonifié de 30 % s’applique sur la tranche des dépenses admissibles jusqu’à 1 000 000 $ au-delà du seuil. Autrement dit, pour le premier million de dollars de dépenses admissibles excédentaires, vous obtenez 30 cents de crédit par dollar. Le taux de base de 20 % s’applique ensuite sur les dépenses admissibles excédant ce premier million. Il n’y a pas de plafond supérieur absolu aux dépenses pouvant être réclamées ; théoriquement, plus vous investissez, plus vous obtenez de crédit, mais à partir de 1 M$ l’aide marginale est un peu moins généreuse (20 %). À noter que si votre société fait partie d’un groupe associé, ce plafond de 1 M$ au taux de 30 % est partagé entre les sociétés associées pour l’année d’imposition. Par exemple, deux sociétés associées sous contrôle commun pourraient chacune réclamer 500 000 $ au taux bonifié, ou l’une 800 000 $ et l’autre 200 000 $, etc., totalisant 1 M$ au taux supérieur pour le groupe.
  • Calcul de l’aide : Le crédit d’impôt se calcule donc en deux segments. Prenons un exemple simple pour illustrer (un exemple plus complet sera donné dans la section suivante). Supposons que, après avoir exclu le seuil de 50 000 $, votre entreprise a 250 000 $ de dépenses admissibles. Cette somme se situe en dessous du premier million ; vous bénéficierez donc du taux de 30 % sur la totalité. Le crédit d’impôt sera de 75 000 $ (c’est-à-dire 30 % de 250 000 $). Si, au contraire, votre entreprise avait 1 500 000 $ de dépenses admissibles au-delà du seuil, alors les 1 000 000 $ premiers donnent droit à 30 % = 300 000 $, et les 500 000 $ suivants à 20 % = 100 000 $. Le crédit total serait de 400 000 $ dans ce second cas. Ces montants pourraient ensuite être ajustés si, par exemple, vous avez reçu une subvention (qui diminue les dépenses admissibles), ou si certaines dépenses ne sont pas retenues lors d’une éventuelle vérification fiscale.
  • Remboursement : Le CRIC étant un crédit d’impôt entièrement remboursable, le montant calculé ci-dessus vous sera versé même si votre entreprise n’a pas d’impôt à payer ou génère des pertes fiscales. En pratique, lors de la production de votre déclaration de revenus corporative (formulaire d’impôt sur le revenu des sociétés au Québec), le crédit viendra d’abord réduire l’impôt payable de la société pour l’année. Si le crédit excède l’impôt dû (ce qui est fréquent pour les jeunes entreprises en phase de développement), l’excédent sera remboursé par Revenu Québec. Cela améliore votre flux de trésorerie : vous obtenez un financement direct pour vos dépenses d’innovation, un peu comme une subvention à l’innovation CRIC versée après coup via le système fiscal. Attention toutefois, comme tout crédit remboursable, ce montant peut être considéré comme une aide gouvernementale imposable – dans la plupart des cas, le crédit d’impôt réduit la déduction fiscale des dépenses correspondantes ou est inclus dans le revenu imposable l’année suivante. Il faudra donc en discuter avec vos conseillers fiscaux afin de bien traiter ce crédit dans vos projections financières et déclarations (voir section Implications fiscales ci-dessous).
En résumé, le calcul du crédit d’impôt CRIC peut se formaliser de la manière suivante :
Montant du CRIC = 30 % × (dépenses admissibles entre le seuil et 1 000 000 $) + 20 % × (dépenses admissibles au-delà de 1 000 000 $).
Ce calcul s’applique au niveau de l’entreprise (ou du groupe associé). Il est essentiel de planifier ses dépenses d’innovation en gardant ces paliers en tête afin de maximiser le crédit : par exemple, concentrer autant que possible les dépenses admissibles dans une même année fiscale pour atteindre ou approcher le palier du million à 30 %. La section suivante fournit un exemple concret de calcul pour mieux illustrer l’application du CRIC dans un cas d’entreprise.

