La déclaration revenu entreprise est une obligation annuelle incontournable pour tout propriétaire d’entreprise au Québec. Que vous soyez un travailleur autonome (entreprise individuelle) ou à la tête d’une société incorporée, il est essentiel de comprendre comment déclarer correctement vos revenus afin de respecter les lois fiscales et d’éviter pénalités et intérêts. Déclarer les revenus d’une entreprise peut sembler complexe au premier abord, surtout pour les entrepreneurs non fiscalistes. Cependant, avec les bonnes informations et une organisation rigoureuse, il est tout à fait possible de s’en acquitter efficacement.
Dans cet article, nous expliquons comment déclarer revenus entreprise au Québec, en couvrant les démarches tant pour les petites entreprises individuelles que pour les sociétés incorporées. Nous aborderons les formulaires requis (du T2125 déclaration revenu travailleur autonome jusqu’au formulaire CO‑17 Québec pour les sociétés), les échéances de déclaration T2 entreprise, les modes de transmission électronique T2, les principales déductions fiscales entreprise à connaître, le paiement des acomptes provisionnels société, ainsi que des conseils de tenue de livres déclaration entreprise. Un ton professionnel et pédagogique sera employé pour rendre ces explications accessibles, avec des exemples pratiques si nécessaire. En fin d’article, vous trouverez un récapitulatif des points clés et des conseils pour optimiser déclaration revenu entreprise et éviter les erreurs fréquentes déclaration entreprise.
Comprendre vos obligations fiscales d’entreprise au Québec
Avant d’entrer dans le détail des formulaires et procédures, il est important de situer le contexte. Les obligations fiscales d’une entreprise varient selon le statut juridique de celle-ci. Au Québec (comme dans le reste du Canada), on distingue principalement :
L’entreprise individuelle ou le travailleur autonome – Ici, l’entreprise n’a pas de personnalité morale distincte de son propriétaire. Les revenus d’entreprise sont déclarés dans la déclaration de revenus personnelle du propriétaire.
La société incorporée (compagnie) – Il s’agit d’une entité juridique distincte de ses propriétaires (actionnaires). La société doit produire sa propre déclaration de revenus distincte de celle des individus, à la fois au fédéral et au provincial.
Entreprises individuelles : Si vous êtes travailleur autonome ou exploitez une entreprise non incorporée, vos revenus d’entreprise doivent être déclarés dans votre déclaration de revenus personnelle (formulaire T1 fédéral et formulaire provincial TP-1 pour le Québec). Vous devrez pour cela remplir une annexe spéciale (le formulaire T2125 au fédéral, et son équivalent provincial) détaillant les revenus et dépenses de votre activité. En d’autres termes, le bénéfice net de votre entreprise individuelle sera imposé comme partie intégrante de votre revenu personnel. Il est crucial de bien distinguer vos revenus d’entreprise de vos autres revenus (p. ex. salaire, placements) dans votre déclaration personnelle.
Sociétés incorporées : Si votre entreprise est constituée en société (incorporée), elle a des obligations fiscales propres. Toute société opérant au Québec doit produire chaque année une déclaration de revenus société T2 (Canada) auprès de l’Agence du revenu du Canada (ARC) et un formulaire CO‑17 Québec auprès de Revenu Québec. Le formulaire T2 est la déclaration fédérale de revenus des sociétés qui sert également pour l’impôt des autres provinces, tandis que le formulaire CO‑17 Québec est spécifique à l’impôt sur le revenu des sociétés dans la province de Québec. Même une société qui n’a pas réalisé de profit ou qui est inactive doit généralement produire ces déclarations (une déclaration de revenus peut être requise même en l’absence de revenu, ne serait-ce que pour déclarer qu’il n’y a pas d’impôt à payer). Ne pas le faire peut entraîner des pénalités, peu importe la taille de la société.
En résumé, toute entreprise ayant des activités au Québec doit déclarer annuellement ses revenus soit via la déclaration personnelle du propriétaire (pour les entreprises non incorporées) soit via des déclarations de société séparées (T2 et CO-17 pour les sociétés incorporées). Dans les sections qui suivent, nous détaillons les procédures pour chaque cas, afin de vous guider pas à pas dans la déclaration de revenus de votre entreprise au Québec.
