Le BEC pour répondre au workflow des communicateurs
Le monde de la communication est réputé pour son dynamisme et son rythme effréné. Ce domaine est composé de milliers de professionnels qui donnent chaque jour le meilleur d’eux-mêmes pour réussir leur mission. Les deadlines, les projets, les changements de dernière minute et la satisfaction des clients font partie de leur quotidien.
Les communicateurs sont aussi connus pour leur utilisation intensive des technologies numériques. Le développement de ces outils fait qu’ils ont du mal à « dérocher » une fois la porte du bureau franchie. S’ajoutent à cela l’apparence et le paraître qui sont très importants dans cet univers où on a du mal à s’exprimer sur ses difficultés.
Pour pallier à ce problème, un organisme philanthropique a été mis en place en 2004. Le BEC a été créé pour répondre à la détresse des professionnels de la communication, en leur apportant une aide sur mesure.
Le BEC : une aide dédiée aux communicateurs
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Le Bénévolat d’entraide aux communicateurs (BEC) est un organisme à but non lucratif venant en aide aux professionnels de l’industrie publicitaire et médiatique. Chaque année, le BEC aide les communicateurs à mieux faire face à leurs problèmes personnels, professionnels ou financiers. Le BEC n’est éligible à aucune subvention, il est financé par le secteur privé et les particuliers. L’organisme offre une variété de services gratuits et confidentiels à destination des communicateurs, notamment :
- De l’aide psychologique;
- Des conseils aux entrepreneurs;
- Du soutien et des conseils financiers;
- Des services d’orientation professionnelle.
Le soutien psychologique est le service le plus sollicité au BEC et représente environ 50% des demandes. L’organisme travaille principalement pour répondre à cette tendance de workflow qui atteint la santé mentale de nombreux professionnels.
« Des études ont démontré que lorsque la charge de travail est trop importante, les professionnels ont tendance à écarter tous les facteurs de bonheur dans leur vie, comme de faire du sport, accompagner ses enfants à l’école, ou tout simplement passer du temps en couple » indique Valérie Charest, gestionnaire du BEC. Le fait d’éliminer le « positif » dans sa vie engendre des dépressions, des burnouts et toutes sortes de maladies mentales devenues un fléau dans notre société. Les professionnels de la publicité se retrouvent souvent pris dans un engrenage dont ils ont du mal à se sortir.
Valérie Charest, une bénévole de cœur
Valérie Charest est la gestionnaire du BEC depuis 3 ans. Cette professionnelle de la communication connaît bien la réalité des agences numériques, puisqu’elle y a travaillé durant plusieurs années. Valérie a toujours été liée à l’univers philanthropique autant d’un point de vue personnel que professionnel; c’est d’ailleurs cette qualité qui lui a permis d’accéder à son emploi actuel. En effet, Valérie Charest a été bénévole à la soirée Bal en Noir du BEC durant 3 années, avant de se voir proposer un poste de gestionnaire.
Le Bal en Noir est une soirée de réseautage annuelle organisée par le BEC. C’est grâce à l’aide d’une cinquantaine de bénévoles que cet événement a lieu chaque année. Cette occasion rassemble toutes les entreprises de publicité, web et média pour une soirée mondaine riche en rencontres.
Valérie Charest prend à cœur sa mission de promotion du bénévolat. Elle travaille actuellement sur un projet philanthropique rassemblant plusieurs dirigeants d’agences publicitaires afin d’introduire le bénévolat dans les entreprises. « Le but c’est que chaque employé puisse avoir accès chaque année à une journée de congé payé, pour faire du bénévolat dans l’organisme de son choix » explique Valérie Charest.
Vie personnelle/vie professionnelle : quand les technologies suppriment la barrière
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Il était plus simple à l’époque de concilier vie familiale et vie professionnelle. Les communicateurs pouvaient passer des heures au bureau, mais une fois rentrés chez eux, le travail ne venait pas interférer dans leur vie personnelle. Aujourd’hui avec nos ordinateurs, mobiles et tablettes, nous restons connectés à notre travail, même quand nous ne sommes pas supposés travailler.