Comment obtenir le CRIC : démarches de demande et documentation requise

L’accès au CRIC crédit d’impôt se fait par le biais de la déclaration fiscale de l’entreprise, mais il nécessite une préparation rigoureuse. Voici les étapes pour faire une demande de crédit d’impôt CRIC et les meilleures pratiques associées :
1. Planifier et documenter les projets innovants en amont. Avant même la fin de l’exercice financier, il est recommandé d’identifier les projets qui pourraient être admissibles au CRIC et de mettre en place un suivi précis des dépenses. Documentez de manière rigoureuse toutes les dépenses admissibles dès le début du projet. Cela signifie : tenir un journal des heures de vos employés en R&D (temps consacré à chaque projet), conserver les contrats et factures de tout sous-traitant ou fournisseur lié à l’innovation, garder les preuves de paiement, etc. Sur le plan technique, préparez un dossier descriptif du projet R&D : objectifs, démarches scientifiques ou techniques, résultats obtenus, liens avec les activités de précommercialisation. Le ministre des Finances lui-même insiste sur l’importance d’une documentation complète incluant les contrats, factures et preuves de paiement, ainsi qu’un rapport technique détaillé démontrant l’avancement des travaux de recherche. Cette préparation en amont vous facilitera grandement la tâche au moment de la demande et renforcera vos chances en cas de vérification par les autorités fiscales.
2. Calculer le seuil d’exclusion et le montant du crédit. Une fois votre exercice financier terminé (ou en voie de l’être), compilez l’ensemble de vos dépenses admissibles en R&D et innovation pour l’année. Déterminez votre seuil d’exclusion applicable (minimum 50 000 $ ou calculé selon les employés) et vérifiez que vous l’avez dépassé. Si ce n’est pas le cas, vous ne pourrez malheureusement pas réclamer le crédit pour cette année. Si le seuil est atteint, calculez la portion des dépenses au-delà de ce seuil, puis segmentez-les en deux tranches : jusqu’à 1 000 000 $, puis le reste au-delà. Calculez le crédit d’impôt en appliquant 30 % sur la première tranche (max 1 M$) et 20 % sur la seconde. Pendant ce calcul, tenez compte de toute aide financière reçue : par exemple, si vous avez obtenu une subvention salariale pour un employé en R&D, le salaire de cet employé ne peut pas être entièrement inclus, seulement la part non subventionnée. De même, si votre société est associée à d’autres, assurez-vous de coordonner la répartition du plafond de 1 M$ à 30 % entre elles pour éviter de le dépasser en cumulé. N’hésitez pas à utiliser les outils fournis par Revenu Québec ou vos conseillers pour simuler le calcul du crédit d’impôt CRIC. Cette étape de calcul interne vous permet de préparer la demande avec précision.
3. Intégrer la demande de CRIC dans la déclaration fiscale. Le CRIC est réclamé dans votre déclaration de revenus provinciale (impôt du Québec) pour l’année en question. Concrètement, pour chaque exercice financier débutant après le 25 mars 2025, vous pourrez inclure le formulaire de crédit d’impôt CRIC lors de la production de la déclaration de la sociétéhellodarwin.com. Par exemple, si votre année fiscale va du 1ᵉʳ avril 2025 au 31 mars 2026, vous serez éligible au CRIC pour cette année et vous en ferez la demande en même temps que la déclaration d’impôts de 2026. Si en revanche votre exercice correspond à l’année civile, le premier exercice admissible sera celui du 1ᵉʳ janvier – 31 décembre 2025 commençant avant le 25 mars, ce qui signifie que vous ne pourrez réclamer le CRIC qu’à partir de l’année fiscale 2026 dans ce cas. Il est donc important de bien identifier à partir de quelle année vous pourrez soumettre votre première demande de CRIC. Dans la déclaration, un formulaire spécifique (à obtenir via Revenu Québec, possiblement nommé « Crédit d’impôt pour la recherche, l’innovation et la commercialisation ») devra être rempli. Vous y indiquerez le total des dépenses admissibles CRIC, le calcul du crédit, et vous joindrez en annexe les documents justificatifs requis. Joignez toutes les pièces justificatives nécessaires pour démontrer l’admissibilité des activités et des dépenseshellodarwin.com. Cela inclut typiquement : descriptions de projets, formulaires techniques si exigés (à l’image du formulaire RS&DE fédéral, un équivalent provincial pourrait être requis pour décrire les projets R&D), états des dépenses par projet, copies des contrats de sous-traitance, preuves d’achat des équipements (avec leur mise en service au Québec), etc. Une fois la déclaration transmise, Revenu Québec analysera la demande de CRIC. Le traitement peut prendre plusieurs semaines à quelques mois; des questions ou demandes d’informations supplémentaires peuvent vous être adressées durant l’examen du dossier.
4. Suivi et vérification (le cas échéant). Après le dépôt de la demande, soyez prêt à répondre à toute question de Revenu Québec. Parfois, un examinateur pourrait demander des éclaircissements sur la nature d’un projet ou la raison pour laquelle certaines dépenses sont admissibles. Grâce à la documentation préparée en amont, vous pourrez aisément justifier vos dépenses. Si tout est conforme, vous recevrez l’avis de détermination confirmant le montant du crédit et, s’il dépasse votre impôt dû, le remboursement du CRIC sera émis par chèque ou dépôt direct. Conservez précieusement votre dossier pendant au moins quelques années, car un audit postérieur est toujours possible.
En suivant ces étapes, obtenir le CRIC devient un processus plus fluide. En synthèse, souvenez-vous que la clé du succès pour bénéficier du CRIC est la planification et la rigueur : identifiez tôt vos projets, documentez tout, calculez vos montants éligibles et intégrez la demande dans votre routine fiscale annuelle. N’hésitez pas à faire appel à un conseiller en financement R&D ou un fiscaliste spécialisé en crédits d’impôt pour vous accompagner, surtout la première fois, afin de mettre toutes les chances de votre côté.