Déclaration des revenus d’une entreprise individuelle (travailleur autonome)
Vous êtes propriétaire unique, travailleur autonome ou exploitez une entreprise en nom propre? Dans ce cas, vos revenus professionnels sont imposés dans votre déclaration personnelle. Voici comment procéder pour déclarer correctement ces revenus d’entreprise en tant que particulier.
1. Remplir le formulaire T2125 (fédéral) – déclaration de revenu de travailleur autonome : Dans votre déclaration de revenus fédérale (T1 Générale), vous devrez joindre le formulaire T2125 – État des résultats des activités d’entreprise ou de profession. Ce formulaire T2125 sert à détailler les revenus bruts et les dépenses d’entreprise de votre activité autonome. On y indique le type d’activité (commerce, profession libérale, etc.), les revenus générés durant l’année, puis toutes les dépenses engagées pour gagner ces revenus. Le calcul aboutit à un revenu net d’entreprise (ou une perte nette) qui sera ensuite reporté dans votre déclaration T1. Assurez-vous de remplir un formulaire T2125 par entreprise ou par activité distincte, le cas échéant (par exemple, si vous avez deux petites entreprises différentes, il faudra deux états séparés).
Exemple pratique : Marie est consultante en marketing à Montréal et travaille à son compte. Dans son formulaire T2125, elle inscrira le total des honoraires qu’elle a facturés à ses clients en 2024 (disons 60 000 $ de revenus d’entreprise), puis détaillera ses dépenses liées à l’entreprise (loyer de son espace de bureau, fournitures, téléphone, déplacements professionnels, etc. totalisant par exemple 20 000 $ de déductions fiscales entreprise admissibles). Son revenu net d’entreprise apparaîtra comme 40 000 $ et sera imposé avec ses autres revenus personnels. Grâce à ce formulaire, Marie bénéficie de déductions spécifiques à son entreprise qui réduisent son revenu imposable personnel.*
2. Remplir la section provinciale (Revenu Québec) : Étant résident du Québec, vous devez aussi déclarer ces revenus dans votre déclaration de revenus provinciale (formulaire TP-1). Revenu Québec exige généralement un état des résultats semblable au T2125 pour déterminer le revenu d’entreprise aux fins de l’impôt provincial. Si vous remplissez vos déclarations à l’aide d ’un logiciel, les informations du T2125 seront transmises automatiquement dans la section provinciale appropriée (souvent via le formulaire Québec TP-80 – Revenus et dépenses d’entreprise ou de profession). L’important est de ne pas oublier que deux déclarations sont nécessaires pour un travailleur autonome au Québec : fédérale et provinciale. Heureusement, les mêmes chiffres de revenus et dépenses sont utilisés, il suffit de les reproduire dans chaque déclaration.
3. Respecter les dates limites de production et de paiement : Les particuliers qui gagnent des revenus d’entreprise bénéficient d’un délai supplémentaire pour produire leur déclaration de revenus. Si vous ou votre conjoint(e) avez exploité une entreprise en 2024, la date limite pour transmettre la déclaration de revenus personnelle est le 15 juin 2025 (au lieu du 30 avril). Cela vaut tant pour l’ARC que pour Revenu Québec. Attention : cette extension ne s’applique qu’à la transmission de la déclaration. L’échéance pour le paiement de tout impôt dû, elle, demeure le 30 avril. En d’autres termes, si votre entreprise individuelle a dégagé un profit imposable en 2024, vous devez calculer et payer tout solde d’impôt estimé pour le 30 avril 2025 dernier délai, même si vous envoyez les formulaires T1/TP-1 en juin. Tout paiement en retard pourrait entraîner des intérêts. Il est donc recommandé de faire vos calculs bien avant avril pour prévoir l’impôt à payer. Vous pouvez envoyer votre déclaration plus tard (avant le 15 juin), mais idéalement, ne tardez pas afin d’éviter tout stress inutile et pour recevoir plus tôt tout remboursement éventuel.