Une notification qui sonne et hop on se rue vers notre téléphone. Nous sommes souvent tentés de répondre à un courriel en se disant « au moins ce n’est plus à faire » mais méfiez-vous, ce genre d’habitude risque de supprimer la frontière entre le travail et le personnel, ce qui vous empêchera de souffler.
Le stresse qui s’accumule peut se manifester de différentes manières : de la tristesse, des larmes, de la colère. Votre corps peut également vous envoyer des signaux comme de la fièvre, de la fatigue, ou de l’irritabilité. Les travailleurs autonomes ont plus de chance de tomber dans le workflow car ils ne sont pas tenus de faire un 9 à 5 et sont souvent tentés de travailler en fin de semaine. Pourtant, il est nécessaire pour votre santé mentale et physique de décrocher, ne serait-ce qu’un ou deux jours par semaine pour évacuer et se relaxer.
Le burnout chez les entrepreneurs
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Un entrepreneur qui est en train de concrétiser un projet professionnel ne compte pas ses heures. Cela peut s’avérer nécessaire sur une courte période, mais ça peut être vecteur de burnout ou de dépression à plus long terme. Valérie Charest explique que « le burnout est surtout une question d’accumulation, car chacun a ses propres limites et il est indispensable de les connaître. À force de trop travailler, nous perdons l’énergie et la motivation nécessaires pour continuer à se donner à 100% dans nos tâches ».
Il est nécessaire de se fixer des règles de vie comme de prendre des pauses, ou d’aller se coucher à une heure raisonnable pour apporter un équilibre à sa vie. Le burnout est difficile à détecter par soi-même, alors écoutez votre entourage et prenez en considération son opinion. Vos proches auront une vision plus objective de votre état si vous êtes trop absorbé par votre travail.
Le BEC en chiffres
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En 2017, le BEC a aidé un total de 586 familles. Il faut savoir que les communicateurs sont autant éligibles que leurs proches à obtenir de l’aide de l’organisme. Pour que le processus d’aide fonctionne, il faut que la vie personnelle marche aussi bien que la vie professionnelle, d’où l’intérêt d’intégrer la famille.
Dans la même année, le BEC a fourni 2 360 heures de psychothérapie, de conseils financiers et divers autres services. À noter qu’en 2017, les appels concernant la santé mentale ont augmenté de 51%. Ce chiffre s’explique par la réussite des campagnes de notoriété, le bouche-à-oreille et l’ouverture de la société sur la santé mentale.
Même si le BEC couvre l’ensemble du territoire canadien, il serait intéressant de souligner que 47% des appels pancanadiens proviennent du Québec. « Certains québécois trouvent ça alarmant, mais personnellement je ne trouve pas que ce soit une mauvaise chose. Les personnes sont plus sensibilisées et osent aller chercher de l’aide avant qu’il ne soit trop tard » indique Valérie Charest.
Suggestion de lecture pour les communicateurs
Les deux ouvrages qui ont particulièrement marqué Valérie Charest sont : Outliers et The end of procrastination. Le premier livre intitulé Outliers : The Story of Success a été écrit par Malcolm Gladwell. Cette lecture est un véritable voyage dans l’histoire de personnages brillants et célèbres et explique à travers des statistiques, de quelle manière ces personnes ont percé dans leur domaine.
D’un autre côté, The end of procrastination de Petr Ludwig évoque un fait de société, la procrastination. Cet outil aide les professionnels à augmenter leur productivité en tirant le meilleur parti de leurs journées. L’ouvrage renferme plusieurs stratégies pour mettre fin à la procrastination et faire bouger les choses dans sa vie.
Crédit pour la photo de Valérie Charest : BODOÜM Photographie
Apprenez-en plus sur le Bénévolat d’entraide aux communicateurs (BEC) en écoutant l’entrevue intégrale de Valérie Charest dans le podcast helloDarwin animé par Olivier Lambert de chez Tactik média.
À propos de l'intervieweur:
Cet épisode du Podcast helloDarwin a été préparé et animé par Olivier Lambert de chez Tactik Média. Œuvrant depuis plusieurs années dans le domaine du marketing web et du développement des affaires, il est co-fondateur de l'agence Tactik Média et fondateur de LeadLion. Spécialiste des PME, il est constamment à l’affût des nouveautés dans le domaine du web.