Implications fiscales et conseils pratiques

Bien que le CRIC soit extrêmement avantageux, il convient d’en comprendre les implications fiscales plus larges et d’adopter de bonnes pratiques pour en tirer le meilleur parti sans mauvaises surprises.
Impact sur la fiscalité de l’entreprise : Le CRIC étant un crédit d’impôt remboursable, il est considéré comme une aide gouvernementale. Cela signifie que sur le plan fiscal, vous ne pouvez pas cumuler à la fois la dépense déductible pleine et le crédit d’impôt : généralement, le montant du crédit reçu devra soit être inclus dans vos revenus imposables, soit venir réduire la dépense déductible correspondante. Par exemple, si vous avez dépensé 100 000 $ en salaires de R&D et obtenu 30 000 $ de crédit d’impôt CRIC à leur égard, vous ne pourrez peut-être déduire que 70 000 $ net en dépenses aux fins de l’impôt (selon les règles d’assistance gouvernementale harmonisées avec le fédéral). Ceci afin d’empêcher un double avantage (déduction + crédit). Rassurez-vous, cela n’annule pas l’intérêt du CRIC, car un crédit de 30 % procure un gain net significatif par rapport à la simple déduction fiscale (qui économise l’impôt au taux général de ~26.5 % au Québec, ce qui serait moindre). Mais il faut en tenir compte dans vos calculs prévisionnels pour éviter de surévaluer l’économie finale. Consultez votre comptable pour connaître le traitement précis : souvent, les crédits provinciaux de R&D comme le CRIC sont traités en réduction des dépenses admissibles fédérales (affectant le crédit fédéral SR&DE) et peuvent être imposables au fédéral s’ils sont remboursés, etc. Bref, intégrez le CRIC dans votre planification fiscale globale pour optimiser le tout (par exemple, coordonner avec le crédit fédéral à la RS&DE pour maximiser l’aide totale des deux paliers).
Documentation et conformité : Comme souligné plus tôt, l’obtention du CRIC repose sur la capacité à démontrer que vos projets sont admissibles et que vos dépenses sont correctement justifiées. Il s’agit d’une fiscalité de l’innovation un peu technique, où la frontière entre dépenses admissibles et non admissibles peut être nuancée. Pour éviter tout redressement, assurez-vous que vos projets R&D respectent la définition : il doit s’agir d’efforts scientifiques ou technologiques pour surmonter une incertitude, etc., selon la terminologie fédérale. Les activités de précommercialisation doivent être clairement reliées à la R&D (par exemple, un projet de « mise à l’échelle industrielle d’un prototype développé en R&D » sera accepté, mais de la simple prospection commerciale sans innovation ne le sera pas). Côté dépenses, vérifiez bien que vous ne réclamez pas au CRIC des coûts explicitement exclus (par exemple, le crédit d’impôt pour PME innovante CRIC n’inclut pas les dépenses marketing courantes, le financement purement publicitaire, les coûts administratifs généraux, etc., à moins qu’ils ne fassent partie intégrante d’un projet d’innovation défini).