4. Distinguer revenus d’entreprise et autres revenus : Dans votre déclaration personnelle, les revenus de votre entreprise individuelle s’ajoutent à vos autres sources de revenus (emploi salarié, revenus de placement, etc.). Cependant, seule la portion revenu net d’entreprise (après déduction des dépenses admissibles) est imposée. Veillez donc à bien identifier et réclamer toutes les dépenses d’entreprise admissibles. Parmi les déductions fiscales entreprise courantes pour un travailleur autonome, on peut citer :
Les fournitures et matériel (papeterie, petits équipements, outils informatiques nécessaires à l’activité)
Le loyer ou les frais de bureau à domicile (si vous utilisez une partie de votre domicile pour votre travail, proportionnellement à l’espace utilisé)
Les frais de téléphone et internet liés à l’entreprise
Les déplacements professionnels (frais de véhicule, kilométrage pour affaires, transport, hébergement et repas lors de voyages d’affaires, selon les limites permises)
Les services professionnels (honoraires de comptable pour la tenue de livres ou la préparation de la déclaration, conseils juridiques, etc.)
Les assurances et cotisations liées à l’entreprise (assurance responsabilité professionnelle, cotisations à des associations professionnelles pertinentes)
Les taxes salariales si vous avez des employés (part de l’employeur aux régimes publics, comme le RRQ, l’assurance emploi, etc., et salaires versés déductibles en tant que dépenses)
Assurez-vous de conserver des preuves pour chacune de ces dépenses. Conserver pièces justificatives entreprise est non seulement une bonne pratique de gestion, mais c’est aussi requis en cas de vérification fiscale. Revenu Québec et l’ARC peuvent exiger de voir les factures, reçus et relevés bancaires appuyant vos déductions, jusqu’à six ans après la déclaration. Une tenue de livres minutieuse tout au long de l’année facilitera grandement la préparation de votre déclaration et justifiera vos calculs en cas de contrôle.
5. Prévoir les acomptes provisionnels (si applicables) : Lorsque votre entreprise individuelle prend de l’ampleur, il se peut que vous deviez verser des acomptes provisionnels d’impôt. En effet, si vous avez un solde d’impôt à payer élevé deux années de suite, le gouvernement exigera des paiements d’impôt périodiques l’année suivante. Au fédéral, si votre impôt net dû dépasse 3 000 $ (et au Québec 1 800 $) pour l’année courante et l’année précédente, vous serez inscrit au régime des acomptes provisionnels. Dans ce cas, plutôt que d’attendre avril pour payer la totalité de l’impôt, vous devrez faire des versements intermédiaires (généralement trimestriels, les 15 mars, 15 juin, 15 sept. et 15 déc.). Ces acomptes visent à étaler votre charge fiscale sur l’année et à éviter un solde trop lourd en fin d’année. Pour un travailleur autonome, il est judicieux de mettre de côté dès que possible une portion de vos revenus pour couvrir l’impôt et les cotisations, ou de faire vous-même des paiements volontaires à mesure que vous gagnez des revenus, même si ce n’est pas obligatoire la première année.
En suivant ces étapes – tenue de livres rigoureuse, remplissage des formulaires requis (T2125/TP-80), respect des échéances et mise de côté de l’impôt – la déclaration de revenu d’une entreprise individuelle se fera sans encombre. N’hésitez pas à utiliser un logiciel d’impôt adapté aux particuliers avec travail indépendant, ou à consulter un comptable, surtout la première fois, afin de vous assurer que rien n’est oublié. Une fois le processus bien compris, vous serez outillé pour déclarer vos revenus d’entreprise de façon optimale chaque année.
Déclaration des revenus pour une société incorporée (T2 et CO-17)
Passons maintenant au cas des sociétés incorporées (compagnies). La fiscalité des sociétés est distincte de celle des particuliers, et implique des formulaires spécifiques ainsi qu’un échéancier différent. Si votre entreprise est une société par actions enregistrée (incorporée), voici ce que vous devez savoir sur sa déclaration de revenus annuelle au Québec.
1. Formulaires T2 et CO-17 – deux déclarations pour votre société : Toute société résidant au Canada doit produire une déclaration de revenus des sociétés T2 chaque année auprès de l’ARC. Cette déclaration de revenus société T2 (Canada) est un formulaire fédéral standardisé pour calculer l’impôt sur le revenu des sociétés. Pour les entreprises qui exercent au Québec, il faut également produire une déclaration provinciale distincte : le formulaire CO‑17 Québec (aussi appelé CO-17, Déclaration de revenus des sociétés) à transmettre à Revenu Québec. Le T2 fédéral et le CO-17 québécois couvrent généralement la même période financière (votre exercice comptable annuel) et contiennent en grande partie les mêmes informations financières, mais ils sont envoyés à deux administrations fiscales différentes.
