Créé le 20 juin 1985 par la transformation de l’ancien ministère des Affaires sociales, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) s’inscrit dans la longue évolution du système sociosanitaire québécois. Celui-ci a pris sa forme moderne en 1971 avec l’adoption de la première Loi sur les services de santé et les services sociaux, qui a instauré un réseau public intégré de soins de santé et de services sociaux à l’échelle provinciale. Ce réseau s’est bâti sur des fondations posées dans les années 1960, notamment la mise en place du Régime d’assurance-hospitalisation en 1961 (gratuité des soins hospitaliers) et la création, en 1969-1970, de la Régie de l’assurance maladie du Québec assurant la couverture médicale universelle. Aujourd’hui, le MSSS est l’un des ministères les plus importants du gouvernement du Québec sur le plan budgétaire. Il supervise un vaste système déployé dans 18 régions sociosanitaires, qui comprend des dizaines d’établissements de santé et de services sociaux ainsi que de nombreux organismes partenaires à travers la province.
La mission générale du MSSS est de « maintenir, améliorer et restaurer la santé et le bien-être de la population québécoise en rendant accessibles un ensemble de services de santé et de services sociaux, intégrés et de qualité, contribuant ainsi au développement social et économique du Québec ». Concrètement, le ministère définit les orientations stratégiques et les normes du système de santé et de services sociaux et veille à leur application dans l’ensemble de la province. Il partage la mise en œuvre de sa mission avec les établissements du réseau, présents sur tout le territoire. Ces établissements, organisés en 18 régions sociosanitaires, comprennent 22 centres intégrés de santé et de services sociaux (dont certains à vocation universitaire) qui chapeautent l'offre de services locale, ainsi que d’autres institutions spécialisées offrant des soins surspécialisés au niveau provincial. À travers cette structure, le MSSS assure la cohérence et l’uniformité des services offerts aux citoyens, tout en respectant les particularités régionales.
Les champs d’intervention du MSSS sont vastes. En matière de santé publique, le ministère assume les fonctions nationales telles que la surveillance de l’état de santé de la population, la promotion de la santé et du bien-être, la prévention des maladies, des problèmes psychosociaux et des traumatismes, de même que la protection de la santé. Il joue un rôle de pilotage et de gouvernance du réseau, en régulant et en coordonnant l’ensemble du système sociosanitaire québécois. Cela implique notamment d’assurer la coordination des services entre les différentes régions et entre les établissements, via des mécanismes de référence et de collaboration, afin de garantir un parcours de soins intégré pour les usagers. Le MSSS établit aussi les standards de qualité ainsi que les priorités et objectifs stratégiques pour le réseau, et veille à leur mise en œuvre par les instances concernées. Par ailleurs, il répartit de façon équitable les ressources financières, humaines et matérielles à travers le réseau et exerce un suivi de leur utilisation, tout en évaluant les résultats obtenus par rapport aux objectifs fixés, dans une perspective d’amélioration continue de la performance du système.
Enfin, en tant que mandataire de programmes de soutien financier, le MSSS appuie financièrement de nombreux acteurs du milieu de la santé et des services sociaux. À travers divers programmes et enveloppes budgétaires, il soutient les établissements du réseau, les organismes communautaires et d’autres initiatives ciblées afin de concrétiser ses orientations sur le terrain. Ces soutiens visent notamment à aider les populations vulnérables, à améliorer l’accès aux soins et aux services, à encourager l’innovation dans l’organisation des services, ainsi qu’à renforcer les efforts de prévention et de promotion de la santé. Par exemple, le ministère subventionne de nombreux organismes communautaires en santé et services sociaux pour qu’ils offrent des services complémentaires aux populations dans le besoin. Il finance également des projets spécifiques alignés sur ses priorités stratégiques (par exemple, le vieillissement en santé, la santé mentale, la réduction des inégalités en santé, etc.), contribuant ainsi à l’innovation et à l’amélioration du système.