Stratégies d’optimisation : Pour maximiser l’avantage du CRIC, envisagez quelques stratégies simples. D’abord, regroupez vos efforts d’innovation de manière à franchir le seuil d’exclusion et à utiliser pleinement le premier 1 M$ à 30 % chaque année si possibledemersbeaulne.com. Il peut être opportun d’accélérer certains travaux ou achats dans l’année courante plutôt que de les étaler, pour atteindre le million admissible. Ensuite, profitez de la collaboration locale : le fait que la sous-traitance québécoise soit admissible à 50 % est une incitation à faire appel aux centres de recherche universitaires, aux CCTT (centres collégiaux de transfert), etc., pour augmenter votre capacité d’innovation tout en bonifiant votre crédit. Par exemple, mandater un laboratoire public pour des tests complexes vous coûte moins cher après crédit d’impôt, et apporte une validation crédible à votre R&D. Enfin, planifiez vos immobilisations : si vous envisagez l’achat d’un équipement pour votre usine qui servira partiellement à de la production et partiellement à du développement de produit, sachez que pour que cet achat donne droit au CRIC il faudrait qu’il soit utilisé exclusivement en R&D/innovation pendant 2 ans. Peut-être vaut-il mieux dans ce cas louer du matériel ou différer l’achat jusqu’à ce que l’utilisation principale soit R&D, afin de le rendre admissible. Ce sont des décisions stratégiques à prendre avec une vision d’ensemble de vos projets.
Interactions avec d’autres programmes : Le CRIC s’inscrit dans un écosystème plus large de mesures de soutien. Il coexiste notamment avec le crédit d’impôt fédéral à la RS&DE (qui offre 15 % à 35 % de crédits sur les salaires R&D éligibles au niveau fédéral). Bonne nouvelle, une même dépense de R&D peut donner droit aux deux crédits (fédéral et CRIC provincial) simultanément, à condition de respecter les règles de chacun. Typiquement, vous allez d’abord calculer votre crédit fédéral, puis ensuite le CRIC sur les mêmes dépenses plus les dépenses de précommercialisation supplémentaires admissibles. Assurez-vous de bien coordonner ces demandes et de ne pas déduire deux fois les montants, car une subvention provinciale comme le CRIC réduit la base du crédit fédéral. Par ailleurs, il existe d’autres programmes provinciaux, par exemple le CDAE (Crédit pour le développement des affaires électroniques) ou d’autres incitatifs pour l’innovation sectoriels. Le gouvernement a toutefois éliminé plusieurs crédits spécifiques (design, recherche universitaire dédiée, etc.) au profit du CRIClamire-inc.ca. Donc, dans bien des cas, le CRIC sera le programme principal pour le financement de la R&D au Québec. Cependant, restez à l’affût des appels de projets ou subventions directes (du ministère de l’Économie, de PRIMA Québec, etc.) qui pourraient venir en complément du CRIC pour vos projets innovants.
En définitive, le CRIC constitue une aide fiscale à l’innovation très attrayante, mais son utilisation optimale demande une certaine diligence fiscale et stratégique. Respectez bien les exigences de documentation requise (CRIC), planifiez vos dépenses en fonction des paliers de taux du CRIC, et coordonnez avec vos autres démarches de financement. De cette façon, vous sécuriserez le plein bénéfice de ce financement R&D pour propulser vos innovations.

Exemple d’application du programme : le cas de TechnoInnov inc.