En pratique, lorsque vous faites les impôts d’une société québécoise, vous préparez le T2 et le CO-17 en parallèle. Bonne nouvelle : les logiciels d’impôt pour sociétés facilitent grandement ce travail en générant à la fois la déclaration T2 et la déclaration CO-17 à partir d’un seul ensemble de données financières. Si vous travaillez manuellement, il faudra remplir séparément chaque formulaire. Vous pouvez télécharger formulaire T2 (versions PDF à remplir) sur le site de l’ARC ou le commander, de même que télécharger le formulaire CO‑17 Québec (PDF) sur le site de Revenu Québec. Ces formulaires contiennent plusieurs pages et annexes : par exemple, toute société doit joindre à minima ses états financiers (bilan, état des résultats) via les annexes T2 correspondantes (annexe 100, 125, etc. pour le fédéral) et l’équivalent dans le CO-17.
2. Période de déclaration et année fiscale : Contrairement aux particuliers, les sociétés peuvent choisir une date de fin d’exercice autre que le 31 décembre. Votre année d’imposition de la société correspond à votre exercice financier annuel, qui peut par exemple s’étendre du 1er juillet au 30 juin, ou toute autre période de 12 mois. C’est à la fin de cet exercice que l’on calcule le revenu imposable de la société. Notez que lorsqu’une société est nouvellement créée, son premier exercice peut être plus court ou plus long que 12 mois, mais ne peut jamais dépasser 53 semaines. Il est important de définir clairement votre exercice financier, car toutes les échéances fiscales en découlent.
3. Date limite de production de la déclaration de la société : La règle générale pour les sociétés est la suivante – la déclaration T2 doit être produite au plus tard 6 mois après la fin de l’année d’imposition de la société. Cette même échéance de 6 mois s’applique au formulaire CO-17 au Québec. Par exemple, si votre société clôture son exercice le 31 décembre 2024, la déclaration devra être transmise d’ici le 30 juin 2025. Si l’exercice se termine le 31 mars 2025, la date limite de production sera le 30 septembre 2025, etc. Il est fortement conseillé de noter cette échéance déclaration T2 entreprise dans votre calendrier dès la fin de l’exercice afin de ne pas l’oublier. À l’approche de la date butoir, assurez-vous d’avoir rassemblé tous les documents et d’avoir complété le T2 et le CO-17 à temps. Un envoi en retard expose la société à des pénalités de retard (généralement un pourcentage de l’impôt dû, avec un minimum, plus des intérêts quotidiens sur l’impôt en souffrance). Même si votre société n’a pas d’impôt à payer (par exemple en cas de perte), il est impératif de produire les déclarations dans les délais pour éviter des pénalités pour production tardive.
4. Date limite de paiement de l’impôt de la société : Produire la déclaration à temps est une chose, payer l’impôt en est une autre. L’ARC et Revenu Québec considèrent que l’impôt sur le revenu d’une société doit être payé dans les deux ou trois mois suivant la fin de l’exercice, selon le type de société. En général, une société doit payer tout solde d’impôt dans les 2 mois après la fin de l’année fiscale. Cependant, les sociétés privées sous contrôle canadien (SPCC) qui sont de petites entreprises peuvent bénéficier d’un délai de paiement allant jusqu’à 3 mois après la fin de l’exercice. Ce traitement de faveur de 3 mois s’applique si la société est une SPCC tout au long de l’année et que son revenu imposable est inférieur à un certain seuil (par exemple, elle a droit à la déduction pour petite entreprise sur un revenu imposable jusqu’à 500 000 $). Exemple : votre PME (SPCC) clôture son exercice le 30 juin – vous aurez jusqu’au 30 septembre pour payer l’impôt sans intérêt; en revanche, vous devrez quand même transmettre les formulaires T2/CO-17 d’ici le 31 décembre. Retenez que cette extension à 3 mois ne concerne que le paiement et seulement pour les SPCC admissibles, pas la production des déclarations (qui reste 6 mois). Si vous n’êtes pas certain que votre société bénéficie du délai de 3 mois, il est prudent de viser 2 mois pour le paiement afin d’éviter des intérêts.
5. Acomptes provisionnels pour les sociétés : Tout comme pour les particuliers, les sociétés doivent verser des acomptes provisionnels d’impôt si leur montant d’impôt à payer dépasse un seuil déterminé. En règle générale, lorsqu’une société doit plus de 3 000 $ d’impôt fédéral (et provincial) dans une année, les autorités fiscales exigent des acomptes l’année suivante. Les grandes entreprises versent souvent des acomptes mensuels, mais les petites sociétés privées peuvent être autorisées à payer sur une base trimestrielle, à condition notamment d’avoir un impôt annuel peu élevé et un bon historique de conformité. Scénario courant : si votre société est nouvelle ou avait un impôt inférieur à 3 000 $ l’an dernier, il n’y a pas d’acomptes à verser – vous réglerez simplement le solde total dans les mois suivant la fin d’exercice. En revanche, dès que l’impôt dû dépasse le seuil, il faudra faire des paiements périodiques. Ces acomptes provisionnels société sont généralement dus mensuellement ou trimestriellement (le calendrier exact vous sera précisé par l’ARC/Revenu Québec, par exemple le 30e jour de chaque mois ou le 15e jour du mois suivant chaque trimestre). Chaque acompte est un paiement partiel de l’impôt de l’exercice en cours, basé sur une estimation (souvent calquée sur l’année précédente ou une projection de l’année en cours). Au moment de produire la déclaration annuelle, vous calculerez l’impôt réel de la société, puis soustrairez les acomptes déjà payés pour déterminer le solde final. S’il manque des montants (acomptes insuffisants), un intérêt sera appliqué sur la différence non payée à temps. Gérez donc prudemment vos flux de trésorerie pour pouvoir respecter ces paiements. Astuce : il est possible de configurer des paiements automatiques pour les acomptes afin de ne pas en manquer un.
6. Modes de production : transmission électronique T2 ou papier : De nos jours, la plupart des déclarations de revenus des sociétés sont produites par voie électronique. L’ARC encourage fortement la transmission électronique T2 via son service IMPÔTNet pour les sociétés (appelé « Corporation Internet Filing » en anglais). D’ailleurs, l’ARC exige la production électronique du T2 pour les entreprises dont les revenus bruts excèdent un certain seuil (p. ex. 1 million $), sauf exception. Même si votre société est plus petite, utiliser la voie électronique est recommandé : c’est plus rapide, plus sûr (accusé de réception immédiat) et cela réduit les risques d’erreurs grâce aux validations automatisées des logiciels. Pour transmettre votre T2 en ligne, vous devez utiliser un logiciel de préparation de déclaration T2 approuvé par l’ARC ou faire affaire avec un professionnel (comptable/fiscaliste) qui le fera pour vous. La déclaration provinciale CO-17 peut également être transmise électroniquement en même temps que la T2 si vous utilisez un logiciel compatible (les logiciels autorisés envoient les deux déclarations aux agences respectives). Alternativement, vous pouvez imprimer et poster les formulaires T2 et CO-17. Toutefois, l’envoi postal a des inconvénients : délais postaux, risque d’erreur de saisie à la réception et absence de confirmation instantanée. À moins de n’avoir qu’une toute petite société et d’être très à l’aise avec les formulaires papier, l’utilisation d’un logiciel demeure la voie à privilégier pour déclarer les revenus de votre société.