Pour illustrer concrètement comment fonctionne le CRIC crédit d’impôt dans un cas réel, prenons l’exemple d’une PME innovante fictive, TechnoInnov inc., et suivons son parcours :
Profil de l’entreprise fictive : TechnoInnov inc. est une PME basée au Québec, spécialisée dans les technologies vertes. Elle a une petite équipe de R&D qui développe un nouveau prototype d’équipement écoresponsable. L’entreprise collabore aussi avec une université locale pour certains tests de laboratoire. Son année fiscale correspond à l’année civile.
Projet innovant en 2026 : Durant l’année fiscale 2026, TechnoInnov réalise un projet de développement d’un prototype de batterie écologique, suivi d’une phase de tests de certification (précommercialisation). Voici un récapitulatif de ses principales dépenses liées à ce projet :
  • Salaires R&D (ingénieurs, techniciens affectés au projet) : 800 000 $.
  • Achat d’équipements de laboratoire (biens en capital neufs dédiés aux essais sur 2 ans) : 100 000 $.
  • Contrat de recherche avec l’Université XYZ pour des tests spécialisés sur les matériaux : 200 000 $.
Avant d’appliquer le CRIC, TechnoInnov examine l’admissibilité de ces dépenses :
  • Les salaires de 800 000 $ sont admissibles (employés au Québec travaillant en R&D).
  • L’équipement de 100 000 $ est neuf, utilisé exclusivement pour la R&D sur ce projet, il sera utilisé pendant au moins 2 ans : il est donc admissible.
  • Le contrat universitaire de 200 000 $ : comme il s’agit de sous-traitance locale (université québécoise), 50 % du montant est admissible d’après les règles du CRIC. Donc 100 000 $ de ce contrat seront comptabilisés comme dépense admissible.
TechnoInnov calcule alors le total de ses dépenses admissibles CRIC pour 2026 :
  • Salaires : 800 000 $
  • Équipement : 100 000 $
  • Sous-traitance admissible : 100 000 $ (50 % de 200 000 $)
  • Total admissible : 1 000 000 $
Ensuite, l’entreprise applique le seuil d’exclusion. Supposons que TechnoInnov ait un seuil minimal de 50 000 $ (elle a quelques employés R&D mais disons que le calcul par employés donne un résultat inférieur à 50 000 $, donc on retient le plancher fixe). Elle doit donc soustraire ce seuil de ses dépenses totales :
  • Dépenses au-delà du seuil : 1 000 000 $ – 50 000 $ = 950 000 $.
C’est ce montant de 950 000 $ qui est éligible au crédit d’impôt. Maintenant, on applique les taux du crédit d’impôt CRIC :
  • Sur les 950 000 $ éligibles, les 1 000 000 $ premiers dollars seraient au taux de 30 %. Ici, 950 000 $ est en dessous de 1 M$, donc toute la somme est à 30 %.
  • Crédit d’impôt = 30 % × 950 000 $ = 285 000 $.
TechnoInnov inc. peut donc espérer un crédit d’impôt de 285 000 $ pour son année 2026. Comment ce montant se concrétise-t-il ? Imaginons que, pour 2026, TechnoInnov était encore en phase de développement et n’avait pas de bénéfices imposables significatifs. Son impôt provincial à payer serait proche de zéro. Revenu Québec lui versera donc la quasi-totalité des 285 000 $ sous forme de remboursement après traitement de la demande. Ce montant représente pour TechnoInnov une source vitale de financement de son innovation : il pourra être réinvesti dans l’amélioration du prototype, le démarrage d’une ligne pilote de production, ou l’embauche de nouveaux chercheurs.
Cet exemple illustre la puissance du CRIC pour une PME. Sans ce crédit, TechnoInnov aurait supporté seule le coût intégral du projet d’un million de dollars. Avec le CRIC, environ 28,5 % des dépenses lui sont remboursées, réduisant d’autant le coût net du projet. On voit aussi l’intérêt d’atteindre ou frôler le palier du million de dépenses admissibles pour maximiser le taux bonifié : si TechnoInnov n’avait dépensé que 500 000 $, le crédit aurait été 30 % de (500 000 $ – 50 000 $) = 135 000 $, soit un soutien de 27 % du projet seulement – toujours appréciable, mais moindre en valeur absolue.
Enfin, notons que TechnoInnov devra s’assurer de documenter tout ce qui a été avancé : elle conservera par exemple le rapport de collaboration de l’Université XYZ, les fiches de temps de ses ingénieurs, les reçus d’achat pour l’équipement (avec preuve qu’il a servi au laboratoire R&D), et un rapport technique détaillant les innovations réalisées et les tests effectués. Ainsi, si Revenu Québec souhaite vérifier l’un ou l’autre élément, l’entreprise pourra le justifier sans difficulté. L’issue de l’exemple montre que le CRIC peut être un catalyseur pour les PME innovantes en réduisant significativement le coût net de l’innovation, ce qui peut faire la différence entre un projet réalisé ou abandonné faute de budget.