7. Outils et logiciels pour vous aider à préparer la déclaration T2 : Produire une déclaration de revenus de société implique de remplir de nombreuses annexes fiscales complexes (calcul des déductions, crédits, impôts à payer, etc.). Heureusement, il existe des logiciels de préparation de déclaration T2 qui simplifient grandement la tâche. Par exemple, TurboImpôt (version TurboImpôt Entreprises) ou ImpôtExpert T2 sont des logiciels populaires au Canada pour les PME incorporées. Ces outils prennent en charge les formulaires T2 et CO-17 et offrent des assistances intégrées, comme des contrôles d’erreurs et des explications ligne par ligne. En effet, un logiciel comme TurboImpôt fournit pour chaque étape une ligne directrice T2 TurboImpôt – c’est-à-dire des indications claires sur quoi inscrire dans chaque case, des info-bulles d’aide, et même des optimiseurs pour repérer des déductions possibles. Ils automatisent les calculs (par exemple, le calcul de la déduction pour petite entreprise, des amortissements, etc.) et réduisent le risque d’oublier un champ obligatoire. L’investissement dans un logiciel homologué peut s’avérer rentable par rapport au temps gagné et aux erreurs évitées. De plus, ces logiciels sont mis à jour chaque année selon les nouvelles dispositions fiscales, intégrant ainsi les dernières lignes directrices T2 émises par les autorités. Si vous préférez, vous pouvez bien sûr confier cette tâche à un comptable ou à un fiscaliste. Un professionnel saura appliquer correctement les règles fiscales à votre situation et peut vous conseiller sur la planification fiscale de votre entreprise. Toutefois, pour les petites sociétés aux opérations simples, l’utilisation d’un logiciel demeure une ressource guide T2 Revenu Québec précieuse (souvent accompagnée de guides et de soutien technique) pour produire vous-même votre déclaration tout en économisant des frais professionnels. N’hésitez pas à consulter également le Guide T2 de l’ARC et la documentation de Revenu Québec (par exemple, le Guide de la déclaration de revenus des sociétés publié par Revenu Québec) – ces ressources guides officielles fournissent des explications détaillées pour chaque formulaire et annexe, et peuvent être utilisées en parallèle du logiciel pour mieux comprendre ce que vous remplissez.
8. Déductions fiscales et optimisation pour les sociétés : La charge fiscale d’une société peut être réduite grâce à divers mécanismes légaux qu’il est important de connaître. Premièrement, assurez-vous de réclamer toutes les dépenses d’entreprise déductibles : salaires versés aux employés (y compris vous-même en tant qu’actionnaire-employé si vous prenez un salaire), loyer et frais de bureau, fournitures, frais de déplacement d’affaires, coûts de véhicule d’entreprise, assurances, honoraires professionnels, intérêts sur emprunts d’entreprise, taxes foncières (si vous détenez un immeuble commercial), etc. Toutes ces dépenses viennent diminuer le revenu imposable de la société. Deuxièmement, informez-vous sur la déduction pour petite entreprise (DPE) – il s’agit d’un taux d’imposition réduit accordé aux sociétés privées canadiennes sur la première tranche de revenu imposable (jusqu’à 500 000 $) tiré d’une entreprise active. En 2025, ce taux fédéral réduit est de 9 % au lieu du taux général de 15 % sur le revenu de la société, ce qui représente une économie considérable pour les PME admissibles. Le Québec offre également un taux d’imposition réduit pour les petites entreprises qui répondent à certains critères (par exemple, nombre d’heures travaillées au Québec, masse salariale, etc.). Assurez-vous de remplir les annexes appropriées dans le T2 et le CO-17 pour bénéficier de ces taux réduits si votre société y a droit.
Par ailleurs, optimiser votre déclaration de revenu d’entreprise peut aussi impliquer de choisir judicieusement comment retirer l’argent de votre compagnie. Par exemple, déciderez-vous de vous verser un salaire déductible (ce qui réduit le bénéfice imposable de la société) ou de vous verser des dividendes (qui ne sont pas déductibles pour la société, mais qui bénéficient d’un traitement fiscal particulier chez le bénéficiaire)? Ces décisions peuvent avoir un impact sur le montant d’impôt total payé. Il peut être utile d’en discuter avec un conseiller fiscal pour trouver le bon équilibre entre impôt de la société et impôt personnel des actionnaires. Finalement, n’oubliez pas les crédits d’impôt ou incitatifs particuliers : crédits RS&DE (recherche scientifique et développement expérimental) pour les entreprises innovantes, crédits pour investissements, crédits multimédias, etc., s’il en existe qui s’appliquent à votre secteur. Une optimisation de la déclaration de revenus d’entreprise consiste à rester informé des mesures fiscales dont votre entreprise peut bénéficier afin de réduire légalement son fardeau fiscal.
Erreurs fréquentes à éviter dans la déclaration d’entreprise
Même avec la meilleure volonté, certaines erreurs ou omissions peuvent se glisser lors de la préparation des déclarations fiscales de votre entreprise. Voici une liste des erreurs fréquentes déclaration entreprise et des pièges à éviter, que vous soyez un entrepreneur individuel ou que vous gériez une société :
Mélanger finances personnelles et d’entreprise : C’est une erreur commune chez les nouveaux entrepreneurs individuels. Il est recommandé d’utiliser un compte bancaire dédié à l’entreprise et de bien séparer les dépenses personnelles de celles de l’entreprise. Cela facilitera grandement la tenue de livres et évitera d’oublier des revenus ou de déduire par mégarde des dépenses non admissibles.
Tenue de livres insuffisante ou retardée : Négliger la comptabilité tout au long de l’année est l’une des principales causes de stress au moment de la déclaration. Une bonne tenue de livres d’entreprise implique de consigner régulièrement les revenus encaissés et les dépenses payées, de concilier vos comptes bancaires mensuellement et de conserver tous les justificatifs. Si vous attendez la fin de l’année pour trier des reçus en vrac, vous risquez de faire des erreurs ou de passer à côté de déductions importantes. Investissez dans un logiciel de comptabilité de base ou engagez un professionnel pour maintenir vos registres à jour.
Oublier de conserver pièces justificatives entreprise : Lorsque vous déclarez des dépenses, vous devez pouvoir les appuyer en cas de vérification. Ne jetez pas les factures et contrats liés à votre entreprise. Classez-les par catégorie ou par date, physiquement ou numériquement. Au Canada, les entreprises sont tenues de garder leurs dossiers financiers et pièces justificatives pendant au moins 6 ans après l’année d’imposition visée. Une perte de reçus pourrait vous empêcher de défendre une déduction en cas d’audit, entraînant une cotisation supplémentaire.
Dépasser les échéances de production ou de paiement : Comme mentionné plus haut, les retards de production (dépôt des déclarations après la date limite) et de paiement de l’impôt dû peuvent coûter cher. Même si vous êtes très occupé à gérer votre entreprise, notez bien les dates limites (30 avril / 15 juin pour les particuliers avec entreprise, et fin du mois X pour les sociétés selon l’exercice) et préparez-vous à l’avance. En cas d’oubli, chaque mois de retard augmente la pénalité initiale, sans parler des intérêts quotidiens sur l’impôt. Si vous pensez ne pas pouvoir fournir la déclaration complète à temps, produisez au moins une estimation ou faites une demande d’aide auprès d’un comptable pour éviter la pénalité maximale.
Sous-estimer ou omettre des revenus : Certains entrepreneurs pourraient être tentés de ne pas déclarer la totalité de leurs revenus (par exemple des ventes au comptant non facturées). C’est illégal et risqué. L’ARC et Revenu Québec ont des moyens de détection (comparaison des ratios financiers, contrôles croisés via les relevés que vos clients ou payeurs peuvent produire, etc.). Il vaut mieux tout déclarer et payer l’impôt approprié que d’encourir des pénalités pour omission (voire des poursuites pour évasion fiscale dans les cas graves). De même, assurez-vous de déclarer tous les revenus de votre entreprise même s’ils proviennent de nouvelles plateformes (ventes en ligne, économie de partage, etc.), et de bien distinguer ce qui relève de l’entreprise.
Erreurs de calcul ou formulaires mal remplis : Une case cochée incorrectement, un zéro en trop, ou un oubli d’annexe peut ralentir le traitement de votre déclaration et mener à des redressements. Par exemple, pour les sociétés, ne pas joindre les états financiers requis ou oublier de signer la déclaration peut invalider votre envoi. Pour éviter cela, utilisez les listes de vérification fournies dans les guides officiels ou via les logiciels. Relisez votre déclaration ou faites-la réviser par quelqu’un d’autre si possible. Un petit détail manquant (comme un numéro d’entreprise, un numéro de NAS pour un travailleur autonome, ou la signature du signataire autorisé de la société) est facilement évitable en prenant le temps de tout vérifier avant l’envoi.