Conclusion : Le CRIC, un levier fiscal incontournable pour innover au Québec

Le Crédit d’impôt pour la recherche et l’innovation collaborative (CRIC) s’impose comme un outil phare du soutien à l’innovation au Québec. En consolidant et améliorant les mesures fiscales existantes, le CRIC Québec offre aux entreprises un cadre simple et généreux pour financer leurs projets de R&D et de commercialisation. Pour les dirigeants d’entreprise, il s’agit d’une occasion à saisir : que vous cherchiez à développer un nouveau produit, à optimiser un procédé ou à valider un concept sur le marché, ce crédit d’impôt innovation CRIC peut couvrir une part significative de vos dépenses et ainsi réduire les risques financiers liés à l’innovation.
Récapitulons les points marquants : un taux bonifié de 30 % sur les premiers investissements en innovation, sans distinction de taille d’entreprise; une admissibilité étendue aux activités de précommercialisation (du jamais vu dans un programme fiscal québécois, couvrant le design industriel, les tests réglementaires, etc.); la possibilité d’inclure les collaborations avec les universités et centres de recherche; et la garantie d’un crédit remboursable, améliorant la trésorerie même des entreprises en démarrage. Les avantages du crédit d’impôt CRIC sont clairs : il favorise l’essor d’innovations made in Québec en allégeant le fardeau financier et en incitant plus d’entreprises à oser innover.
Bien entendu, tirer le maximum du CRIC demande une certaine préparation : il faut monter un dossier solide, bien comprendre les critères d’admissibilité du crédit d’impôt, et intégrer ce programme dans sa stratégie de financement. Les aspects techniques comme le calcul du taux du crédit d’impôt CRIC, le respect du seuil d’exclusion ou la coordination avec le fédéral nécessitent l’attention du PME innovante aussi bien que de la grande entreprise. Mais l’effort en vaut la chandelle, compte tenu de l’aide financière à l’innovation substantielle en jeu.
En conclusion, le CRIC est un formidable outil de financement R&D pour les entreprises québécoises. Son ton accessible cache une portée stratégique : augmenter la compétitivité et la productivité en misant sur l’innovation. Si vous êtes une entreprise au Québec cherchant à développer la prochaine percée technologique ou à moderniser vos produits, le CRIC crédit d’impôt pourrait bien être l’atout qui fera la différence. Comment obtenir le CRIC ? En planifiant dès maintenant vos projets d’innovation et en vous assurant de satisfaire aux exigences du programme, vous vous donnez les moyens de décrocher ce financement. Ne laissez pas cet argent sur la table : informez-vous, préparez votre demande de crédit d’impôt CRIC avec sérieux, et propulsez vos innovations grâce à ce levier fiscal novateur. L’avenir de votre croissance et de la prospérité économique du Québec en sortira gagnant.
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Émile Audet - Spécialiste en subventions canadiennes

Émile Audet

Spécialiste en subventions canadiennes
Travaillant chez helloDarwin depuis quelques temps, je suis en charge de vous fournir les informations nécessaires sur l'aide gouvernementale. Dédié à aider les entreprises du Québec et du Canada à atteindre leur plein potentiel, j'écris sur le blogue d'helloDarwin à propos des différents programmes, allocations et du financement disponible pour permettre aux organisations d'effectuer leur transformation numérique en ayant accès à de l'aide fédérale et provinciale.

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