Ne pas profiter de certaines déductions ou crédits : À l’opposé de l’oubli de revenus, beaucoup de contribuables d’entreprise paient trop d’impôts simplement parce qu’ils ne connaissent pas toutes les déductions fiscales auxquelles ils ont droit. Par exemple, un travailleur autonome pourrait négliger de réclamer une partie de ses frais de logement lorsqu’il travaille de la maison, ou un propriétaire de société pourrait oublier le crédit d’impôt pour PME sur du développement multimédia. Renseignez-vous chaque année sur les nouveautés fiscales et parcourez les sections pertinentes des formulaires pour identifier des cases qui pourraient vous bénéficier. Si vous utilisez un logiciel, remplissez soigneusement les questionnaires, car ils sont conçus pour repérer les déductions applicables en fonction de vos réponses.
En évitant ces erreurs communes, vous rendez le processus de déclaration beaucoup plus serein et sécurisé pour votre entreprise. L’important est d’être proactif : tenez une comptabilité à jour, informez-vous ou faites-vous accompagner, et ne remettez pas les obligations fiscales au dernier moment. Ainsi, vous minimiserez les risques d’erreur et maximiserez les bénéfices des dispositions fiscales pour votre entreprise.
Conclusion : récapitulatif et conseils clés
Déclarer les revenus de son entreprise au Québec est une tâche incontournable qui peut sembler ardue, mais qui devient gérable avec une bonne préparation et les bons outils. En résumé, assurez-vous d’identifier le régime qui correspond à votre situation (entreprise individuelle vs société incorporée) et de respecter les obligations propres à chacun : formulaires T2125 et déclaration personnelle avec extension au 15 juin pour les travailleurs autonomes, déclarations T2 fédérale et CO‑17 Québec pour les sociétés dans les six mois suivant la fin de l’exercice. Respecter les délais, bien tenir vos registres et exploiter toutes les déductions fiscales entreprise pertinentes sont les maîtres-mots d’une fiscalité bien gérée.
Pour terminer, voici quelques conseils clés pour optimiser votre déclaration de revenu d’entreprise et vous assurer une conformité sans faille :
Organisez-vous toute l’année : Une comptabilité à jour et des dossiers bien classés (revenus, dépenses, pièces justificatives) vous feront gagner un temps précieux au moment de la déclaration et éviteront bien des maux de tête.
Respectez scrupuleusement les échéances : Notez dans votre agenda les dates limites applicables (production et paiement) et préparez-vous à soumettre vos déclarations avant ces dates. C’est un stress en moins et des économies en évitant pénalités et intérêts.
Utilisez la technologie ou faites-vous accompagner : N’hésitez pas à recourir à un logiciel de préparation de déclaration T2 ou à des outils en ligne pour les particuliers en affaires. Les lignes directrices T2 intégrées et l’automatisation des calculs réduiront les erreurs. Si vos affaires sont complexes, investir dans les services d’un comptable ou fiscaliste peut vous faire sauver de l’argent à long terme.
Connaissez vos déductions et crédits : Informez-vous chaque année des dépenses admissibles et crédits d’impôt qui concernent votre entreprise. Maximisez les déductions (sans exagérer bien sûr) afin de optimiser votre déclaration de revenu d’entreprise et ne pas payer plus d’impôt que nécessaire.
Conservez tous les justificatifs : Adoptez une politique de conservation des documents rigoureuse. Qu’il s’agisse de factures, de relevés ou de contrats, archivez-les pendant au moins 6 ans. En cas de contrôle fiscal, vous aurez ainsi toutes les preuves sous la main pour justifier vos chiffres.
En appliquant ces conseils, les propriétaires d’entreprises – qu’ils soient travailleurs autonomes ou dirigeants de sociétés incorporées – pourront aborder la saison des déclarations de revenus avec plus de sérénité. L’objectif est de déclarer ses revenus d’entreprise de manière complète et exacte, tout en profitant pleinement des dispositions fiscales offertes aux entrepreneurs. Avec une bonne planification et de l’assiduité, vous optimiserez votre situation fiscale et assurerez la conformité de votre entreprise face aux exigences de l’ARC et de Revenu Québec. Bonne déclaration annuelle à tous les entrepreneurs québécois !